
- Scénario
- Graphisme
Soldier Zero – tome 1 de S. Lee, P. Cornell, J. Pina et S. Ariño
Une autre création de Stan Lee
Après The Traveler et avant Starborn, voici Soldier Zero, autre création de monsieur Stan Lee. Ce comic paru en VO chez Boom! Studios est basé sur une idée originale de Stan Lee avec Paul Cornell au scénario, Javier Pina et Sergio Ariño se chargeant du dessin.
Cette série met un scène une armure alien qui fusionne avec un hôte. Une dimension plus galactique et space-opéra que The Traveler.
Soldier Zero – tome 1 est édité par Emmanuel Proust Editions et est disponible à la vente depuis juillet 2011.
Résumé de Soldier Zero – tome 1 chez Emmanuel Proust
Depuis son retour de la guerre d’Afghanistan, Stewart essaie de s’habituer à sa nouvelle vie en fauteuil roulant. Il découvre les contraintes, le regard des autres et l’attitude très protectrice de son frère James.
Un jour, il arrive à obtenir un rendez-vous avec Lily sur le toit du plus haut bâtiment du campus où il travaille.
Cette dernière est attirée par l’ancien soldat mais se montre un peu maladroite à cause de son fauteuil.
Mais à ce moment là, une lumière déchire la nuit et se dirige droit sur eux. Quelque chose s’écrase sur le toit. Lily est inconsciente et blessée, et Stewart, lui, est coincé sous un gros bloc de gravas.
Une étrange armure s’avance vers lui. L’instant suivant il se trouve à l’intérieur de cette armure, qui a pris possession de son corps, et est capable de se sortir de cette situation, de remarcher. Ce qui lui permet de sortir Lily de là.
Il s’écroulera un peu plus loin devant James. Ensemble il découvriront que l’armure est une entité extra-terrestre qui a besoin d’un hôte. Stewart va devoir cohabiter, dans le même corps, avec cette entité très différente de lui. Surtout qu’un danger approche à grand pas.
Handicap et Super-héros
La couverture de Soldier Zero fera forcément penser à Iron Man. Même s’il est question d’armure, les concepts sont quand même différents.
Ici, il s’agit d’une armure « extra-terrestre » qui se sert d’un hôte, qui, en l’occurrence, est paralysé. On est donc assez loin d’un Tony Stark pété de thunes qui se fait sa petite armure perso.
Mais bon au final, nous avons quand même une armure dotée de capacités extra-ordinaires.
Sur une idée originale de Stan Lee, qui décidément est encore très présent, c’est Paul Cornell qui se charge du scénario. Il nous a concocté un histoire assez simple, sans réelle surprise. Les rebondissements sont assez grossiers, dans le sens où on les voit venir de loin. Néanmoins, cela se suit sans déplaisir car ça reste très classique.
J’ai eu l’impression qu’il s’est contenté du strict minimum sans chercher à étoffer un peu l’histoire, les retournements de situation et même les personnages. Il manque clairement de background, ce qui fait qu’on a du mal à s’attacher aux personnages. Le Soldier Zero sort de nul part et on ne sait pas grand chose ni sur lui, ni sur son corps d’armée, ni pourquoi il est pourchassé.
L’avantage, c’est qu’on se doute que, par la suite, ces aspects vont être développés car pleins de petits indices nous laissent penser qu’il a un passé prometteur. Il est quand même dommage qu’il ne soit pas plus développé que ça.
Pour les personnages secondaires comme James, Lily et même le méchant, le scénariste a beaucoup de mal à leur donner de l’épaisseur et de l’intérêt. D’ailleurs, il est à noter qu’une nouvelle fois on parle de « second split men« . Terme, que l’on retrouve aussi dans The Traveler. Quelle est la relation entre les deux ? A voir
En revanche, il y a deux points que j’ai bien appréciés dans ce premier volume. La première est la notion d’hôte et de parasite. Même si on retrouve cela dans pas mal d’œuvre, même si on peut le comparer à The Haunt, j’aime bien l’idée. Faire cohabiter une entité extra-terrestre avec un humain est intéressant. Les deux se partageant le même corps et avec des objectifs différents, ça donne lieu à des situations nouvelles et dont il résulte quelques petits rebondissements savoureux. Je suis curieux de voir comme cela sera exploité par la suite.
L’autre point intéressant réside dans son héros et son handicap. L’handicap n’est pas quelque chose de très utilisé en comic, à part la cécité avec Dardevil. C’est toujours casse-gueule d’aborder ce sujet car on peut basculer très vite dans l’overdose de larmoyant et d’apitoiement.
Ici, je n’ai pas trouvé que c’était le cas. On voit un héros qui apprend à vivre avec sa nouvelle paralysie, mais qui refuse de n’être qu’un homme en fauteuil. On le verra affronter quelques désagréments liés à son état mais sans trop jouer sur le pathos. On sent la volonté de faire de lui un personnage fort.
Paul Cornell ne s’encombre pas avec des éléments superflus ou juste destinés à densifier l’univers, quelques longueurs philosophiques qu’on aurait pu avoir. Non, il va rapidement au cœur de l’action et va droit au but. Dès les premières pages, on rentre dans le bain.
La partie graphique a été confiée à Javier Pina et Sergio Ariño. Et là c’est la déception. Même si le design de l’armure est assez sympa, ça manque de détails et de finition. Le dessin manque de vie, il est statique et plat. La faute à un manque de détail et de soin, le tout renforcé par une colorisation bancale. En plus le travail est assez irrégulier, et le rendu des personnages pas toujours au top. On a des planches plutôt correctes, mais d’autres très limites. Un graphisme un peu simple et sans volume.
Pour conclure Soldier Zero ne convainc pas totalement. Ce comic de science-fiction, qui pourrait faire dans le space-opéra est sympathique mais sans plus. Ça se lit facilement, car ça avance vite et on rentre rapidement dans l’histoire. Malheureusement cette dernière est trop cousue de fil blanc pour être palpitante, et elle manque de profondeur, malgré quelques bonnes idées. Le graphisme est quant à lui décevant, manquant de punch, de détail et de vie.
A voir comment cela peut évoluer par la suite, mais pour le moment ce Soldier Zero, même s’il n’est pas déplaisant, ne marquera pas les esprits.
Et vous qu’en avez-vous pensé? Comment le situez-vous par rapport aux derniers nés de l’esprit de Stan Lee ?
J’ai un peu regardé en magasin ce comics : même constat que toi. La couverture tape à l’oeil mais une fois ouvert la surprise retombe comme un soufflet… C’est absolument moche. 😐
@DilanNoKaze : La couverture donne envie, mais c’est vrai que le dessin réel à l’intérieur est décevant.
Mais l’histoire, sans être géniale, peut s’améliorer ensuite. J’aime bien l’idée d’un héros en chaise roulante.