
- Scénario
- Graphisme
Saint Seiya – Saintia Shô – tome 1 de Chimaki Kuori
Saint Seiya au féminin
Kurokawa semble bien aimer la licence Saint Seiya. Même s’ils n’ont pas les droits de l’oeuvre originelle, ils ont déjà sorti Saint Seiya the Lost Canvas et Saint Seiya The Lost – Canvas Chronicles.
Aujourd’hui l’éditeur nous propose un nouveau titre, qui risque de chambouler un peu notre connaissance, en la personne de Saint Seiya – Saintia Shô. Ce manga met en avant des femmes chevaliers.
Que vaut ce shônen ?
Saint Seiya – Saintia Shô – tome 1 de Chimaki Kuori est édité par Kurokawa et est disponible à la vente depuis le 12 février 2015.
Résumé de Saint Seiya – Saintia Shô 1 chez Kurokawa
Résumé de l’éditeur :
Shôko, une jeune lycéenne, est sans nouvelle de sa grande soeur Kyôko depuis que cette dernière est devenue boursière de la fondation Graad. Elle décide de partir à sa recherche et va tenter de parler à Saori Kido lors de sa venue dans son lycée. C’est aussi le moment que choisit la Déesse de la Discorde, Eris, pour s’emparer de l’enveloppe charnelle de Shôko. Kyôko apparaît alors pour sauver sa soeur, lui révélant qu’elle fait partie d’un corps secret de guerrières dévouées à la Déesse Athéna : les Saintia.
Guerrières d’Athéna !
Malgré les années qui passent et les défauts inhérents à cette oeuvre, Saint Seiya perdure et continue à faire des petits. Après Saint Seiya, Saint Seiya G, Saint Seiya Next Dimension, The Lost Canvas et The Lost canvas Chronicles, voici le petit dernier de la bande : Saint Seiya – Saintia Shô.
La particularité de ce manga réside dans une nouvelle approche de l’univers de la série créée par Masami Kurumada. En effet, ici Chimaki Kuori décide d’introduire une nouvelle caste de chevalier composée uniquement de femmes. Si des chevaliers de sexe féminin existent dans la série originelle, elles sont censées être masquées et sont très minoritaires. Ici ces Saintia combattent à visage découvert avec des armures inédites. Elles composent même la garde rapprochée de Saori, la déesse Athéna.
Abordons de suite le point qui fâche, c’est l’existence de ces Saintia. Pour les aficionados de Saint Seiya, c’est presque une hérésie. D’une part parce qu’elles ne portent pas de masque, mais surtout parce qu’on ne sait pas d’où elles sortent. De mémoire, elles ne sont jamais mentionnées dans les différentes oeuvres. Et pourtant, vu le nombre de fois où l’on voit Saori, on aurait dû les voir. Donc clairement, il y a un gros problème de cohérence, voir même de respect de l’oeuvre. En plus, vu le nombre de fois où Saori se met dans des situations périlleuses, on peut douter de leurs compétences.
Revenons en à Saintia Shô. Ce nouveau shônen, qui semble vouloir viser un autre public que les Saint Seiya « classiques » (comprendre par là, sûrement féminiser l’audience), raconte l’histoire de Shôko. Cette dernière a une grande soeur qui est partie étudier à la Fondation Graad. Mais elle ne donne plus de nouvelles. Lorsque que Saori Kido arrive dans son établissement, elle est bien décidée à lui demander des comptes sur sa sœur.
Mais Shôko est pris pour cible par la déesse de la Discorde Eris et ses sous-fifres, qui veulent faire de la jeune fille son réceptacle humain. Shôko ne doit son salut qu’à l’intervention de Kyôko, sa sœur, devenue maintenant une Saintia.
Bien que ce soit Kyôko qui peut se targuer de porter une armure, c’est bien Shôko l’héroïne. Mais pour le moment, cette dernière ne sert que de moyen afin d’introduire cette nouvelle caste de guerrières et donc poser les bases de ce manga. Cette introduction se permet même le luxe de proposer déjà quelques combats intéressants et des rebondissements inattendus. Malheureusement, malgré quelques éléments surprenants, on devine assez facilement la tournure des événements à venir.
Même si ce Saintia Shô prend de grosses libertés avec ces héroïnes féminines au service d’Athéna, on sent néanmoins la volonté de Chimaki Kuori de reprendre les ingrédients de Saint Seiya, avec les armures classieuses, des attaques puissantes et graphiques, des affrontements titanesques… On sent également bien la dimension nekketsu.
Mais ce respect de l’oeuvre initiale constitue, paradoxalement, un défaut. La mangaka, à mon goût, n’a pas pris assez de risque par rapport à l’univers mis en place par Kurumada. Ainsi, il y a des armures très proches de ce que l’on connait, pour ne pas dire une armure de Pegase bis, avec même des attaques similaires (ah cette version féminine des météores de pégase !)
Mais bon, nous n’en sommes qu’au premier tome, et l’auteur cherche sûrement à bien ancrée son oeuvre dans cet univers.
Pour ce qui est des personnages, la plupart n’ont pas eu plus de développements que ça et se retrouvent caractérisés au minimum. On voit juste en Shôko une héroïne traditionnelle de nekketsu.
Graphiquement, le trait de Chimaki Kuori est bien meilleur que celui de Kurumada (mais est-ce difficile ?). Elle a trait fin et précis qui convient bien à du shônen tout en apportant une touche un peu shôjô, confirmant ainsi l’impression que ce Saintia Shô vise en partie la frange féminine du lectorat shônen.
Ses personnages sont bien dessinés, avec de belles courbes, mais sans aller trop loin, leur conférant même une aura presque divine. Les armures bien que féminisées sont magnifiques et j’ai hâte d’en voir plus.
Pour conclure, ce Saint Seiya – Saintia Shô – tome 1 de Chimaki Kuori est une introduction correcte, qui présente de façon plus ou moins habile cette nouvelle caste de guerrières censées être la garde rapprochée de Saori. Certains points choqueront les fans les plus exigeants de Saint Seiya, mais ce shônen reste quand même dans le pur esprit Saint Seiya. On y retrouve de nombreuses références, les armures rutilantes, les attaques, l’aspect mythologie, la possession de corps terrestre… On reste dans sur des bases connues, avec un cahier des charges respecté.
Cette introduction peine à développer les personnages, mais de par ses rebondissements et les différents éléments dissiminés pour la suite, donne quand même envie de laisser une chance à ce titre et de voir comment il va se développer par la suite.
Reste à voir si la touche féminine sera partie intégrante de l’esprit de Saintia Shô.
Et vous qu’avez-vous pensé de ce nouveau titre de la galaxie Saint Seiya ? La présence de ces Saintia vous choque-t-elle ?
Le dessin est classique, mais sympa. Il se montre parfois assez épuré (j’apprécie mieux que des cases surchargées), mais cela n’enlève rien au dynamisme des combats qui restent lisibles par ailleurs. Merci pour ce résumé.