. Scumbag Loser – tome 1 de Mikoto Yamaguchi | Fant'asie
Kameyoko 20/11/2013 0
Scumbag Loser – tome 1 de Mikoto Yamaguchi
  • Scénario
  • Graphisme

Scumbag Loser - tome 1

Scumbag Loser – tome 1 de Mikito Yamaguchi

Masahiko, ce loser total !

Scumbag Loser (Saiteihen no Otoko en VO) est l’un des derniers titres mis en valeur par Ki-oon. Et rien que pour ça, ça mérite qu’on s’y intéresse de plus près. Et ce d’autant plus que ce manga s’annonce bien atypique et bien particulier. Autre gros point positif c’est qu’il ne fait que 3 tomes.

Ce shônen vaut-il le détour ? Change-t-il vraiment de ce qu’on peut lire habituellement ?

Scumbag Loser – tome 1 de Mikoto Yamaguchi est édité par Ki-oon et est disponible à la vente depuis le 12 septembre 2013

Résumé de Scumbag Loser 1 chez Ki-oon

Résumé de l’éditeur :

Masahiko est un concurrent sérieux au titre de pire loser de son lycée, de sa ville et peut-être même du pays ! Le Scumbag Loser, c’est le dernier des nuls, la lie de l’humanité. Obsédé, asocialet lâche, il n’est sauvé de la honte suprême que par la comparaison avec Yamada, l’autre souffre-douleur de l’établissement… Mais le jour où ce dernier présente à toute la classe des photos de sa prétendue petite amie, Masahiko comprend qu’il est condamné à prendre la première place du classement des losers ! Terrorisé à cette idée, il affirme à son tour sortir avec la jolie Haruka Mizusawa, une amie d’enfance.
Bien mal lui en prend, puisque la demoiselle débarque le lendemain dans son lycée, nouvelle élève fraîchement installée en ville ! Pourtant, au grand étonnement de Masahiko, elle déclare qu’elle est bien sa petite copine. Ce qui ne soulage pas particulièrement notre loser : le hic, c’est que la véritable Haruka Mizusawa est censée être morte depuis cinq ans !

Un anti-héros pathétique, et une demoiselle flippante

Ki-oon est un peu un dénicheur de titres atypiques, pouvant sortir des carcans commerciaux du milieu du manga. Souvent c’est avec succès, parfois moins. Mais l’éditeur a au moins le mérite de tenter et de susciter la curiosité des amateurs.

Et je dois dire que ce Scumbag Loser m’intrigue. Sa couverture et le discours commercial laissent entrevoir un titre qui ne risque pas de laisser indifférent.
Et dans les faits c’est exactement ça. Que l’on aime ou non ce shônen, il vous fera forcément réagir. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous avons pour personnage principal, un anti-héros atypique, malsain et détestable.
Masahiko Murai, c’est ainsi qu’il se nomme, est le souffre-douleur de son lycée, un marginal, un loser méprisé et maltraité par tout le monde. Mais il se complaît à croire que ce n’est pas le pire rebut de la société puisqu’il y a pire que lui. Un certain Yamada.
Son physique disgracieux, son surpoids, sa soumission, son comportement font qu’il est détesté par tous. Mais en retour lui aussi les hait… mais intérieurement. Ils considèrent beaucoup de ses semblables comme des déchets ou des parasites de la société.
Autre particularité du jeune homme, c’est son odorat surdéveloppé. Ce qui est sujet à quelques pratiques douteuses comme renifler des culottes ou cataloguer des gens en fonction de leur odeur.

Sauf qu’un événement va tout chambouler. Yamada affirme et prouve qu’il a une copine, reléguant Masahiko au rang de pire loser. Pour éviter cela, il va prétendre, lui aussi, être en couple, avec une certaine Haruka.
Mais cette dernière arrive dans l’école le lendemain et prétend bien être sa petite amie. Sauf que Haruka est censée être morte. Qui est donc cette Haruka ? Pourquoi joue-t-elle le jeu ?

Clairement, la force de Scumbag Loser réside dans son personnage principal méprisable à souhait. Le bullying  (le fait de brimer quelqu’un) est assez classique dans les manga. Mais souvent, c’est pour dépeindre un personnage meurtri, qui essaie de relever la tête en montrant qu’il ne mérite pas cela. Mais ici, le lecteur n’éprouve pas de compassion. On en vient presque à trouver normal ce qui lui arrive. En quelques pages Mikoto Yamaguchi arrive à caractériser son personnage avec beaucoup de talent, même si c’est pour nous dépeindre quelqu’un d’asocial, malsain, pervers, lâche et détestable. Nous allons suivre toutes les pensées et les délires de cet anti-héros, dans une ambiance un peu glauque.

Glauque parce que l’empathie ne se fait pas et parce qu’on en vient presque à détester ce personnage. Ce qui dérange puisque devant des brimades, le lecteur en vient presque à acquiescer.
Le tout est soutenu par une maîtrise narrative certaine. Le mangaka gère parfaitement le rythme et son histoire, même si elle est un peu WTF. Le personnage, l’ambiance sont posés très rapidement. Puis vient l’élément perturbateur : Haruka.

A partir de ce moment, le récit bascule étrangement dans une autre registre : celui du suspense et du fantastique. Ce changement de ton surprend. Plus on avance dans le tome, plus on voit l’enfer se matérialiser autour de  Masahiko.
Le mangaka introduit la jeune fille abruptement, mais la développe bien par la suite. Le mystère et le danger suinte de cette fille, surtout quand elle arbore son visage terrifiant. D’autant plus qu’on ne sait pas qui elle est réellement ou quoi. Cette dimension mystérieuse, teinté d’horrifique se marie plutôt bien avec cet anti-héros. Cette rencontre et cette sorte d’alliance entre les deux, fait basculer le tout dans quelque chose de plus sordide et malsain, avec une grosse aura de mystère.

Le lecteur se retrouve pris dans un tourbillon d’événements inattendus, qui nous changent de ce qu’on lit habituellement mais qui, également, perturbe un peu. On ne sait pas trop où l’on va, ni la finalité, mais c’est accrocheur et ça attise notre curiosité, peut être un peu déplacée, mais on a envie de lire la suite, surtout avec le cliff de fin.

Graphiquement, le trait de Mikoto Yamaguchi est efficace. Les personnages ne sont pas dans la mouvance actuelle, avec des charadesign bien marqué, mettant en avant le coté « rejeté ». Mais ils demeurent très expressifs. La mise en page est soignée, avec un découpage plus que correct. Je trouve juste que certaines cases font parfois un peu vides. Plus de détails et d’arrières-plans aurait été bien venu.

Pour conclure, Scumbag Loser – tome 1 de Mikoto Yamaguchi est un titre atypique, qui ne plaira pas à tout le monde. Entre son héros complètement méprisable, sa « copine » mystérieuse à souhait, son thème sur la maltraitance lycéenne, son discours dérangeant et son ambiance malsaine empruntant au fantastique et à l’horreur, nous avons vraiment un titre à part. Un peu facile parfois, mais qui a le mérite d’aller là où on ne l’attend pas forcément et donc nous proposer quelque chose d’assez nouveau et inattendu. Même s’il n’est pas parfait, cette personnalité qui ressort des pages font que ça suscite la curiosité et suffisamment d’intérêt pour vouloir lire la suite. Et avec seulement 3 tomes au compteur, il serait dommage de se priver.

Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre différent ? Que pensez-vous du personnage principal Masahiko ?

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