Wonder Woman – tome 3 : De sang et de fer de Brian Azzarello, Cliff Chiang et Tony Akins

Wonder Woman et le panthéon grec

Wonder Woman a toujours souffert d’une réputation un peu ringarde auprès du grand public. Pourtant, je trouve que c’est un personnage, d’une part central dans l’univers DC, mais surtout intéressant quand il est bien traité.

Or sous la plume de Brian Azzarello, c’est le cas ! C’est toujours avec plaisir qjue j’entame la lecture d’un nouvel opus. Voyons voir ce que celui-ci nous réserve.
Wonder Woman – tome 3 de Brian Azzarello, Cliff Chiang et Tony Akins est édité par Urban Comics et est disponible à la vente depuis le 10 janvier 2014.

Résumé de Wonder Woman 3 chez Urban Comics

Résumé de l’éditeur :

Tandis qu’une terrible trahison pousse la vaillante Reine des Amazones à conclure un marché avec les Dieux qui ne souhaitent pourtant qu’une chose : sa mort, de nouvelles responsabilités viennent compliquer sa mission. Hermès vient en effet de dérober le dernier fils de Zeus, et Orion, le mystérieux Néo-Dieu est envoyé non pas pour le retrouver mais pour l’exécuter…
Contient NEW 52 WONDER WOMAN vol.3 : Iron (#0 et #13-18)

Alliances et complots chez les Dieux !

Honnêtement, depuis le début, Wonder Woman est l’une des excellente surprise du relaunch New 52. Je trouve vraiment que Brian Azzarello a réussi à poser sa patte sur cet univers et de lui donner une vrai profondeur.
Ainsi le talentueux scénariste poursuit son travail sur l’iconique personnage de Wonder Woman en axant toujours un peu plus sur l’aspect mythologique, tout en retravaillant le personnage de l’amazone et de ses origines. Cela se voit notamment au travers de l’épisode Wonder Woman #0 qui ouvre ce recueil. Y est expliqué la formation guerrière de Diana, intimement liée au personnage d’Arès. Ce personnage a toujours eu une place importante et se révèle être très intriguant. Leur relation est très particulière et cet épisode #0 donne encore plus de profondeur à leurs relations actuelles. Ce numéro se distingue également par son graphisme « oldschool », vibrant hommage aux premiers pas de Wonder Woman. Cet effet rétro fonctionne vraiment bien.

Une fois cette digression finie, nous retournons au récit principal. Diana doit faire face à un nouveau rebondissement de taille : l’enlèvement du bébé de Zola par Hermès qui le confiera à Déméter. Ce rebondissement apporte un nouveau souffle à l’intrigue et permet de relancer un peu la trame. Surtout qu’on peut penser que les motivations d’Hermès ne sont pas forcément celles qu’on croit.
Cet enlèvement est un excellent moyen pour rebattre les cartes, créer de nouvelles alliances, mettre à nue certaines ambitions. De nouveaux personnages vont faire leur apparition comme un nouveau Dieu du Panthéon grecque au style très « djeun’s » et d’un Neo-Dieu en la personne d’Orion.

Azzarello développe vraiment son univers qui se trouve être d’une incroyable efficacité. Cette mythologie au temps actuels, avec des Dieux plus modernes, adaptés à notre époque, me passionne. J’adore le charadesign de certains, leur caractérisation, les références à la mythologie, et les différentes alliances, et manigances de chacun.

Mais au-delà de la quête du bébé, fils de Zeus, le scénariste arrive à multiplier des sous-intrigues prometteuses et maîtrisées. Entre l’arrivée d’Orion, chargé d’éliminer le petit, les demi-frères et demi-soeurs de Diana, aux pouvoirs variés, les alliances et guerres internes au Panthéon, la prophétie d’un déicide, il y a vraiment des pistes de développement vastes et potentiellement riches en intrigues. Mais surtout, ce tome marque l’arrivée d’une nouvelle menace : le Premier Né. On sent que son arrivée va provoquer de multiples rebondissements. On ne cerne encore pas bien son rôle, ni son impact, mais il sera probablement le centre d’un nouvel arc.

Malgré tous ces éléments, la multiplication des sous-intrigues, on voit que l’auteur sait où il va et ne s’éparpille pas. On sent de la maîtrise narrative. Néanmoins, le pendant de ça, c’est qu’on a presque encore l’impression de n’en être qu’aux prémices de quelque chose de grand. Ce qui est frustrant quand on est déjà au 3ème tome. Mais j’ai hâte que tout s’accélère.

Si on rajoute à cela des dialogues bien construits, une bonne caractéristation des différents personnages ainsi que de l’action efficace, c’est du très bon Wonder Woman, qui diffère un peu des autres héros du DC Universe.

Graphiquement, le duo Cliff Chiang et Tony Akins fonctionne bien. Le style un peu cartoony avec un léger soupçon de rétro va bien. Car derrière ce trait se cache des découpages efficaces, une bonne lisibilité et un charadesign recherché. Leur style un peu suranné mélangé à une modernité du découpage va bien avec la thématique de la mythologie revisitée façon 21ème siècle. Je trouve que ça donne vraiment une personnalité et du punch au récit.
A noter, encore une fois, le Wonder Woman #0 magnifique et qui fleure bon le Silver Age.

Pour conclure, Wonder Woman – tome 3 de Brian Azzarello, Cliff Chiang et Tony Akins continue sur sa lancée et place Wonder Woman comme l’un des titres les plus agréables à lire du relaunch. Son scénariste, Brian Azzarello, maîtrise son récit et son univers. Pour cela il multiplie les sous-intrigues, introduit de nouveaux personnages et enjeux, tout en continuant à jouer sur les querelles au sein du panthéon grec. On sent un énorme potentiel épique à cette série. C’est d’ailleurs ce qui constitue son défaut puisque depuis 3 volumes, on ne parle que de potentiel et non pas de faits. J’ai toujours l’impression d’assister à une énorme introduction, réussie certes, mais qui appelle surtout à un décollage. J’ai vraiment hâte que tout s’accélère et qu’on rentre de plein pied dans l’intrigue. Et là vraiment on pourra s’écrier que c’est un excellent titre !

Et vous que pensez-vous de ce Wonder Woman 3 ? Est-ce une des meilleurs séries depuis le relaunch ? Avez-vous encore l’impression d’être dans une sorte d’introduction ?