. Tokyo River's Edge – tome 1 de Akio Tanaka et Yuho Hijikata | Fant'asie
Kameyoko 19/12/2014 1
Tokyo River’s Edge – tome 1 de Akio Tanaka et Yuho Hijikata
  • Scénario
  • Graphisme

Tokyo River's Edge - tome 1

Tokyo River’s Edge – tome 1 de Akio Tanaka et Yuho Hijikata

Enquêtes de détectives

Delcourt nous propose ce Tokyo River’s Edge (Reverse Edge – Ôkawabata Tanteisha en VO), seinen policier avec une touche d’humour.
Mais ce titre m’a laissé complètement dubitatif ! Rarement un manga ne m’aura fait cette impression, un curieuse sensation de lire du vide.
Je vais tenter de vous expliquer pourquoi ?
Tokyo River’s Edge – tome 1 de Akio Tanaka et Yuho Hijikata est édité par Delcourt et est disponible à la vente depuis le 24 septembre 2014.

Résumé de Tokyo River’s Edge 1 chez Delcourt

Résumé de l’éditeur :

Les trois détectives privés de l’agence Ôkawabata sont toujours prêts à rétablir l’ordre: de la légende urbaine à la rumeur, rien ne résiste à leurs investigations et à leur flair. Quant aux clients, drôles ou sordides mais toujours très humains, ils ne laisseront personne indifférent.

Des enquêtes spéciales mais rapides

Tokyo River’s Edge est un seinen d’enquêtes sous le format 1 chapitre = 1 enquête. On y suit les enquêtes de l’agence de détectives privés Ôkawabata, proposées par leurs clients.

Le récit débute d’emblée par une enquête, sans mise en bouche ou introduction. On ne sait rien sur le contexte, l’agence, ou les personnages et on n’en apprendra pas plus au cours du volume. Dès les premières pages nous rentrons dans le vif du sujet, avec une demande d’un client à satisfaire. Et l’enquête sera bouclée en un chapitre. C’est le format de ce manga qui consiste à proposer une enquête qui se résout en un chapitre. Inutile de dire qu’avec un si court laps de temps, l’enquête n’est pas très développée, ni même le demandeur. La résolution tombe souvent comme ça, d’un renseignement glané on ne sait comment.
Au final l’aspect enquête, qui avance indice par indice, avec de fausses pistes est réduit à son minimum voir même n’existe pas. Ce que je m’attendais être au cœur du récit n’est finalement qu’à peine esquissé. Il y a bien un début de développement sur les styles d’enquêtes, avec d’un côté les enquêtes terrain, et de l’autre des enquêtes plus relationnelles via un réseau d’informateurs, mais ce n’est pas plus approfondi que ça. Deux façons d’aborder la problématique, deux styles différents campés par un personnage. Le patron se sert des ses informateurs, quand Muraki va sur le terrain. Mais on est bien loin du manga purement enquête, par exemple comme Trouble is my business, bien plus développé et intéressant.

D’où un sentiment de frustration qui n’est pas contrebalancé par un développement, une histoire autour des demandeurs. Le temps de résolution de l’enquête est top court pour développer ces aspects et susciter un quelconque sentiment. Décevant. Heureusement, les thématiques sont assez variées mais ne compensent pas la faiblesse du développement. A noter aussi quelques conclusions qui auraient pu être intéressantes si elles avaient été plus longuement exposées.

L’agence Ôkawabata est composée de 3 membres dont on ne sait pas grand chose. Une secrétaire, Megumi, qui, pour le moment, ne sert à rien, un enquêteur terrain, Muraki, et le patron, enquêteur lui aussi, mais qui mise plus sur son réseau d’informateurs. Les mangakas ne nous présentent pas ces membres. On ne sait que peu de choses sur eux. Au cours de leurs enquêtes, on les voit un peu travailler, évoluer dans certains milieux mais pas assez pour creuser un peu chaque protagoniste. De fait, il n’y a pas ou peu d’empathie pour eux, ni même d’évolution. Comme il n’y a pas d’enjeux ou de danger, il est vraiment difficile de s’y attacher ou de s’y intéresser.

Des enquêtes peu palpitantes, des personnages secondaires peu travaillés, des protagonistes sans background, fades et dont on ne sait rien, ça commence à faire beaucoup pour ce manga. Heureusement le dessin apporte une touche positive.

Akio Tanaka, que l’on connait notamment pour Coq de combat, réalise un beau travail graphiquement. Son trait réaliste, mais avec un genre presque un peu crayonné donne du cachet à ce titre. Il met bien en valeur le côté enquêtes dans les bas-fond, quartiers chauds de Tokyo, avec une ambiance très polar. On sent également qu’il s’amuse avec certains charadesign, notamment dans l’épisode des « sales tronches ».

 

Pou conclure, ce Tokyo River’s Edge – tome 1 de Akio Tanaka et Yuho Hijikata est un mystère. Je ne comprend pas ce titre, ni son intérêt. Ce n’est pas un seinen d’enquêtes tellement ces dernières sont expédiées, sans s’intéresser à l’aspect purement résolution. Ce n’est pas un manga d’ambiance car il n’y a pas le temps pour installer une quelconque atmosphère et ce n’est pas non plus un manga axé sur ses personnages. Que ce soit les protagonistes, ou les personnages secondaires, ils sont à peine développés et ne suscite pas d’empathie particulière.

Les demandes d’enquêtes sont parfois farfelues, avec un peu de la nostalgie d’une soupe de raviolis, un couple exhibitionniste, un sosie d’Elvis… Mais, pas grand chose n’est développé derrière. Le tout résonne donc affreusement plat, inintéressant et sans susciter d’émotions.

Sans être mauvais, pour moi, ce manga n’a aucun intérêt ! Je ne comprend pas pourquoi il existe et est publié en France. J’ai eu l’impression de perdre mon temps.

Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ? Y trouvez-vous un quelconque intérêt ?

Un commentaire »

  1. Livia Rodrigues 17/06/2021 at 08:09 -

    Tokyo River’s Edge est typiquement un manga d’ambiances. Le trait vivant et réaliste d’Akio Tanaka capte la saveur du cœur de la ville, son folklore, ses braillards, ses héros de quartier. Avec humour et acuité.

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