Taitei No Ken – tome 2 de Dohe et Baku Yumemakura

Des samourais avec de la SF

Taitei no Ken est l’adaptation en manga du roman éponyme de Baku Yumemakura. Le livre a d’ailleurs eu le droit à une adaptation live.

Revenons-en au manga. Donc sur un scénario inspiré par le livre, c’est le coréen Dohe qui se charge de la mise en image.

Le tome 1 permettait de se faire une idée sur les dessins, le degré de violence mais c’est tout. L’ambiance n’a pas trop été introduite, la SF est très peu présente, le scénario n’avance pas d’un poil, et ne sait pas quelle direction prendra le manga. On était dans le flou total. Mais la qualité graphique donnait envie de laisser une chance à ce titre.

Qu’en est-il de ce tome 2? Fait-il avancer l’histoire? Permet-il de mieux cerner ce titre?

Résumé de Taitei no Ken 2 chez Glénat

Le combat entre Ikichi et Hansuké est sur le point de se finir, lorsque le second prend la fuite. Mais il est pris dans une grosse explosion.

Genkuro aussi est témoin de cette explosion et arrive sur les lieux. Il trouvera à terre, une broche, qu’il prendra.

Quelques temps après, en parcourant les chemins, il va prendre de la nourriture d’un autel religieux. Là, deux moines l’interpellent et lui demandent où il a trouvé l’épingle, qui est dans ses cheveux. Notre héros raconte un mensonge en disant que c’est une femme de la capitale qui lui a donné.

Mais un autre homme arrive et souhaite acheter cette épingle. Cet homme et un des moines vont tout faire pour avoir cette épingle. En fait ces deux guerriers : Haganbo et Kozaru, sont ennemis et vont bientôt s’affronter.

Plus tard, alors qu’il a une grosse faim Genkuro Yorozu fait la connaissance d’une étrange samouraï, très androgyne et mystérieux : Botan.

Une série qui peine à démarrer

Voilà un titre atypique que ce Taitei no Ken. Après deux volumes de lus, il se dégage quelque chose de bizarre, un mélange de potentiel, de violence, de lenteur, de désintérêt mais pourtant, ça se lit bien.

Pourquoi cet avis incohérent et bizarre. Tout simplement parce que c’est ce qui ressort de ce titre.

Il est indéniable que ce titre a du potentiel. Le dessin est tout simplement superbe, avec des visages très réalistes proches de la perfection. La mise en scène est excellente, une bonne gestion de l’action. Les décors, costumes et les détails sont fouillés. Esthétiquement c’est magnifique.

De plus la lecture est très rapide. Ce Taitei no Ken est plus basé sur l’image que le texte. Les dialogues sont très peu présents pour laisser parler le trait du mangaka.

Les personnages n’ont pour l’instant aucun background, on ne sait rien d’eux, et on n’éprouve rien, aucune empathie. Pourtant, il s’en dégage un certain charisme dû notamment au charadesign qui propose des visages tantôt très humains réalistes, et tantôt presque animal ou démoniaque.

L’action et les scènes de combat sont très spectaculaires et offrent un bon plaisir de lecture et ce d’autant plus que Dohe n’hésite pas à utiliser de la violence brut, non dissimulée et parfois gratuite. Le problème c’est que ces combats n’ont pas de raison d’être. Des personnages se battent, mais on ne sait pas trop pourquoi.

C’est le gros défaut du titre et qui me font dire que ce manga est, pour l’instant, pas le plus intéressant. Après deux opus, l’histoire n’avance pas. On ne comprend toujours pas ce qu’il se passe, les personnages n’ont aucun background, et les éléments d’une possible histoire se dessinent à un rythme très lent. En clair on ne sait rien de ce qui se passe, des personnages, et où le titre veut nous amener.

C’est décousu, creux et manque cruellement de rythme. L’univers n’est pas du tout développé.

Il y a certes des éléments qui viennent nous faire penser que ça avance comme le personnage de Botan, Himéyasha ou encore Haganbo ou cette fameuse broche (qui prête plus à rire qu’à être prise au sérieux).

Néanmoins, je me demande où est l’intrigue?

Heureusement à la fin du tome le mangaka nous dis « cette épopée historique nous réserve des révélations à vous couper le souffle! Les choses s’accélèrent dans le tome 3« . J’espère que ça sera le cas, parce que là, je me force à poursuivre la lecture. Sans ce dessin, j’aurais abandonné. Il est plus que vital que l’intrigue se développe et devienne tangible.

Ce manga est clairement à destination du public adulte. La violence est bien présente, c’est sanglant et l’auteur n’a pas de honte ni de gêne pour décapiter un enfant par exemple.

De plus dans ce tome, il y a, à la fin, une scène de sexe explicite, un peu gore et dérangeante.

Pour conclure, vous l’aurez compris ce titre n’est pas à mettre entre toutes les mains, de par son contenu violent et sexuel mais aussi parce que c’est très bizarre. L’histoire n’avance pas, il n’y que peu de dialogue, et le titre peine à se construire une ambiance. On nous annonce une histoire de samouraï tenté de SF, mais pour l’instant la SF est au point mort.

Heureusement graphiquement c’est très beau et que le dessin de Dohe est là, sinon j’aurais abandonné pour la simple et bonne raison que je n’ai aucune idée d’où veut nous emmener le mangaka.

Je laisse encore une chance au tome 3 pour me convaincre puisqu’il est annoncé comme celui des avancées et des révélations.

Et vous qu’en pensez-vous? Arrivez-vous à saisir ce manga? Trouver vous un début d’intrigue?