
- Scénario
- Graphisme
Wallman – tome 1 de Boichi
Le Wallman, ce tueur acrobatique
Pour tous les amateurs de fanservice cumulé à de l’action bourrine, le dessinateur coréen Boichi est devenu une référence. Ce dernier, avec son très joli coup de crayon, est devenu un spécialiste de l’anatomie féminine et des poses lascives. Mais heureusement, il est également très bon pour les scènes d’action.
Or ces deux ingrédients composent ce Wallman. Voyons ce que vaut ce manga.
Wallman – tome 1 de Boichi est édité par Kazé Manga et est disponible à la vente depuis le 02 juillet 2014.
Résumé de Wallman 1 chez Kazé Manga
Résumé de l’éditeur :
Après de longues années passées en Corée à servir le Japon comme tueur à gages, Jirô Sorashima décide de tirer sa révérence après la trahison de son pays et la mort de son coéquipier. De retour au Japon, il se laisse vivoter chez l’un de ses anciens partenaires… jusqu’au jour où une nouvelle colocataire ultra sexy du nom de Nami débarque dans sa vie. La jeune bombe prétend vouloir abattre un yakuza afin de venger la mort de son père. À son corps défendant, Jirô se retrouve rapidement embringuer dans cette sale affaire ! Le légendaire Wallman va devoir reprendre du service !
La patte Boichi
Depuis Sun-Ken Rock, le mangaka coréen Boichi semble jouir d’une belle réputation en France. Pour preuve, alors que c’est Doki-doki qui a édité Sun-Ken Rock, d’autres oeuvres de l’artiste sont sorties chez d’autres comme Hotel chez Glénat, HE – The Hunter for Energy chez Tonkam. C’est au tour de Kazé Manga de tenter du Boichi avec ce Wallman.
Et le moins que l’on puisse dire ce que nous ne sommes pas dépaysés. Attendez-vous à du fanservice, tendance ecchi !
L’histoire de Wallman est celle de Jirô Sorashima vivant chez son ami, mangaka raté, Kubota. Sous ses airs d’homme bedonnant, se laissant vivoter, se cache en fait un redoutable ex-tueur à gage, spécialisé dans les meurtres de haute-voltige : un wallman. Mais ce dernier s’est retiré du milieu suite à une trahison de son pays.
Mais un jour, les deux hommes vont voir débarquer une plantureuse nouvelle colocataire, en la personne de Nami. La jeune femme cache bien son jeu puisqu’il s’agît d’une apprentie tueuse venue s’en prendre aux yakuzas. De fil en aiguille, Jirô va se retrouver mêler à cette histoire et va devoir revêtir le costume du wallman.
La mise en place de l’intrigue est très rapide et ne s’embarrasse pas d’une quelconque finesse. Les grosses ficelles, heureux hasards sont légions dès le départ et démontre qu’il ne faudra pas s’attendre à un scénario travaillé. Car entre la tueuse qui révèle son secret en 2 pages, l’heureux hasard qui la fait venir dans l’appartement de son modèle… les rebondissements ne sont pas soignés pour un sou. Clairement, le souci de Boichi n’est pas de proposer une intrigue travaillée, avec un souci de crédibilité. Les ingrédients sont gros, visibles et indiquent bien quel sera le contenu de ce manga : de l’action, de l’humour facile et de l’ecchi à tout va.
La recette est donc simple, sans ambiguïté, mais encore faut-il y adhérer, surtout avec la patte Boichi. En effet, même si on s’y attendait grandement, il faut savoir que le lecteur va se noyer sous le fanservice avec cette Nami allumeuse, aguicheuse et sexy. Cette dernière, qu’elle soit vêtue de sa combinaison, d’une robe ou de tout autre vêtement, trouve toujours le moyen d’être très sugestive, avec des poses sexy, et toujours une culotte, des boobs par-ci par-là. Et évidemment la demoiselle a souvent tendance avoir des sous-vêtements quasi-inexistants, ou bien être dans des postures laissant bien admirer ses courbes généreuses.
Boichi s’amuse aussi à trouver des angles de vue de plus en plus tordus pour nous faire admirer tantôt son fessier, tantôt sa poitrine opulentes… mais un peu à outrance, gâchant parfois le découpage et la mise en scène. Les amateurs seront aux anges car cette petite Nami est très bien dessinée. Pour les autres, le fanservice est vraiment too much et trop présent. Cela manque clairement de finesse et devient vite lourd.
L’autre point caractéristique est l’action, entre deux scènes de fanservice, ou même servant de prétexte pour montre une petite culotte. Mais force est de reconnaître que point de vue action, le dessinateur coréen sait y faire. Surtout qu’ici, avec la spécialisation des wallman, il offre de sacrées scènes bien réalisées. Les scènes où chacun fait étalage de ses capacités sont plaisantes, rythmées et bourrines. On a vraiment hâte de voir Nami et Jirô effectuer leurs assassinats dans les airs. Le duo fanservice/ action est assez indissociable et assez caractéristique du style de Boichi. Même si ce n’est pas fin, ça peut suffire pour satisfaire un certain lectorat. C’est simple, sans prise de tête et très divertissant. Mais est-ce suffisant pour masquer les carences du scénario ?
Dans mon cas, non ! Que ce soit dans l’explication de l’univers, la description des personnages, la présentation des wallman et les premiers pas de Nami en tant que tueuse et ceux de Jirô endossant de nouveau sa combinaisons, cela manque cruellement de profondeur et de maîtrise. On sent que ce n’est pas le souci premier du mangaka.
Graphiquement, Boichi fait du Boichi. Il est extrêmement doué pour représenté des corps de femmes lascives, peu farouches et à la plastique de rêve. Et cette Nami ne déroge pas à la règle. Pour ce qui est des autres personnages, on reconnait son charadesign, notamment Jirô qui fait franchement penser à Ken de Sun-Ken Rock. Pour le reste, son dessin est toujours aussi agréable et détaillé. Il excelle également dans les scènes d’action, très rythmées et lisibles. Mais son goût prononcé pour le fanservice lui font choisir des découpages et angles étranges seulement motivés pour voir des culottes ou des boobs.
Pour conclure, Wallman – tome 1 de Boichi doit être pris comme un simple divertissement jouant tout sur l’action et surtout le fanservice. Si vous chercher un scénario, vous serez déçu. Par contre pour tout amateur de balles courbes, de filles aguicheuses, aussi sexy que redoutables en distribution de coups, vous pourrez être conquis. Néanmoins, il est dommage que Boichi, malgré son talent indéniable graphiquement, ne prenne pas plus de risques en essayant de sortir de sa zone de confort. Là, il reste dans les thématiques qu’il maîtrise jusqu’au bout des ongles : ecchi, yakuza, baston et filles sexy.
Wallman s’adresse donc essentiellement aux fans de Boichi. Pour les autres, ça risque d’être plus difficile.
Et vous qu’avez-vous pensé de ce nouveau titre ? Trop de fanservice, tue-t-il le fanservice ?
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