Wollodrïn – tome 2 de David Chauvel et Jérôme Lereculey

Fin du diptyque: le matin des cendres

Wollodrïn – tome 1 avait été une très agréable surprise. N’étant pas un grand connaisseur de la BD Franco-belge, j’avais pris beaucoup de plaisir à lire cette BD de fantasy.
Malgré son apparant classicisme de fantasy, le scénariste a réussi à s’approprier cette base commune pour proposer un récit prenant. Le tout était magnifiquement mis en valeur par le coup de crayon du talentueux Jérôme Lereculey.
C’est donc avec plaisir que je me suis replongé dans cet univers pour le tome 2, qui marque la fin du diptyque intitulé : Le matin des cendres.

Wollodrïn – tome 2 de David Chauvel et Jérôme Lereculey est édité par Delcourt et est disponible à la vente depuis août 2011.

Résumé de Wollodrïn 2 chez Delcourt

Résumé de l’éditeur :

Le groupe des prisonniers de la cellule XXVII a volé en éclats à la suite d’une bataille sanglante : tandis que les uns ont réussi à fuir, les autres sont capturés par les orcs. La mission semble désormais oubliée, et pourtant les deux rescapés Rohrr et Ebrinh ne comptent pas s’arrêter là, décidés à sauver leurs amis d’une mort certaine et à tenir parole. Mais le temps leur est compté…

Une belle BD de fantasy

C’est avec ce tome que se finit le premier diptyque de Wollodrïn. Il est d’ailleurs fort à parier que ce ne sera pas le dernier. D’ailleurs vu les évènements de la fin du volume, ça ne fait aucun doute, sauf problèmes liés au commercial. Car artistiquement, ce premier diptyque en appelle d’autres, pour notre plus grand plaisir.

On reprend l’histoire juste après les évènements du premier tome. On retrouve donc les compagnons de cette quête complètement éparpillés suite à la bataille qui vient d’avoir lieu.
Ainsi on en retrouve une partie en bien mauvaise posture, puisque prisonniers des redoutables orcs, d’autres présumés morts, et les autres qui partent à la recherche de leurs compagnons.
D’ailleurs ce bref résumé fait quand même beaucoup penser au Seigneur des Anneaux et plus précisément aux Deux Tours quand Pippin et Merry se retrouvent prisonnier des uruk-hais et que Aragorn, Gimli et Legolas s’élancent à leur poursuite.
Wollodrïn conserve donc sa forte appartenance à la fantasy dite classique, très « Tolkienienne ». Ce qui en soit n’est pas dérangeant, si le scénario derrière se singularise et captive.

Et c’est le cas ! David Chauvel nous livre un scénario haletant, où l’on ressent bien la tension et l’angoisse quant aux chances de survie des prisonniers. Surtout que rapidement, il nous montre qu’ils peuvent réellement disparaitre.
En parallèle, nous aurons le droit au périple de Rohrr et Ebrinh cherchant un moyen de les sauver et accessoirement poursuivre leur mission.

David Chauvel parvient à construire un univers solide et intéressant. Sa narration est très efficace et alterne entre flashbacks, permettant d’en apprendre plus sur certains personnages, nouveaux rebondissements et de grosses révélations qui vont changer profondément l’histoire et le ressenti que l’on peut avoir sur Wollondrïn. J’ai également perçu un léger changement de ton avec un récit qui se veut plus adulte, plus sanglant, plus complexe que ce que l’on avait aperçu dans le premier tome.
C’est dans ces aspects que le scénariste parvient à sortir du classicisme de l’univers choisi grâce à une intrigue rondement menée et des personnages qui gagnent en complexité.
Via ces fameux flashbacks, certains d’entre eux se révèlent bien approfondis et plus complexes que de prime abord.
En plus, de nouveaux personnages intriguant viennent se rajouter. L’intérêt de ces personnes, en l’occurence, je pense à deux orcs, est qu’ils cassent un peu un coté manichéen que l’on pouvait reprocher. Même s’ils restent bien des orcs, on sent qu’ils ne sont pas aussi stéréotypés que ceux de leur race.
La demoiselle éclaireur devient elle aussi plus intéressante. Elle semble réserver encore beaucoup de surprises.

L’intrigue captive le lecteur de bout en bout, grace à des révélations qui arrivent au bon moment et qui complexifient et densifient le background de Wollodrïn. La suite s’annonce prometteuse. J’ai vraiment envie de la découvrir.

Quant au travail du dessinateur, Jérôme Lereculey, c’est juste superbe ! Les planches sont de toute beauté avec énormément de travail sur les détails, arrières-plans, décors… La fantasy lui va vraiment bien, son trait est fait pour cela. Il montre aussi un certain talent dans le découpage et l’émotivité des personnages. C’est vraiment un beau travail graphique.
Il est aussi bien aidé par une colorisation bien sentie et de qualité. Elle fait ressortir tout le trait de Lereculey et donne vie à l’ambiance imaginée par Chauvel.

Pour conclure, Wollodrïn confirme et accentue même la très bonne impression du premier opus. Malgré cette touche de fantasy, peut-être, trop classique, les deux artistes s’approprient cette base commune pour proposer un travail de toute beauté. L’intrigue se développe et devient plus complexe. La narration est maitrisée et plonge instantannément le lecteur dans cette histoire. Le tout est sublimé par un dessinateur de talent.

Wollodrïn est une excellente BD de fantasy que j’ai beaucoup apprécié. J’spère juste que pour la suite, les auteurs s’affranchiront un peu plus de cette fantasy issue de Tolkien en proposant d’autres races, d’autres caractéristiques, d’autres alliances… Mais j’ai vraiment envie de découvrir la suite.
C’est avec ce genre de BD que j’ai envie de me plonger plus dans ce pan du neuvième art.
Vous aimez la Fantasy ? Vous aimez la BD ? Foncez !

Et vous que pensez-vous de cette série ? Comment trouvez-vous l’évolution de l’intrigue ?