Y le dernier homme – tome 1 : No Man’s Land de Brian K. Vaughan et Pia Guerra
Et si tous les hommes trouvaient la mort ?
Que se passerais-t-il si tous les porteurs du chromosome Y, à l’exception d’un homme et d’un singe, trouvaient la mort au même moment, partout dans le monde ?
Avec un tel postulat de départ, énormément de possibilités sont envisageables. Les auteurs entraineront notre héros et ses amis à travers le monde, où l’on découvrira comment les femmes s’en sortent sans les hommes, dans un monde apocalyptique.
Y le dernier homme est une création de Brian K. Vaughan et Pia Guerra, pour Vertigo. La série est composée de 60 épisodes. Ce premier tome est composé des épisodes 1 à 5, soit le premier arc.
La série avait été éditée pour la première fois aux éditions Semic, mais depuis, Panini Comics a repris la suite et a réédité les premiers volumes.
Résumé du tome 1
Yorick Brown est un jeune homme à la recherche d’un travail à New York. Diplômé en littérature, et grand fan de magie, il tente de joindre les deux bouts en réalisant des spectacles d’évasion dans des parcs. Et depuis peu, il est le propriétaire d’un jeune capucin du nom d’Esperluette. Il est amoureux de Beth, une amie d’enfance, actuellement en Australie.
La mère de Yorick est représentante dans un parti politique, et sa soeur Hero travaille chez les pompiers, dans l’équipe médicale.
Le Dr Mann est une éminente chercheuse, qui travaille sur le clonage. Elle arrive en urgence dans un hôpital, car elle va mettre au monde son propre clone.
Mais l’accouchement va mal se passer ! Au même moment, Yorick demandera Beth en mariage.
Mais voilà que tous les mâles, hommes et animaux, commencent à cracher du sang et à mourir. S’ensuit dans le monde de nombreux accidents d’avion, de trains et de nombreuses autres morts.
Seul deux mâles resteront en vie : Yorick et son singe Esperluette.
Plusieurs éléments semblent être la cause de cette mort soudaine des mâles, mais les femmes vont rapidement s’organiser pour continuer à vivre dans ce nouveau monde, sans les hommes.
Yorick voyagera à Washington pour retrouver sa mère, qui lui demandera de se faire accompagner de l’agent 355, une espionne du Culper Ring, une organisation secrète aux ordres du président des Etats Unis.
La survie du dernier homme sur Terre
Lorsque l’on lit pour la première fois le résumé de ce comics, on ne peut que s’imaginer, en tant qu’homme, ce que l’on ferait si l’on se retrouvait être le seul homme encore en vie. Un monde apocalyptique, où plus rien ne fonctionne comme avant, où de nouvelles règles ont été instaurées.
Dans ce chaos général, on découvrira comment les femmes s’organisent pour continuer à vivre sans les hommes. Le gang des Amazones fait malheureusement des ravages un peu partout. Pensant que la mort de tous les mâles est un signe de Dieu, elles détruiront tout ce qui peut représenter l’homme, et plus particulièrement les banques de spermes.
L’intrigue s’installe progressivement, et l’on voit clairement que l’histoire ne s’oriente pas vers de la simple survie dans un monde féminin. Accompagné de l’agent 355 et du Dr Mann, Yorick tentera de comprendre pourquoi il est le seul, avec son singe, à ne pas avoir succombé au fléau qui a tué tous les hommes. En parallèle de cela, il semble vouloir faire tout son possible pour aller en Australie rejoindre sa fiancée Beth.
Afin de garantir sa sécurité, Yorick devra voyager en se cachant, pour ne pas se révéler aux femmes, pour plusieurs raisons.
De nombreuses aventures attendent donc nos héros, où l’on découvrira en même temps qu’eux comment le monde a changé.
Les dessins de Pia Guerra sont simples. Le trait est assez épais, avec peu de détails sur les personnages et les décors. Il n’y a donc pas de surcharge avec des ombres ou des hachures sur les dessins. Je n’irais pas dire que son style est formidable, mais je le trouve adapté à l’histoire qu’écrit Brian K. Vaughan. Tout comme Lan Medina et Mark Buckingham ont apportés l’identité visuelle de Fables, Pia Guerra a réussi en seulement 5 épisodes à définir le style de la série, celui qui sera essentiel pour profiter pleinement de ce récit.
Ce premier tome arrive à garder le lecteur en haleine, avec quelques intrigues qui sont lancées, quelques scènes d’actions, mais aussi des pointes d’humours et des informations intéressantes. L’auteur rend Yorick intéressant avec sa personnalité et sa capacité à pouvoir s’échapper de presque n’importe quel endroit (c’est toujours utile d’être un roi de l’évasion).
L’ambiance générale qui se dégage de cette histoire nous fait vraiment penser à un monde apocalyptique, mais où la menace pour la survie de notre dernier homme encore en vie n’est autre que la femme. En comparaison, on se croirait dans un monde où l’on s’attend à voir surgir un zombie à chaque coin de case, mais il n’en est rien : il y a des femmes, des politiciennes et des amazones. Mais c’est l’aspect « Aventure » qui prédomine pour le moment sur ce titre, et non l’aspect « Survie ».
J’ai vraiment adoré ce premier volume des aventures de Yorick et de sa bande, car l’auteur a su rendre la quête de ce groupe intéressante et dissémine diverses intrigues sans tomber dans le fantastique et l’inexplicable. Ce réalisme rend la situation vraiment intéressante, où l’on souhaite en découvrir plus sur l’évolution de ce nouveau monde, et sur le chemin que prendra le seul homme restant sur cette Terre.
J’attends avec impatience la lecture du second volume, pour en savoir plus sur l’orientation de l’histoire ainsi que sur les différents personnages.
Y le dernier homme est donc une série avec un énorme potentiel.
Connaissiez-vous cette série ? Que pensez-vous de ce premier tome ?
C’est typiquement le genre de synopsis qui me plait. Même si, là à priori c’est moins axé survie qu’une Walking Dead par exemple.
Le problème avec ce type de scénario comme dans pas mal de série (Lost, Heroes, 4400…) c’est qu’il ne faut pas que le scénario s’englue en proposant trop d’intrigues sans avoir une idée de la fin.
Mais ça a l’air intéressant, je m’y pencherais surement un jour
Excellente série! J’ai lu le dernier tome hier soir, et c’est certainement une des plus originales et brillantes séries publiée ces 20 dernières années (comics et franco-belge confondus).
Immanquable!
@Kameyoko : Sachant que la série a une fin, on peut estimé qu’elle ne trainera pas trop, malgré peut être quelques longueurs.
@JeanSeb : Avant de lire le dernier tome je me relis toute la série, pour en être bien imprégné.
Mais c’est vraiment une très bonne série, qui sort des sentiers battus et des lectures habituelles.
@Bagooor : c’était mon intention de départ! Et en fait, j’étais trop pressé, hier soir, j’ai eu un moment de calme, et je l’ai dévoré. Ensuite, dans la soirée, et encore un peu ce matin, j’ai re-parcouru toute la saga. Je vais laisser ça reposer quelques mois, et puis je me referais une re-lecture.
Dans le genre « tout reprendre avant la conclusion », j’ai le dernier tome de Promethea qui ne quitte pas ma pile à lire, parce que pour le coup, oui, je veux tout me refaire (au moins en diagonale)
Je suis comme vous tous toujours agréablement surpris quand je tombe sur un comic US de qualité et celui-ci est un de plus. Surtout qu’en plus ici la fin n’est pas galvaudée « à l’américaine ». Je regrette aussi un peu certaine longueur mais c’est rattrapé par le fait qu’il y a une « fin finale ». La seule crainte qui demeure pour moi et l’adaptation cinématographique annoncée (en mode trilogie).
@JeanSeb : c’est le dilèmme des fin de série : lire le dernier volume et tout se relire, ou recommencer la lecture pour mieux apprécier le final ? Dur choix 😀
@MastaP : il me semble que c’est le principe des séries Vertigo : elles doivent avoir une fin.
Je ne savais pour pas l’adaptation ciné, mais clair que ça fait peur :/ J’attends quand même de voir, mais le comics restera LA référence 🙂