SPAWN – Tome 11 : Questions de Todd McFarlane, Brian Holguin, Steve Niles et Angel Medina

L’enfer se déchaîne

Je vous propose la première chronique du catalogue Fant’Asie consacrée à Spawn. La star d’Image Comics a connu le succès dès les premiers numéros, et cela à continuer sans jamais fléchir. Et pour cause, Spawn est l’une des séries les plus anciennes de l’éditeur, dépassant cet été le cap des 230 numéros ! Créée en 1992 par Todd McFarlane, Spawn va connaître un véritable engouement de la part de nombreux fans, ce qui donnera naissance à une série animée, un film, un jeu vidéo, mais aussi de nombreuses séries Spin-off ainsi que des cross-over avec Batman, WildCats ou Invincible (pour ne citer que ceux là). Le phénomène Spawn, il était temps qu’on en parle !

Delcourt a repris la licence depuis plusieurs années en France, et a longtemps publié les nouveautés dédiées à Spawn dans le magazine en kiosque Les Chroniques de Spawn, aujourd’hui arrêtée. La série Spawn : la saga infernale reprends le flambeau en publiant les tout derniers numéros de Spawn. Mais nous allons plutôt aller du côté de Spawn, les archives. Delcourt propose de gros volumes (contenant chacun environ dix numéros US) reprenant l’intégrale de la saga Spawn depuis le #1. A la sortie du dernier en date, je vous propose donc une petite chronique sur Spawn.

Spawn – Tome 11 : Questions de Todd McFarlane, Brian Holguin, Steve Niles et Angel Medina, édité par Delcourt, est disponible en librairie depuis le 06 Mars 2013.

RESUME DE SPAWN CHEZ DELCOURT

Résumé du tome 11 :

Depuis qu’il a détruit Malebolgia, Al Simmons, est devenu de facto, le Prince du Huitième Cercle infernal, qu’il le veuille ou non. En plein chaos, le HellSpawn espère en apprendre un peu plus sur ces possibles ancêtres, ce qui l’aiderait à mieux appréhender son rôle. Mais il risque d’avoir peu de temps pour l’introspection, avec le retour de vieux amis et ennemis, tels que Cog et le Rédempteur…

Questions… et révélations !

Une star est née. Depuis 1992, date à laquelle le génial Todd McFarlane a donné naissance à son protégé, Spawn est passé entre les mains de nombreux artistes fort bien connus : Alan Moore, Frank Miller, Neil Gaiman, Grant Morrison, Robert Kirkman ou encore pour le dessin Greg Capullo, Marc Silvestri et Erik Larsen. Tous ces artistes ont aidé à façonner le personnage. Ce n’est bien sûr pas un cas isolé dans l’histoire d’une série de Comic Book. Mais il est vrai que Capullo a vraiment marqué Spawn par son dessin et donné une identité bien particulière. Tout comme le passage de Moore ou Miller à la plume a transformé le personnage à jamais. Mais pour découvrir tout cela, je vous invite à vous plonger dans l’univers de Spawn ! L’intérêt que portent tous ces auteurs pour la série Spawn démontre l’évident succès que la série connaît. Et l’impact en est retentissant, puisque l’univers d’Image Comics en est transformé avec la série Image United qui regroupe les plus grandes icônes d’Image Comics pour affronter l’Omega Spawn… Malheureusement, cette série spin-off n’a pas connu le succès escompté…

Mais qui est Spawn ? Revenons un peu sur les fondements du personnage. Al Simmons est un agent des Forces Spéciales de la CIA. Une véritable machine à tuer. Après son assassinat déguisé en accident durant une mission, Al Simmons se retrouve en Enfer. Il va ainsi passer un accord avec Malebolgia, le maître du Huitième Cercle de l’Enfer. Il offre son âme contre un retour sur Terre pour revoir sa bien-aimée Wanda. Marché conclu. Sauf que le retour sur Terre ne se fait pas comme prévu. Al Simmons revient sous la forme d’un HellSpawn, un rejeton de l’Enfer, un général des forces obscures. Il a, de plus, perdu la mémoire. Tout ce cont il se rappelle est Wanda, la femme qu’il aime. Troisième malédiction : il a été renvoyé deux ans après sa mort. Wanda est mariée à son meilleur ami qui lui a donné l’enfant que Al n’a jamais pu lui offrir. Autant dire que notre héros s’est bien fait roulé et son pacte se transforme en la pire des malédictions. Chargé de mener les armées des enfers au combat lors de l’Armageddon, Spawn va tout faire pour aller à contre-sens de son destin. Il affrontera les démons de Malebolgia, les armées des cieux, ainsi que ces propres tourments.

Nous sommes du #114 US au #124 US de son histoire pour ce Volume 11 nommé Questions. Dans ce volume, Spawn va devoir affronter les enfers pour reprendre son trône (je ne dévoilerai pas plus sur le pourquoi du comment, à découvrir dans les tomes précédents !!). Ce volume marque un nouveau tournant dans la vie de Spawn car la trahison sera le maître mot. Trahison, voilà un titre qui aurait été bien plus juste que Questions ! Bourré d’action, ce volume regroupe tout ce qui fait le succès de Spawn. Son histoire est très souvent racontée en modifiant le point de vue. On va suivre l’histoire d’une petite fille, d’un père de famille, d’un clochard… Ici, un homme d’origine japonaise va affronter ses démons et un ennemi de Spawn en profite pour récupéré un artefact inconnu… Par la suite, un jeune garçon cherche à se tuer et devient… l’anti-Spawn. Spawn retrouve son vieil ami Cog et c’est là que tout s’emballe.

Retour en Enfer, combat épique contre l’anti-Spawn puis les forces de l’Enfer tout entier. Spawn revendique à nouveau sa place, il dévoile son armée damnée. Autant dire que ça pète dans tous les sens. C’est aussi ça le succès de Spawn. Un découpage audacieux, des cases qui se superposent, des couleurs vivent, des plans larges, des gros plans. Ca va à cent à l’heure. Ca claque au visage. Et ce n’est pas au goût de tout le monde !

Graphiquement, encore une fois, l’entrée en Enfer est vraiment marquante. Chaque case est encadrée par des barbelés, des chauves-souris, des vers de terre et autres insectes, des chaînes, des yeux, des flammes… On aime ou on aime pas, c’est un peu le style graphique de ce comics. En tout cas, Medina qui travaille sur Spawn depuis une quinzaine de numéros a su imposer son style et coller à l’univers de Spawn. Passer derrière Capullo (et McFarlane qui a été le premier à dessiner son héros) n’est pas mince affaire !

Au niveau du scénario, étant donné qu’il n’est pas précisé qui a scénarisé quel numéro, je pense qu’il s’agit d’un travail commun sur l’ensemble de l’album, réalisé par les trois auteurs (McFarlane, Holguin et Niles). Ce point reste néanmoins obscur, petite faiblesse de la part de Delcourt qui aurait pu faire un détail de chaque numéro US. McFarlane reste tout de même très présent sur la direction de sa série, et c’est rassurant !

En conclusion, ce dernier volume de Spawn relance vraiment la série. Depuis quelque temps, l’histoire se perdait un peu, mais un recadrage infernal a été fait. On se concentre à nouveau sur le personnage et son destin vis-à-vis de l’Enfer. De plus, on assiste à un tournant dans la vie du personnage. Le prochain volume devrait faire le lien entre Spawn les archives présenté ici et le magazine feu les Chroniques de Spawn. L’aventure continue donc et on a toujours envi d’en voir plus !

Et vous ? Que pensez-vous de l’énorme saga Spawn ? Ce volume relance-t-il la série selon vous ?