. Warlord – tomes 1 et 2 de Kim Byung Jin et Kim Sung Jae | Fant'asie
Kameyoko 09/07/2013 0
Warlord – tomes 1 et 2 de Kim Byung Jin et Kim Sung Jae
  • Scénario
  • Graphisme

Warlord - tome 1

Warlord – tomes 1 et 2 de Kim Byung Jin et Kim Sung Jae

La Dark fantasy et Ki-oon

Après Chonchu et Jackals nous retrouvons un nouveau titre du coréen Kim Byung Jin : Warlord. Il s’agira cette fois-ci d’une saga de dark fantasy qui promet d’être assez épique. Pour mieux découvrir ce titre, l’éditeur nous propose une sortie simultanée des deux premiers tomes.
Mais face aux poids lourds du genre, Warlord arrivera-t-il à sortir du lot et à trouver sa place ?
Warlord – tomes 1 et 2 de Kim Byung Jin et Kim Sung Jae sont édités par Ki-oon et sont disponibles à la vente depuis le 09 mai 2013

Résumé de Warlord 1 et 2 chez Ki-oon

Résumé du tome 1 par l’éditeur :

La cité mythique d’Arkanzel, forteresse imprenable juchée dans les montagnes, est le refuge du roi Bayren et de ses redoutables mercenaires. Contre paiement, ces assassins d’exception sont capables de renverser le cours de n’importe quelle bataille, de mener à bien la plus compliquée des missions. Entourée d’une petite garde rapprochée, la princesse Arasol tente de rallier la mystérieuse cité pour louer les services de ces guerriers légendaires, et ainsi offrir à ses sujets menacés d’extinction un ultime espoir…
Mais les troupes du peuple démon, toujours plus nombreuses, leur barrent le passage. Alors que tout semble perdu, un mystérieux combattant s’interpose. Sa puissance monstrueuse augure bien des capacités des mercenaires… mais la princesse ne tarde pas à déchanter : il n’a pas l’intention de laisser le petit groupe d’hommes souiller la terre sacrée d’Arkanzel !
Combats homériques, personnages furieusement charismatiques et armes au design fabuleux : l’auteur de Jackals et Chonchu fait son grand retour avec Warlord, une épopée de dark fantasy somptueusement mise en scène…

Résumé du tome 2 par l’éditeur :

Au grand dam de la princesse Arasol, la petite Anna engage Maruhan, le fils de Bayren, pour une mission délicate : la mener à la grotte où son père a disparu, il y a six ans de cela, et qui débouche sur l’antre des démons !
Mais en chemin, le petit groupe est attaqué par un Lord, un chef de guerre de l’armée des démons… Les talents du mercenaire d’Arkanzel suffiront-ils à vaincre une créature aussi redoutable ?

Par le mangaka de Chonchu et Jackals

Ki-oon se ferait-il le spécialiste de la Dark Fantasy ? Après avoir publié les excellents The Arms Peddler et Übell Blatt, l’éditeur nous proposer un nouveau titre qu’on pourrait mettre dans cette catégorie : Warlord.
Même si la Dark Fantasy n’est pas le genre le plus exploité, la concurrence est quand même très rude, tellement les petits bijoux sont légions : Berserk, The Arms Peddler, Übell Blatt, Claymore

Ce Warlord se déroule classiquement dans un monde féodal, presque moyenâgeux, où les humains sont menacés et exterminés par des démons puissants et terrifiants. Pour lutter contre ces créatures, l’empereur du Sharmakal envoie sa fille, la princesse Arasol quérir l’aide du roi des mercenaires Bayren, réfugié dans la cité, nichée dans les montagnes, d’Arkanzel. Ces mercenaires pourraient être d’une aide très précieuse aux humains. Mais, en chemin, la délégation est attaquée par les démons. Elle ne doit son salut qu’à l’intervention d’un homme, armé d’une imposante épée qu’il manie avec dextérité et puissance.

Et c’est à partir de cet événement que débutera le périple de Maruhan, qui se fera dans le sang et les coups d’estoc et de taille.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’introduction nous met dans le bain. Après une brève introduction visant à nous montrer la cruauté dont font preuve les démons, on rentre dans le vif du sujet avec, déjà, des affrontements humains vs démons. Les corps sans vie pleuvent tandis que les événements vont s’enchaîner avec l’arrivée soudaine d’un des mercenaires recherchés.

Ainsi, le scénariste Kim Sung Jae choisit de nous embarquer de suite dans son récit, en nous plongeant au cœur même d’une bataille et en se servant des armes pour amener son personnage principal. L’action est au centre même du récit et se vit à 100 à l’heure. Au point qu’elle a presque tendance à éclipser l’histoire et certains développements.
C’est entre deux combats que l’histoire prendra forme, pour nous détailler le monde où se déroule ce Warlord.

Même si dans un premier temps, on a l’impression d’être devant un beat’em all en format bulles, à base de bourrinage de démons, à l’aide d’armes disproportionnés ou fantaisistes, ce manga (enfin Manhwa si l’on veut être plus précis, car il vient de Corée) laisse apparaître une intrigue et un background plus étoffé que ce que l’on pouvait imaginer initialement. On n’atteindra probablement pas la profondeur d’un Ubel Blätt ou d’un The Arms Peddler, mais il est bon de savoir qu’il n’y aura pas que de la tuerie de démons.
Ainsi, on sait qu’il y a des mystères entourant les mercenaires d’Arkanzel et notamment Bayren. Mais il y aussi toute une partie non exploitée encore, bien que suggérée, sur l’importance de la petite Anna.
Des complots se trament avec le shôgun tirant les ficelles. Les mystères sont aussi nombreux sur le roi des démons et la provenance de son peuple. Quelques personnages amenés à intervenir plus tard sont plus ou moins introduits.
On sent donc qu’il y a matière à développer un monde intéressant, pouvant réserver quelques surprises.

Au niveau de l’histoire, on est encore dans une phase un peu introductive où le scénariste cherche à poser les bases de son intrigue et installer les principaux personnages. Le tout en privilégiant l’action, toujours omniprésente.

En revanche, il pèche dans la psychologie et la caractérisation des personnages. J’ai trouvé que la plupart des personnages manquaient de travail, notamment Maruhan. Le héros, qui bénéficie certes d’un bon charadesign, est tête à claque. Son côté irréfléchi, jusque boutiste et têtu tape sur les nerfs, tant il fonce dans le tas sans réfléchir et quelque soit l’adversité ou son état. Ce qui fait qu’on a du mal à éprouver de l’empathie pour lui et même parfois à rentrer dans le récit. Surtout que Kim Sung Jae use parfois de raccourcis un peu grossiers pour faciliter sa narration. Rien de rédhibitoire, mais ça manque de finesse.
Les autres personnages sont, pour le moment, un peu lisses et clichés. Entre le gentil partenaire au physique impressionnant, la fille au caractère bien affirmé, le sournois manipulateur et ambitieux… nous n’avons pas encore des personnages inoubliables.

Autre bémol, la représentation des démons. Ils manquent singulièrement de « style ». Ils se ressemblent tous, et sont là aussi clichés. On les dirait tout droit sortis d’un jeu vidéo de fantasy à la Warcraft. Même les Lords, sorte de démons supérieurs sont juste des démons plus grands, sans grande différence. Kim Byung Jin gagnerait à diversifier ces ennemis et à les singulariser.

Graphiquement, le trait de Kim Byung Jin correspond bien à ce genre d’ambiance. Son trait anguleux, parfois épais, mais en même temps assez fluide donne beaucoup de puissance aux scènes d’action. Par contre, on pourra reprocher certains choix esthétiques, comme par exemple celui de ne pas montrer trop de « violence ». Ce qui fait que, parfois, les combats manquent de violence et de sang. Comme si le dessinateur coréen avait voulu rendre le tout plus grand public.
Malgré ce point, les combats et l’action sont assez dynamiques et fluides. Les décors et arrières-plans sont bien présents et permettent de se plonger dans ce monde.
Hormis pour les monstres, les charadesigns sont de qualité et certains personnages dégagent une certaine classe. Pour cela il s’appuie beaucoup sur ses armes aux proportions démesurées, mais assez fantaisistes.

Pour conclure, même si Warlord est nettement en dessous des autres œuvres de dark fantasy du catalogue de Ki-oon, ça reste un bon petit titre, plaisant à lire, et prometteur. L’accent est mis sur une action débridée, fluidifiant la lecture. On sent que ce titre peut nous réserver des surprises. Si on rajoute à ça un dessin efficace et réussi malgré quelques petites approximation parfois, nous avons un manhwa avec un certain potentiel.
Mais tout n’est pas parfait car les personnages sont assez creux et manquent de développement. De même, le scénariste a tendance à utiliser certaines facilités dont il pourrait se passer.

Il faudra donc voir comment le tout va évoluer. Ça ne sera probablement jamais un titre majeur de dark fantasy, mais il pourrait être de ces manga qui se dévorent, à condition d’évoluer dans la bonne direction.

Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ? Est-ce de la bonne dark fantasy ?

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