Sweets : Meurtres à la Nouvelle Orléans de Koby Chamberlain

Un thriller classique

Après un passage sur 30 jours de Nuit, Koby Chamberlain s’est lancé dans la création complète d’une oeuvre.
Il s’occupe donc, sur Sweet, de l’intrigue et du dessin.

N’étant pas un adepte des séries Image Comics, je ne connaissais absolument pas l’auteur. Ce fût donc une totale découverte, que ce soit dans son style d’écriture ainsi que sur le graphisme.
Mais globalement, ce n’est que moyen malgré quelques bonnes idées.

Sweets : Meurtre à la Nouvelle Orléans de Koby Chamberlain est édité par Delcourt et disponible en librairie depuis fin août.

Résumé du tome

L’ouragan Katrina est sur le point de frapper la Nouvelle-Orléans. A l’aube de la catastrophe, un tueur terrorise les habitants. L’enquête est confiée à l’inspecteur Curt Delatte, mais celui-ci n’est pas en état. Il vient à peine d’enterrer sa fille et sombre dans la dépression. Au fur et à mesure que les cadavres s’amoncèlent, Delatte se ressaisit et se lance à corps perdu dans la chasse au tueur.

Résumé de l’éditeur

Un avis mitigé

Sweets est donc l’oeuvre d’un seul auteur, qui s’est chargé d’imaginer son récit et de le mettre en image.

L’initiative est intéressante et l’intrigue aurait pu donner quelque chose de pas mal du tout.
La première moitié de l’oeuvre est assez longue à se mettre en place et l’on se perd un petit peu entre les personnages, mais dans la seconde partie, les choses s’accélèrent et l’histoire gagne énormément en intensité.

Malheureusement, je trouve la conclusion trop rapide : les choses s’étaient bien mises en place et la fin arrive comme un cheveu sur la soupe, sans aucune explication.
On découvre bien qui est à l’origine de tous ces meurtres, ainsi que son objectif, mais rien n’est expliqué sur le pourquoi ou sur comment le tueur est arrivé à cet objectif.

Le principal regret que je trouve à ce titre, c’est qu’il est assez fermé. C’est à dire que j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le récit et à me faire aux personnages ou à l’intrigue.
Dès les premières pages, l’intrigue est lancée et le lecteur est propulsé directement en cours d’enquête : le tueur en est déjà à 6 meurtres.
Cela pourrait être une bonne chose d’entrer directement dans le vif du sujet, sauf que les personnages semblent continuer à avancer comme si le lecteur était également au courant des précédents de l’enquête. Du coup, certaines conversations sont difficiles à suivre et le dessin n’aide pas spécialement à bien suivre certaines scènes.

Car bien que les graphismes soient originaux et sortent de l’ordinaire, dans certaines scènes il est difficile de savoir ce qu’il s’y passe réellement ou d’identifier clairement les personnages présents.

Le style de Koby Chamberlain change d’ailleurs en fonction des besoins du récit, ce qui permet de jongler facilement du présent à un flashback. Malheureusement le style utilisé pour le récit aurait pû être plus intéressant si les personnages avaient été plus facilement identifiables et l’action mieux décrite.
Car durant les phases de dialogues de la première moitié du récit, il arrivait souvent de ne pas savoir du tout où l’on en était.

Par contre les passages où l’action est mise en avant deviennent tout de suite plus agréables à suivre.
Le trait dynamique est donc plus approprié à l’action, rendant le tout très fluide.

D’ailleurs, bien que l’époque ne soit pas la même du tout, j’ai eu l’impression d’avoir entre les mains une enquête de Funky Cops, avec l’humour en moins… En gros, il me manquait juste la musique et cela aurait parfaitement collé.
Mes connaissances sur cette période sont assez limitées, donc d’autres titres colleraient sans doute mieux, mais c’est un peu l’ambiance que j’ai ressenti à la lecture.

Bon tout ça pour dire que malgré une intrigue qui aurait pû être mieux traitée et mieux développée, le tout accompagné d’un graphisme fait pour l’action, Sweets déçoit tout de même un petit peu.
Je n’avais jamais entendu parler de ce titre donc je n’avais pas d’attentes particulières, mais les quelques critiques que j’en avais lu étaient plutôt élogieuses. Du coup, à plusieurs moments j’ai eu l’impression de passer totalement à côté du récit. Le décollage en seconde partie de récit a permis à l’histoire de prendre son envol, mais ce fût malheureusement de courte durée, la conclusion arrivant bien trop rapidement.

Le titre aurait donc bien mérité un épisode de plus (il en fait 5) pour proposer une conclusion mieux construite.
Car au final Sweets est un titre moyen qui aurait vraiment pu proposer quelque chose de très bon. L’auteur est passé juste à côté cette fois-ci, pour la prochaine ce sera peut-être la bonne !

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