Saga – tome 3 de Brian K. Vaughan et Fiona Staples

Rencontre avec le romancier D. Oswald Heist

Saga est une série multi-récompensée, et à juste titre quand on voit la qualité des deux premiers opus. L’univers mis en place par le scénariste est addictif et passionnant. Tant et si bien que chaque nouveau volume est un événement. C’est donc avec plaisir que j’ai accueilli ce nouvel opus, qui promet !

Se montrera-t-il à la hauteur des précédents opus ?

Saga – tome 3 de Brian K. Vaughan et Fiona Staples est édité par Urban Comics et est disponible à la vente depuis le 11 avril 2014.

Résumé de Saga 3 chez Urban Comics

Résumé de l’éditeur :

Depuis la mort de son père, Marko peine à recouvrer l’ardeur qui l’animait jusqu’alors. Klara, inquiète pour l’avenir de son fils et de sa nouvelle petite famille, prend donc les rênes de la situation. Une bravoure dont ils auront tous besoin sur Quietus, la planète où vit reclus le romancier D. Oswald Heist. De leur côté, le Testament et Gwendolyne, stimulés par leur désir de vengeance, poursuivent leur traque assidue du couple.

Une saga toujours aussi addictive

Le comic Saga continue de m’enchanter. Les deux premiers tomes avaient été excellents et celui-ci ne déparaille pas, puisqu’il est tout aussi bon.
Nous retrouvons Marko, Alana, Klara, Hazel et Izabel sur la planète Quiétus et plus précisément dans le grenier de l’écrivain qu’ils recherchaient : D. Oswalt Heist. Ce dernier est en pleine discussion avec le Prince Robot.
Brian K. Vaughan, après un deuxième tome riche en émotion, choisit de casser son rythme de narration en offrant un moment de répit à nos héros. Mais moment de répit ne signifie pas pour autant qu’il ne se passe rien. Le scénariste va nous raconter comme le groupe d’Alana et Marko en est arrivé à se faire héberger par l’écrivain, qui compte tant par Alana. Puis de fil en aiguille, une relation va s’instaurer entre cet étrange homme et ce groupe disparate. Cela permet de reposer un peu l’histoire, de digérer les derniers événements mais surtout de s’attarder sur d’autres personnages.

En effet, dans cet opus, nous allons nous pencher sur le trio Le testament, Gwendolyne et la jeune fille ex-esclave. Ces derniers sont sur une planète, en attendant de pouvoir réparer leur vaisseau. Vaughan va développer ces personnages en créant de nombreuses interactions et en jouant beaucoup sur des dialogues savoureux. Ils vont prendre plus d’importance, rendant leur traque du couple interdit, plus intéressante et plus nuancée.
Le scénariste en profite aussi pour introduire deux nouveaux personnages, deux journalistes à scandales qui vont enquêter sur la disparition d’Alana et Marko. On ne sait pas encore trop quels rôles ils vont jouer, ni même si c’est juste un simple aparté. Mais avec ces deux personnages, Vaughan va parler d’homosexualité et de discrimination.

Au niveau de l’histoire, cela avance, peut-être à un rythme moins soutenu, mais la fin du tome semble marquer la fin d’un premier arc, en redistribuant les cartes et en donnant envie d’en savoir plus par la suite.

Brian K. Vaughan excelle vraiment dans la maîtrise de son scénario, de son rythme notamment grâce à un science du dialogue presque magique. Au travers de dialogues savoureux, il arrive à créer des interactions entre les personnages qui les rendent de suite attachants et/ ou touchants. Ses personnages se développent beaucoup grâce aux dialogues et tout cela crée une empathie avec le lecteur. Ils sont travaillés, loin d’être simples. Même les méchants, ou du moins ceux qui pourchassent Alana et Marko sont intrigants, voir même sympathiques. Il arrive à bien jongler entre des passages un peu graves, parfois un peu philosophiques, avec des moments plus humoristiques ou d’autres plus tendres. Et c’est cette gestion des ambiances qui donne toute sa saveur à Saga. Surtout que ce comic est diablement efficace au niveau de son histoire et de son monde.

Le scénariste est magnifiquement aidé dans sa tâche par une Fiona Staples qui a su apposer sa griffe à cette oeuvre. Elle a un style un peu à part, mais qui contribue grandement à sortir ce Saga du lot. Que se soit dans la mise en scène, le découpage, l’expressivité des personnages c’est superbe, même si cela manque, pour être tatillon, d’un peu de constance parfois. Je ne suis toujours pas emballé par les décors et arrières-plans, avec leur côté un peu esquissé et manquant parfois de détails. Mais son trait, les couleurs et son style vont parfaitement bien à ce comic.

Pour conclure, Saga – tome 3 de Brian K. Vaughan et Fiona Staples nous démontre, une fois de plus, que Saga est définitivement un excellent comic, très plaisant à lire. Il allie les talents de son scénariste et de sa dessinatrice pour donner un titre passionnant et singulier. Surtout que dans cet opus, l’auteur casse un petit peu le rythme, pour permettre au lecteur de reprendre son souffle. Grace à des dialogues bien écrits, ce laps de temps est mis à profit pour développer des personnages plus secondaires et pour encore approfondir les interactions entres les principaux protagonistes. Puis l’histoire reprend tambour battant pour nous mener à une sorte de fin d’arc.
Saga est toujours un plaisir à lire, avec ce souffle de fraîcheur et d’originalité qui fait tant de bien !
Maintenant il va falloir s’armer de patience car la parution du tome 4 risque d’être fort longue.

Et vous qu’avez-vous pensé de cet opus ? Aimez-vous, ce qui semble être la fin d’un arc ?