. Walking Dead – tome 11 : Les chasseurs | Fant'asie
Kameyoko 12/04/2011 1

Walking Dead - tome 11 : Les chasseurs de Robert Kirkman et Charlie Adlard

Walking Dead – tome 11 : Les chasseurs de Robert Kirkman et Charlie Adlard

Les zombies ne sont pas l’unique danger

On ne présente plus Walking Dead maintenant. Tout le monde connait ce comic sublime. Si ce n’est pas le cas, ruez vous sur les premiers tomes.

Ce qui est fort avec cette série, c’est qu’à la fin de chaque tome on se dit que le scénariste va avoir du mal à nous surprendre, à aller plus loin. Et à chaque fois, au volume suivant on est encore surpris car il arrive.

Après un 10ème opus d’excellente qualité, ce tome 11, intitulé Les Chasseurs, parvient encore à maintenir une qualité au top.

Walking Dead – tome 11 est édité par Delcourt et est disponible à la vente depuis avril 2010.

Résumé de Walking Dead 11 chez Delcourt

Le groupe de survivants mené par Rick et qui compte maintenant en plus Eugène, Rosita et Abraham continue de mettre le cap vers Washington.

Après avoir fuis une meute de zombies, le petit groupe fait une halte. Rick monte la garde la nuit. Mais au petit matin, les jumeaux, enfants adoptifs d’Andrea et Dale ont disparu.

Les recherches se font, et Andrea les retrouve dans les bois. Sauf que seul Billy est en vie. Ce dernier vient de tuer son frère Ben, sans raison apparente et surtout sans qu’il saisisse la portée de son geste.

Tout le groupe est horrifié, Dale et Andrea en tête. S’engage alors une discussion pour savoir quoi faire de Billy. Certains ont peur que Billy ne recommence pendant leur sommeil. Que doivent-ils faire?
Billy est mis à l’écart mais pendant la nuit, il est assassiné lui aussi. Qui a fait ça?

De plus, le groupe se sent épié et ça ne va pas s’arranger avec la rencontre d’un prêtre. Et ce d’autant plus que Dale disparait peu de temps après.

L’horreur frappe le groupe!

Horreur, sueurs froides et scène fortes toujours au rendez-vous

Walking Dead est un comic assez hallucinant, dans le sens où on pense que le scénariste, après autant de volumes, aura du mal à se renouveler et à surprendre. Et pourtant, à chaque nouveau volet de la série, Robert Kirkman nous prouve qu’on le sous-estime. Il arrive à chaque fois à proposer des nouveaux évènements marquants, forts mais toujours avec une volonté de placer l’homme au centre du récit.

Ici, jamais l’adage « l’homme est un loup pour l’homme » n’aura été aussi vrai. Un peu à l’instar du passage avec Woodbury et le Gouverneur, ce tome illustre bien que, même avec un danger tangible, l’homme reste une menace pour lui, peut-être plus terrible encore.

En effet, les zombies se font plus rares laissant la place aux hommes. Mais des hommes marqués par un traumatisme, marqués par de terribles évènements. Ils sont placés dans une situation extrême où instinct de survie se voit confronté à de vagues notions de morale et d’humanité. Certains ont fait leur choix et font fi de leur humanité.

Peut-on encore les considéré comme humain tel quel ?

Certains évènements de ce tome 11 vont donc mettre à mal nos protagonistes qui vont devoir choisir entre survie et respect de ses principes.

Comme souvent avec Kirkman, non seulement on s’attarde sur l’horreur et la barbarie mais aussi sur les personnages et leurs réactions face à ces situations. On voit bien le combat intérieur de certains, toujours avec cette volonté de crédibilité des réactions.

On sent également que tout ce petit groupe est au bord du point de non-retour. Toutes les barbaries vues commencent à compromettre leur santé mentale et tout particulièrement Carl et dans une moindre mesure Dale et Andrea.

Kirkman va encore plus loin dans sa volonté de ne pas faire de Walking Dead qu’un comic de zombies. Là, en donnant un visage humain à l’horreur, on voit bien l’évolution psychologique des personnages notamment des enfants. On sent que, plus encore qu’avec l’épisode du Gouverneur, la survie devient de moins en compatible avec le sens moral et donc que l’homme peut être un danger plus redoutable que les zombies.

Le développement de Carl est vraiment intéressant. On sent qu’il commence à sombrer et que son repère de valeur commence à s’effriter. Quelque part il y a une forme de maturité mais qui fait froid dans le dos. Les enfants étaient un peu la soupape de Walking Dead. Ils permettaient de se dire qu’il y avait encore de l’espoir. Là, le scénariste semble faire sauter cette soupape et plonger son récit dans la noirceur. Ils ont perdu toute innocence, candeur et tout rêve. Ce passage est peut-être encore plus effrayant que les scènes avec les chasseurs.

Un des gros points de ce tome est ces chasseurs. Ce groupe d’homme va en vouloir au groupe de Rick et va faire preuve d’une incroyable cruauté, sans une once d’humanité. Ceux-là ont clairement fait une croix sur leur éthique pour ne se préoccuper que de la survie à tout prix.

Ces scènes sont dures, parfois gores. Elles sont amplifiées parce qu’il s’agit d’hommes et non pas de zombies.

Ce volume est très pesant de par son horreur mais aussi et surtout pas la perte d’humanité de certains. Il s’en dégage une atmosphère lourde et suffocante, où l’espoir semble avoir quitté ce monde. Néanmoins, faut reconnaitre que le duo Kirkman/ Adlard va loin dans la barbarie. Certes, tout n’est pas montrer crument mais les scènes peuvent choquer.

De fait, la lecture est, comme à son habitude, addictive, captivante et se fait rapidement. Le rythme narratif élevé et le coté morbide du titre font que c’est vraiment immersif.

Graphiquement, Charlie Adlard est au sommet de son art dans ce tome (sous réserve qu’on aime son style, hein). J’ai trouvé sa mise en page excellente lorsqu’il s’agit de montrer quelques scènes fortes. Ses cadrages sont travaillés et variés. J’ai trouvé qu’il arrivait à montrer l’horreur sans en abuser mais sans faire que suggérer. Le dosage est bon.
Et c’est dans ce genre d’ambiance où son trait fait merveille. Il est fait pour ce genre d’atmosphère.

Pour conclure, ce Walking Dead 11 est encore énorme. En se focalisant sur les hommes et leur frontière entre survie et valeur, Robert Kirkman nous propose un récit sombre, éprouvant mais captivant. Walking Dead est une série addictive qui parvient à nous surprendre et avancer dans le bon sens. Les personnages sont encore travaillés notamment Carl qui devient passionnant. Le rythme est bien élevé et les rebondissements sont légions.
Le duo Kirkman/ Adlard va encore plus loin dans l’horreur mais sans que se soit gratuit. Au travers de ces scènes fortes (il y en a quelques unes de marquantes dans cet opus), on voit bien les différentes réactions de chacun dans un tel contexte.

Passionnant et ça va continuer ! Le cliffhanger de la fin donne envie de se jeter sur la suite.

Graphiquement, Charlie Adlard laisse s’exprimer tout son talent. Il n’est jamais aussi bon que pour représenter les horreurs humaines et les atmosphères pesantes.

Encore un excellent Walking Dead ! On en redemande !

Et vous qu’en avez-vous pensé? Que pensez-vous du changement de comportement de Carl?

Un commentaire »

  1. John 23/07/2011 at 13:35 -

    THanks. This must be a good read.

    John.

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