Sukedachi 09 – tome 1 de Seishi Kishimoto

Sukedachi 09 est un manga de type seinen édité par Kurokawa et disponible en France depuis le 09 juin 2016.

Résumé de Sukedachi 09 chez Kurokawa

Résumé de l’éditeur :

Véritables incarnations de la loi du talion dans le Japon féodal, les « Sukedachi » des guerriers d’élites, ont disparu après des siècles de présence… mais les voici de retour au sein d’une organisation gouvernementale pour appliquer leur justice : impitoyable et défintive ! Bras vengeurs, assassins, mercenaires, anges exterminateurs ou démons… qui sont ces guerriers aux multiples noms ? Face à une société moderne qui semble trop laxiste vis-à-vis de la criminalité, les Sukedachi reviennent pour rétablir une justice radicale qui a fait ses preuves.

Mais où s’arrête la jutsice et où commence la vengeance ?

Contrairement à son frère jumeau Masashi Kishimoto (auteur de Naruto entre autres), Seishi Kishimoto est très peu connu par le public aussi bien au Japon que dans le reste du monde. Là où son frère a créé un manga au succès planétaire, Seishi lui s’est contenté de faire des mangas assez courts et avec un succès mitigé : Satan 666 qui est certainement son plus gros succès, même s’il lui fut reproché d’avoir un style graphique et une histoire beaucoup trop proche de celle de Naruto, Blazer Drive ou encore Crimson Wolf. Après avoir fait plusieurs mangas shônen et en ayant marre d’être toujours comparé à son frère, Seishi se lance dans le type seinen et nous a pondu Sukedachi 09 qui est sa première oeuvre dans le genre. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a réussi son coup !

Ici nous allons suivre Yuji Yamagashi, jeune homme de 24 ans, qui s’autoproclame « entre deux jobs ». Et cette phrase prend tout son sens quand on découvre qu’il s’agit d’un membre d’une organisation gouvernementale : les Sukedachi. Le but de cette organisation est de venger les familles des victimes. Durant l’ère Meiji existait une loi de « réparation », permettant aux familles de faire appel à des guerriers pour réclamer vengeance…l’exemple parfait de l’application de la loi du talion… mais c’est bien à notre époque (ou dans un futur proche) que l’action prend part. Leur but est donc de venger les familles des victimes en leur faisant subir les mêmes atrocités qu’ont endurés leurs victimes. Cependant si le coupable arrive à tuer le Sukedachi chargé de son exécution, le coupable expiera de trois ans de prison et sera ensuite exécuter sans souffrance. Car oui, si je vous l’ai pas préciser il s’agira là d’un combat à mort entre les deux cotés : l’un pour obtenir réparation et venger les familles des victimes, l’autre pour obtenir une peine de trois ans et une exécution beaucoup lus douce que celle de la loi du talion. Donc chacun va donner son maximum pour atteindre son objectif…

On pourrait penser au début que le personnage de Yuji est complètement ridicule et est un petit rigolo, mais il cache un passé extrêmement sombre. Il a lui aussi été victime d’un accident, même si à l’heure où je vous écrit ses lignes, nous ne savons pas encore de quoi il est question. Au final, il incarne parfaitement son rôle de Sukedachi car il est sans pitié face à son adversaire et arrive très bien à comprendre le désespoir des familles qui font appel à eux. Ses familles qui vont pouvoir suivre l’exécution comme si ils y étaient grâce à une technologie de pointe mise en place par le gouvernement.

Au final qu’ai-je pensé de ce premier volume ? Je vous répondrai très sincèrement que j’ai beaucoup apprécié ma lecture. Car même si l’auteur signe ici sa première œuvre de type seinen, on pourrait presque croire que ce n’est pas le cas. Ici Seishi maîtrise parfaitement son sujet là où, au contraire, dans Satan  666 il avait du mal à se créé son propre style voulant avoir autant de succès que son frère. Le fait de se référer à l’histoire du Japon féodal pour remettre ce sujet au goût du jour est un coup de poker pour l’auteur, surtout par les temps qui courent. Mais même malgré cela, on voit très clairement qu’il est toujours encré dans le shônen et ceci est visible notamment dans le character-design des personnages qui se rapproche beaucoup de celui de  manga shônen. De plus on retrouve vite cette idée de « mentor » grand classique du shônen. Mais cela n’empêche pas l’œuvre d’être bel et bien un seinen dû à la violence de certaines scènes. Mais ce côté ne me dérange pas trop personnellement. Non, ce que je trouve par contre assez dérangeant dans ce titre c’est le regard de la famille vis-à-vis de l’exécution. Car ils vont se trouver à rude épreuve entre le désir de vengeance et du coup être sans pitié face au coupable qui les a tant fait souffrir, mais également à la culpabilité à laquelle ils font face car ils deviendront à leurs tours des meurtriers. Ce qui pourrait facilement rendre fou les gens.

Ce que je trouve excellent avec ce manga c’est de me dire que cette loi de réparation pourrait très bien exister dans la société dans laquelle nous vivons  et de savoir comment je réagirai si j’étais dans la même situation. Il s’agit ici d’une véritable approche d’anticipation que l’auteur gère d’une main ferme. Cela n’empêche pas qu’à certains moment l’auteur soit maladroit sur certains aspects mais dans la globalité c’est plutôt « clean ».

Mais malgré cela le manga reste un très bon divertissement. Les personnages on tout tous un passé sombre derrière eux et donc, en tant que lecteur, on a toujours envie d’en savoir plus. Les décors sont eux extrêmement bien dessiné et le découpage des planches est judicieux. Sur ce point là rien à redire.

Donc agréablement surpris par ce manga, même s’il est vrai que le fait de savoir que la série prendra fin au bout de cinq volumes me fait peur. J’aimerais que le manga se finisse sur l’histoire de l’auteur et non celle de l’éditeur. On verra bien et puis le meilleur moyen d’avoir la réponse sera de lire la suite ! Sur ceux je vous conseille fortement ce manga si vous aimez les seinen, si vous êtes fan du mangaka ou tout simplement que l’œuvre vous intrigue tout comme ce fut le cas pour moi.  Bonne lecture !