
- Scénario
- Graphisme
The Crow – Midnight Legends Volume 1 : Pas de quartier de Jerry Prosser et Charlie Adlard
The Crow, un comics culte
L’œuvre originale de James O’Barr, The Crow, est aujourd’hui un grand classique de notre culture. Un film, une série, et la machine commerciale ne s’arrête pas là. The Crow est, à l’origine, un comics exutoire d’un auteur dévasté par la mort de sa compagne et le besoin de se venger. Depuis 2012, les éditions IDW Publishing aux USA ont décidé de relancer la franchise et Delcourt nous propose de les découvrir en version française. Après les Before Watchmen d’Urban qui s’attaque au mythe d’Alan Moore, Delcourt contre attaque avec les Midnight Legends qui s’attaquent au mythe de The Crow. Ce pari marchera-t-il pour Delcourt ?
Afin de mettre toutes les chances de son côté, les éditions Delcourt ont misé sur Charlie Adlard, le dessinateur de la poule aux œufs d’or Walkind Dead. L’éditeur joue encore la carte de la sûreté. En effet, le volume 1 de la version française correspond au volume 3 d’IDW Publishing. Sans grande implication puisque chaque volume est indépendant des autres.
The Crow – Midnight Legends Volume 1 : Pas de quartier de Jerry Prosser et Charlie Adlard, édité par Delcourt, est disponible en librairie depuis le 05 Février 2014.
Résumé de The Crow – Midnight Legends Volume 1 chez Delcourt
Michael et Jane n’avaient pas prévu de mourir… Pas grave, la vengeance est un plat qui se mange froid. Et aussi : elle ne fait pas de quartier. Guidé par deux lugubres corbeau, Michael va bientôt retrouver son amour perdu. Le premier titre de la collection The Crow – Midnight Legends, avec le dessinateur de Walking Dead.
Le mythe du corbeau
Les thématiques propres à l’univers construit par James O’Barr, à savoir l’amour, la vengeance et la mort, répondent toutes présents à l’appel de ce Midnight Legends. Malheureusement, aborder les thèmes chers à une œuvre ne suffisent pas pour autant à en faire un égal de l’original. Il serait bien malhonnête de ma part de penser qu’il s’agit là du but que s’étaient fixés Prosser et Adlard, notamment en proposant une mini(micro)-série qui s’apparente plus à un hommage. Car en réalité, c’est bien un hommage, et seulement un hommage. Les thématiques sont là, le noir et blanc (Adlard fait le boulot), l’univers sombre (là dessus c’est Prosser qui fait le taf). Mais voilà le problème, The Crow est une source d’inspiration énorme pour la culture geek, et les histoires de vengeance sont aujourd’hui vues et revues. Les auteurs se contentent d’un hommage, et c’est bien dommage car ils n’apportent en réalité rien du tout de nouveau au mythe de The Crow. Chaque récit inspiré de The Crow depuis 1989 est un hommage à l’œuvre originale. On est en droit d’attendre plus qu’un simple hommage venant d’un The Crow : Midnight Legends. Apportons un peu de nouveauté à ce mythe, justifions l’emploi du terme Legends pour en construire réellement de nouvelles ! Notre appel restera sans réponse. Finalement, Midnight Legends qui se voulait ne pas être qu’un hommage de plus, est à n’en pas douter un produit purement marketing et commercial. Delcourt l’a très bien compris en associant le nom de Charlie Adlard au tome 1. Marketing et commercial.
Bon, mais des produits marketing et commerciaux, on croule dessous dans l’univers des comics : Batman, Spiderman, X-Men, Walking Dead… tous navigant sur les vagues de l’argent, sont-ils pour autant tous à jeter ? Outre l’association à l’univers de The Crow, que vaut vraiment le récit de Pas de Quartier, indépendamment de la mythologie culte. Comme je l’ai dit, il s’agit d’une histoire de vengeance, donc on attaque le bouquin : mort d’un jeune couple amoureux, retour du bonhomme très en colère qui veut se venger de la mort de son amoureuse, quelques corbeaux et tatouage pour le côté mystique, une chasse à l’homme, et une vengeance assouvie qui ne libère personne. C’est tout. C’est efficace, ça passe tout seul. Le problème c’est qu’il n’y a rien d’original. Et pire, on a l’impression à la fin de revenir au début. Comme s’il ne s’était rien passé. Une espèce de retour à l’état initial. Ce qui est une impression frustrante.
Sinon c’est bien écrit, c’est pas dégueulasse à lire, mais on reste sur un âpre goût d’insatisfaction. Sauf côté graphisme, car Adlard fournit un travail de qualité, en noir et blanc. Les ambiances sont très sombres et les séquences « rêvées » arborent un style particulier qui passe plutôt bien. Rien de particulièrement transcendant néanmoins Adlard ne bâcle pas son dessin comme on a pu le voir sur certains numéros de Walking Dead.
Pour conclure, The Crow – Midnigh Legends Vol 1 : Pas de Quartier n’apporte vraiment pas grand chose. C’est agréable à lire, mais c’est le livre qu’on oubli une fois rangé dans la bibliothèque. C’est dommage, car les auteurs se sont contentés de raconter ce qu’on connaît déjà et ne sont pas allés chercher plus loin pour nourrir la mythologie de The Crow. A voir si les autres one-shot de la série sont sur la même lignée, mais si c’est le cas, il n’y a vraiment pas grand chose à en retenir. Je pense que le comics s’adresse soit à ceux qui veulent un peu découvrir The Crow, soit aux fans qui ont envie de posséder tout ce qui porte le nom de The Crow.
Et vous ? Partagez-vous mon sentiment concernant ce spin-off ? Les Midnight Legends vous ont-elles séduites ?
La série Crow, je ne la connais qu’à travers un obscur film gothique d’Alex Proyas qui s’était inspiré d’un comics de James O’Barr paru en 1989. Cela met en scène un couple séparé par la mort. Une mort brutale infligée par deux gangsters qui veulent s’emparer de leur véhicule.