. Toys of war – tome 1 de Gôsuto Hage et Hiroyuki Oshima | Fant'asie
Kameyoko 17/08/2015 0
Toys of war – tome 1 de Gôsuto Hage et Hiroyuki Oshima
  • Scénario
  • Graphisme

Toys of War - tome 1

Toys of war – tome 1 de Gôsuto Hage et Hiroyuki Oshima

Humains vs jouets

Toys of War est une création Kana, fruit du travail réalisé par un auteur Japonais. L’éditeur s’essaie donc à ce type de collaboration, comme Ki-oon avait pu le faire avec Tetsuya Tsutsui. Je trouve ce genre d’initiative vraiment très intéressante, sous réserve que la qualité soit au rendez-vous.

Mais est-ce le cas ici ? Ce shônen qui nous est présenté comme un mélange entre Toy Story et Terminator vaut-il le coup ?

Toys of war – tome 1 de Gôsuto Hage et Hiroyuki Oshima est édité par Kana et est disponible à la vente depuis le 19 juin 2015.

Résumé de Toys of war 1 chez Kana

Résumé de l’éditeur :

Dans un futur proche, les fabricants de jouets ont doté leurs jouets d’une intelligence artificielle. Mais les jouets, devenus intelligents, décident de se révolter. La guerre entre les humains et les jouets s’engage… Les jouets ont gagné la partie et ont décimé les humains. Ils n’en gardent que les enfants pour «élever» les jouets car la guerre n’est pas finie… Les jouets se combattent entre anciennes marques. Le combat est permanent. La quête s’annonce pleine de sueur, de larmes et de sang…

Terminator au pays des jouets

Toys of War nous plonge dans un monde où l’humanité et des jouets dotés d’une intelligence artificielle se sont affrontés, pour voir vaincre ce dernier.
Depuis seuls les enfants peuvent survivre. Ils sont utilisés pour « élever » les jouets, avec la promesse d’un monde meilleur s’ils font du bon travail. Mais bien sûr, ce monde idyllique, ce hommeland, n’est rien d’autres qu’un enfer où règne le désespoir et la mort.

Si le synopsis laisse augurer de quelque chose de sympathique, faisant penser à du Terminator mais avec des jouets, dans les faits, la déception l’emporte.

Tout d’abord la narration n’est pas maîtrisée et hyper brouillonne. Le mangaka ne s’appuie pas sur sa bonne idée de base. Il y a un vrai problème de contextualisation. Le résumé nous en apprend plus sur le monde que le manga. Rien n’est expliqué sur le monde actuel, la condition des humains, la guerre entre humains et jouets, pourquoi les jouets ont besoin d’humains… Les auteurs utilisent des ellipses mais qui sont souvent incompréhensibles. On plonge d’emblée aux côtés des héros, mais sans comprendre le monde qui les entoure et les enjeux.
Ce qui est très perturbant, parce que sans cadre à rattacher à l’action, toute la mise en place sonne creuse.

De plus, les rebondissements tombent souvent à plat tant ils sont prévisibles et sans réelles ambitions. Vu qu’on a du mal à comprendre les enjeux, le cadre spatio-temporel, le récit ne décolle pas, et nous avons simplement une tentative de mise en place d’un univers, qui s’avère être raté. Pour enfoncer le clou, les dialogues sont parfois risibles, entre de l’humour gras, des phrases clichées au possible et l’impression que les échanges accrochent. Les dialogues ne font pas naturels.
On peut également rajouter la relation entre le héros, Djiral, et son robot, Wul. En quelques pages, ils arrivent à nouer une relation forte, à devenir amis. Sauf qu’on n’y croit pas. Dans un contexte d’asservissement, on a du mal à y croire en si peu de pages. Surtout que les épreuves traversées par ce duo pour consolider leur amitié, manquent d’efficacité. On n’y croit jamais réellement.

Les personnages ne relèvent pas le niveau non plus. Je vais éviter d’être méchant en disant qu’en réalité, ils plombent un peu plus l’histoire. Notre trio humain : Djiral, Ubity et Hermo est un amalgame de clichés sur pattes. On ne s’y attache jamais ! Djiral est agaçant au possible avec son simili-caractère de héros de shônen, mêlé à une amourette ô combien énervante avec Ubity. Leur relation est tellement neuneu, avec une amourette plus que partagée, visible comme le nez au milieu de la figurine, mais sans qu’ils se l’avoue.  C’est horripilant et ennuyeux. Pour Hermo, qui se veut être le comique de la bande, il a un humour gras, potache mais qui devient vite lourd. Tout l’impact humoristique est perdu. Ca ne fonctionne pas !

Il y a bien quelques bonnes idées, comme ce monde Hommeland, la matière qui rend fous les gens… mais elles sont gâchées par un récit qui n’est pas maîtrisé et qui manque cruellement de développements et de finesse.

Quant au graphisme, au risque de donner l’impression de m’acharner, je l’ai trouvé du niveau d’un amateur. Personnellement, je n’apprécie pas du tout le trait de Hiroyuki Ooshima. Même si ces personnages sont expressifs, j’ai trouvé son charadesign mauvais. Il fait également pas mal de grossières erreurs anatomiques ou de proportions. Les arrières-plans font également vides.
Et comme avec le récit, les effets graphiques arrivent avec de gros souliers. Les effets de vitesse, le dynamisme, l’action sont souvent faits grossièrement avec des artifices visibles à des kilomètres. Je pense notamment à un tramage manquant de subtilité qui ne s’intègre pas bien au reste.

Pour conclure, Toys of war – tome 1 de Gôsuto Hage et Hiroyuki Oshima est une introduction complètement ratée. L’idée de jouets robotisés, asservissant les enfants après avoir gagné la guerre contre l’humanité était une bonne idée. Mais dans les fait le résultat passe à côté ! La faute à de trop nombreux défauts qui empêchent de plonger dans le récit, voir même de le comprendre. Le titre souffre principalement d’un manque de contextualisation, faisant perdre, d’emblée de l’intérêt. Mais cette erreur n’est pas rattrapée par le récit ou une narration, qui s’avère trop facile, s’appuyant trop sur des clichés, et porté par des personnages têtes à claques. En plus, le dessin fait presque daté et est loin des standards qualitatifs actuels. Si mon avis est tranché et négatif sur ce tome 1, je n’enterre pas ce titre pour autant. Je ne crois pas non plus à un chef d’oeuvre, mais je crois encore en l’idée de base, en ce monde. Reste aux auteurs de corriger ces nombreux, trop nombreux défauts, et se concentrer sur les points forts du titre pour remonter la barre. La tâche s’annonce ardue, mais pas impossible. Wait and See.

Mais en l’état, je déconseille ce titre !

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Me trouvez-vous dur ?

Laisser un commentaire »