. Zettai Karen Children – tomes 1 et 2 | Fant'asie
Kameyoko 21/05/2012 2
Zettai Karen Children – tomes 1 et 2
  • Scénario
  • Graphisme

Zettai Karen Children - tome 1

Zettai Karen Children – tomes 1 et 2 de Takashi Shiina

3 adorables pestes

Zettai Karen Children est l’un des derniers nouveaux shônens lancés par Kana.Le pari est risqué puisque le manga compte déjà 29 volumes au Japon, tout en étant encore en cours de publication. Or, on sait que lancer une série comprenant déjà de nombreux tomes est difficile en France. Le lecteur rechigne à se lancer dans sa lecture.

Mais d’un autre coté, il faut se dire que si une série compte 29 volume, c’est qu’elle rencontre un certain succès.

A voir ce que vaut cette série et si le risque pris par Kana en vaut la chandelle. Et quoi de mieux pour se faire une idée qu’une sortie simultanée des deux premiers tomes ?
Zettai Karen Children – tomes 1 et 2 de Takashi Shiina sont édités par Kana et sont disponibles à la vente depuis le 16 mars.

Résumé de Zettai Karen Children 1 et 2 chez Kana

Résumé de Zettai Karen Children 1 par l’éditeur :

Aujourd’hui, l’existence des personnes dotées de pouvoirs extrasensoriels appelées « Esper », est devenue banale. Mais certains Espers abusent de leurs pouvoirs et les utilisent à des fins malhonnêtes. Pour contrer ces individus, une brigade spéciale d’Espers a vu le jour. Composée de Kaoru, Aoi et Shiho, trois petites filles qui ont des pouvoirs super-développés… Ce sont les Children. Elles ont l’air mignonnes et adorables mais ne vous y fiez pas ! Ce sont de vraies pestes ! Grâce à leurs pouvoirs surdéveloppés, elles sauvent des vies et protègent la terre.

3 espers de haut niveau

Kana a eu la très bonne idée d’éditer les deux premiers tomes de ce nouveau shônen en même temps. Une fois de plus, pour ce genre d’initiative, je te tiens encore à saluer cette démarche qui permet de mieux se faire un avis.

Sur le papier, très franchement, Zettai Karen Children, n’est pas un titre qui me faisait particulièrement envie. Mais ma soif de curiosité l’a emportée et j’ai décidé de tenter. Entre un titre peu incitateur, sa couverture presque « magical girl », son charadesign un peu oldschool, un synopsis un peu vu et avec ces 29 tomes, j’avais quelques à priori négatifs.
Or, après la lecture de ces deux premiers tomes, de fait, introductifs, j’en ressort beaucoup moins circonspect. En effet, même si ce Zettai Karen Children ne paie pas forcément de mine, c’est une vraie bonne surprise.

Ce manga narre les aventures de 3 filles : Kaoru, Aoi, Shiho, âgées de 10 ans et qui sont des « espers« . C’est à dire qu’elles disposent de pouvoirs extra-sensoriels, en l’occurence : la télékinésie, la téléportation et le don d’obtenir beaucoup d’information en touchant quelque chose (et donc par exemple, lire dans les pensées des gens). Elles évoluent dans un monde, où les espers sont assez nombreux, mais pu sont réellement puissant (seulement 3% dépassent le niveau 4). Mais rare sont ceux, qui comme eux, ont atteint le niveau 7 sur une échelle allant jusqu’à 7. Elles sont les trois seuls du Japon à atteindre ce niveau. Elles sont précieuses pour le gouvernement. C’est pourquoi elles sont confiées à une agence spécialisée : BABEL et plus particulièrement Kôichi Minamoto.

L’intérêt principal de ce manga réside évidemment dans ses 3 protagonistes. On pouvait craindre un petit coté moe avec ces petites filles toute mignonne. Mais heureusement, le mangaka ne tombe pas là-dedans en en faisant de vraies petites furies et ingérables. De vraies petites pestes ! Mais bizarrement, elles sont terriblement attachantes. Et cela grâce à un travail vraiment excellent sur leur personnalité et leur caractère. Au cours du tome 2, elles sont bien un peu développées, notamment vis-à-vis de leur famille, mais ce qui marque les esprits, c’est la profondeur de leur personnalité.

Takashi Shiina joue beaucoup sur la dualité entre leurs pouvoirs et le coté exceptionnel et leur âge et leur enfance. Ainsi, dès le plus jeune âge, elles ont été marginalisées, victime de la peur et la méfiance des adultes, de la mise à l’écart par les autres enfants; tout en étant l’objet de toutes les convoitises. Ce qui fait qu’on sent bien qu’elles n’ont pas grandi comme des filles normales. Elles n’ont pas le cadre socio-culturelo-affectif d’un enfant de cet âge. En découle, des fillettes perturbées, qui ont beaucoup de mal avec les ordres et à savoir ce qui est bien et toléré. Surtout que derrière, elles savent qu’elles sont « fortes ». Le discours sur l’épanouissement, la recherche de sa personnalité et sur la tolérance est évident et beaucoup plus profond et présent que ce que l’on pourrait croire.

Mais toute cette profondeur s’accompagne aussi d’une légèreté très appréciable. En effet, l’humour est très présent grace à ces petites pestes qui en font voir de toutes les couleurs à Kôichi, leur souffre-douleur préféré. Le lecteur sourit souvent et s’amuse de ces facéties. Le mangaka joue beaucoup avec une perversité enfantine de Kaoru, qui ne rêve que de devenir une superbe créature aux formes généreuses.
Kôichi Minamoto est aussi un personnage important, qui cimente leurs relations. C’est un mélange entre un père adoptif, un professeur, un précepteur et un « représentant » de l’ordre. Sa relation avec les filles est assez touchante et juste.

Quant au scénario, on suit les 3 filles durant différentes missions nécessitant leurs pouvoirs. Ces missions ont, essentiellement, pour but d’introduire l’univers, avec les espers, les anti-espers, les liens entre les filles, entre elles et Minamoto où tout simplement pour mieux comprendre leurs pouvoirs. Pour le moment c’est plutôt léger. Mais là encore, Takashi Shiina surprend avec deux pistes de fils rouges plutôit intéressantes. La première est classique et un peu prévisible, avec un groupe terroristes, luttant contre les espers. La seconde piste est beaucoup plus intéressante.

En effet, une prédiction dit que ces filles ont autant de chances de devenir les « anges » du japon, que d’en être les pires « démons » pour le pays du soleil levant. Tout l »enjeu va d’être de ne pas les faire sombrer vers le mauvais coté. On sent que le monde est vaste et que ces deux pistes sont suffisamment prometteuses pour nous captiver par la suite.

Concernant l’édition, il est à noter que le tome un contient une histoire courte qui a servi de base à ce manga. C’est intéressant de voir comment à partir de cette histoire « test », le mangaka est arrivé à ce résultat final.

Graphiquement, Takashi Shiina, a un style très particulier, surtout du fait du charadesign. Il s’en dégage un petit quelque chose de très « année 80 », très old school, mais très loin d’être désagréable.
Takashi Shiina n’est pas un nouveau venu dans le monde du manga et bénéficie dune certaine expérience. Et ça se voit.
Il est lisible lors des phases d’action, dégage une personnalité et a un bon découpage. Alors certes, ça reste particulier, car loin des standards actuels, mais personnellement, j’ai trouvé le tout plaisant.
Surtout que dans le deuxième tome, j’ai trouvé les décors plus présents et mieux réussis.

Pour conclure, j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à lire ces aventures. J’ai trouvé en ce Zettai Karen Children, un titre beaucoup plus intéressant, profond et sympathique que ce je pensais. Ce cocktail détonnant d’action, d’humour, avec des personnages au caractère bien affirmé ainsi que des thèmes forts font que ce manga parait très prometteur. Il se pourrait que ce shônen soit un des très bons titres à suivre. A voir comment ça va évoluer, mais cette introduction est très prometteuse et donne furieusement envie de poursuivre l’aventure en compagnie de ces petites pestes, si adorables.

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Trouvez-vous aussi du caractère à ce shônen ? Les 29 volumes en VO, pourraient-ils vous poser un problème ?

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