Walking Dead – tome 6 : Vengeance

Un nouveau pas franchis

Walking Dead est peut-être un des comics les plus en vogue du moment. Son thème, à savoir la survie dans un monde infesté de zombies, son scénario et la place des humains font de ce titre, une oeuvre forte et qui tient une place particulière dans les comics et plus spécifiquement dans ma bibliothèque.

Walking Dead est un comic édité aux Etats-Unis chez Image Comics et en France c’est chez Delcourt dans sa collection Contrebande.

Ce volume 6 est toujours scénarisé par l’excellent Robert Kirkman et le dessin est signé Charlie Adlard. Il est disponible depuis fin octobre 2008.

Le tome 5 : Monstrueux, nous laissait avec Michonne, Glenn et Rick en bien mauvaise posture. Ils ont rencontré un communauté de survivants menée par un homme qui se nomme le Gouverneur. Mais celui-ci est d’une cruauté sans nom et maltraite nos trois personnages.
Comment vont-ils s’en sortir? Que nous réserve le Gouverneur?

Résumé de Walking Dead 6 chez Delcourt

Toujours retenus à Woodbury, Rick, Michonne et Glenn vivent un véritable enfer sous la direction du Gouverneur.
Après avoir été mutilé par ce dernier, Rick est soigné par le Docteur Stevens et son assistante Alice, qui semblent être loin d’être d’accord avec les agissements du Gouverneur.

Après des jours de sévices, Michonne accepte le marché du Gouverneur, qui lui propose un peu de répit et une amélioration de ses conditions de détention, si elle accepte de combattre un homme dans une arène.

Or, une fois le combat commencé, elle tue rapidement son adversaire et tous les zombies présents. Le Gouverneur est fou de rage.

Pendant ce temps-là, Martinez, un soldat qui n’accepte plus les décisions de son leader, propose à Rick de s’échapper avec ses camarades. Celui-ci accepte et retrouve Glenn. Puis ils vont libérer Michonne.
Ils tomberont ensuite sur le docteur Stevens qui viendra aussi s’échapper en compagnie d’Alice.

Mais au moment de quitter le camp, Michonne annonce qu’elle ne part pas tout de suite. Elle a quelque chose à faire.

Dès lors, elle va se rendre dans les appartements du Gouverneur pour assouvir sa vengeance.

Les autres, eux, sont en route pour la prison.

L’enfer, c’est les autres !

Dans le tome 5, Walking Dead avait passé une étape dans la violence. Le tome 6 va encore plus loin, et justifie bien que cette lecture est à réserver à un public averti.
Cet opus nous conforte dans l’idée que le pire ennemi pour les survivants sont les hommes et pas forcément uniquement les zombies.

Ce volume sera l’occasion de voir toute la cruauté et le barbarisme de l’homme.

La première partie de ce comic se passe à Woodbury.Elle est bourrée d’action entre un règlement de compte, Michonne qui participe aux sordides jeux du cirque du Gouverneur, l’évasion et la vengeance de Michonne. C’est passionnant à lire, et le lecteur est perpétuellement sous tension et angoisse pour ces personnages.

Mais cette partie est surtout marquante pour le coté gore, violent et sadique. Depuis le début de Walking Dead, malgré les nombreux morts, et tous les zombies éclatés, jamais on n’avait atteint un tel degré de violence et d’horreur qu’avec la vengeance de Michonne.

En effet, cette dernière ne peut se résoudre à s’échapper sans avoir assouvi sa vengeance contre le Gouverneur. Si ce dernier nous a déjà prouvé qu’en terme de sadisme et de barbarie, il n’était pas le dernier, ce n’est rien comparé à ce qu’il va subir.

Michonne va le torturer d’une façon extrême et en prenant son temps, sur une dizaine de pages. Elle va user de tout ce qu’elle a sur la main pour le faire souffrir : pince, katana, perceuse, petite cuillère (et cet ustensile sera le plus horrible!), torche à acetylène…

Cette scène est très choquante, gore et difficile à supporter aussi bien visuellement que psychologiquement. C’est un passage très dérangeant mais qui marquera Walking Dead. Il permet de se poser des questions morales importantes : Le Gouverneur mérite-t-il ce traitement? Est-ce que les sévices subies par la jeune femme peuvent cautionner son acte?

Il est bon de le rappeler encore une fois, mais Walking Dead n’est pas à mettre entre toutes les mains.

La seconde partie se déroulera plus sur la prison. A leur retour, les échappés constateront avec effarement que la prison est envahie par les morts-vivants. Tout comme ces personnages, le lecteur se demande ce qu’il a pu advenir des autres personnages, sont-ils encore vivants?

Alors qu’on aurait pu s’attendre à un partie plus calme, ce n’est pas tout à fait le cas. Il y aura pas mal d’action et un gros rebondissement qui mettra Rick devant un dilemme et une décision difficile à prendre.

Au niveau du scénario, ce tome est passionnant et angoissant. Le coté gore et violent est plus présent que d’habitude. Robert Kirkman nous propose un scénario moins fin que d’habitude, plus orienté sur le bourrin et l’horreur. Ce qui n’est pas synonyme d’ennui, au contraire! Les rebondissements sont nombreux et se dévorent.
Le summum de ce Walking Dead tome 6 est clairement la scène de torture, qui sera un des sommets de cette série horrifique. Elle marquera l’esprit du lecteur.

Même si les relations entre les personnages sont moins au centre du récit, certains d’entre eux se développent à vitesse grand V. Je pense notamment à Michonne et Rick (les autres étant moins mis en valeur). La jeune femme prend une sacrée importance et son coté schizophrène la rend terriblement intrigante. Elle devient un personnage central et charismatique maintenant.

Même Rick évolue. Son statut de héros en prend un coup. Il est une nouvelle fois confronté à une situation délicate, l’obligeant à être extrême et se montrer sans pitié. On est donc loin du héros « bon samaritain ». Il gagne encore en nuance et en complexité. Il nous montre bien que les codes moraux ont changé et que dans un tel chaos, il est difficile de rester droit.

Niveau dessin, je trouve que Charlie Adlard ne cesse de s’améliorer. Certaines cases sont très bonnes et il a un sens du découpage et de la mise en case extrêmement cinématographiques et qui convient parfaitement.
Pour nuancer, même s’il y a des progrès, le trait n’est encore pas exceptionnel, ça manque de temps en temps de finesse.

Pour conclure, ce tome est moins axé sur la survie et le développement des relations entre personnages, pour faire la part belle à l’action et à l’horreur. Ce qu’il réussi fort bien parce que ces scènes sont excellentes, dérangeantes mais marquantes. La scène de la torture sur le Gouverneur marquera l’histoire des comics.
La lecture demeure toujours aussi addictive, on ne veut que lire la suite. Walking Dead c’est toujours aussi excellent. Rarement, je n’aurais éprouvé tant de plaisir à la lecture qu’avec cette série

Et vous qu’avez vous pensé de ce tome? Quel a été votre sentiment face à cette scène de la torture? Fallait-il aller aussi loin?