. Riverdream de George R.R. Martin | Fant'asie
Torospatillo 29/09/2011 2
Riverdream de George R.R. Martin

Riverdream de Georges R.R Martin

Riverdream de George R.R. Martin

Heureusement qu’ils ont traduit le titre…

Ma critique va porter sur un livre du grand George R.R. Martin, internationalement connu pour son épique saga du Trône de Fer (A song of Ice and Fire).
Évidemment, le monsieur prenant tout son temps pour délivrer les suites de cette saga, les éditeurs en profitent pour meubler les rayons des libraires de ses anciens ouvrages (celui-ci ayant été publié en 1983 aux Etats-Unis), en y opposant le gage de qualité “Le Trône de fer, est actuellement en cours d’adaptation en série télévisée par la chaîne HBO”…
Alors, on peut se poser la question, est-ce une démarche 100% commerciale, où est-ce que cette œuvre a un réel intérêt… Je vais spoiler d’entrée, ma réponse est “oui”, nous ne sommes pas ici en présence d’un cahier de coloriage tout barbouillé de gribouillage, mais d’un excellent roman !
Du coup on remercie d’abord les éditeurs de nous permettre de découvrir d’autres œuvres de cet auteur ; puis on s’interroge, c’est quoi ce titre?
Le titre original du livre est “Fevre Dream”, soit le Rêve de Fèvre, nom en français du bateau du capitaine Marsh…  La Fèvre, étant le nom d’un bras d’eau du Mississipi…
Alors pourquoi traduire le titre, par Riverdream? Traduire un titre de l’anglais au français, je comprend très bien, mais là où est l’intérêt ?

Résumé de Riverdream chez J’ai lu.

Mississippi, 1857. Quel capitaine de vapeur sensé refuserait le marché de Joshua York ? Cet armateur aux allures de dandy romantique offre des fonds illimités pour faire construire le navire le plus grand, le plus rapide et le plus somptueux que le fleuve ait jamais connu. En échange de quoi ses exigences paraissent bien raisonnables : garder la maîtrise des horaires et des destinations, et, surtout, ne jamais – à aucun prix – être dérangé dans sa cabine hermétiquement close, dont il ne sort qu’une fois la nuit tombée.
Voilà enfin l’occasion qu’attendait le capitaine Marsh, vieux loup de rivière aux proportions gargantuesques, pour relancer sa compagnie en perte de vitesse. Si ce formidable vapeur lui permet de coiffer ses concurrents au poteau, peu lui importe les lubies de l’étrange armateur. Jusqu’au jour où une vague de meurtres sanglants apparaît dans le sillage du Rêve de Fèvre

Une balade en bateau à vapeur dans la Louisane d’Entretien avec un vampire, en sirotant du True Blood.

Ce que ne dit pas le résumé proposé sur la 4ème de couverture de cet ouvrage, c’est que Joshua est un vampire…
Ce roman est ainsi un savant mélange des genres, une histoire parfaitement maîtrisée sur la navigation à vapeur sur le Mississippi juste avant la guerre de sécession, saupoudré d’histoires de vampires…
Alors, évidemment, quand on parle de Mississippi, de Louisiane, de Vampires et de guerre de cessation, on pense directement à Entretien avec un Vampire. Je n’ai jamais lu le livre, mais j’apprécie énormément le film et son ambiance ; que l’on retrouve avec plaisir dans ce roman…
Ah oui, et si on parle de Louisiane, de vampires et de HBO, on pense aussi à True Blood… Et bien, oui ce livre s’en rapproche également, dès lors qu’une sorte de “True blood” est également mis en avant dans le livre (pour les non connaisseurs, il s’agit d’un sang de substitution qui permet aux vampires de s’émanciper de leur condition de bête assoiffée de sang).
Attention, il ne s’agit en aucun cas d’une référence, dès lors que la série de romans La Communauté du Sud de Charlaine Harris dont est tiré la série True Blood ne date que de 2001… De là à dire que Riverdream en a été une source d’inspiration…
Concernant le côté vampirique du roman, je dois préciser que je ne suis pas du tout en fan de ce genre de littérature (même si je maîtrise relativement bien le mythe du vampire adapté au cinéma…)
Toutefois, je dois reconnaître que le sujet est habillement traité par George R.R. MARTIN, lequel se permet de se créer un mythe du vampire qui lui est propre, en encrant ses origines dans des temps immémoriaux, et explicitant leur soif de sang d’une façon originale.
Cette approche du mythe du vampire est d’autant plus intéressante que les vampires du roman eux-mêmes ne sont pas d’accord sur leurs origines…
Le livre repose beaucoup sur une réflexion comparant la bestialité des vampires, qui serait en quelque sorte génétique, et la violence gratuite de l’homme dans cette époque proche de la guerre de Sécession, où l’esclavage était une pratique courante.
Mais l’auteur reprend également quelques poncifs pesant du genre : le puissant chef vampire avec ses seconds couteaux soumis, le vampire issu d’une riche famille française et l’aspirant vampire…
Joshua, quant à lui, répond aux clichés habituel du “gentil” vampire civilisé, et bien qu’obstiné dans sa démarche, j’ai trouvé le personnage relativement plat, si ce n’est dans son lien l’unissant au Capitaine Marsh.
Finalement, bien que traité de façon originale, j’ai trouvé toute cette partie vampirique sympathique mais finalement oubliable…la force de ce roman n’est pas là!
La réussite de ce roman se situe dans toute sa partie consacrée au commerce en bateaux à vapeur… De son age d’or, jusqu’à la guerre de Sécession…
George R.R. Martin nous livre une flopée de détails sur cette époque, le Mississippi est grouillant de bateaux à roues à aubes transportant les différentes richesses pouvant être exploitées sur les rivages du fleuve. Les villes sont submergées par les marins en escales venant profiter des plaisirs locaux…
Mais derrière cette activité se cache également tous les travers d’un monde décadent sur le point d’exploser, esclavage, prostitution, pauvreté…
Le Rêve de Fèvre, est le plus luxurieux bateau du fleuve, et contraste avec le physique si discourtois de son capitaine, Marsh.
Le Capitaine Marsh, est en effet un marin bourru, gras, et peu agréable à regarder, mais c’est un homme droit et aimant (le caractère du personnage m’ayant fait pensé par moment à Ned Stark). Pour le lecteur c’est surtout un personnage attendrissant qui nous fait partager sa passion et son amour pour le Mississippi et la navigation à vapeur.
L’histoire quant à elle, est relativement classique et les nombreux rebondissements sont quelques peu prévisibles, mais ces faiblesses se font très vite oubliées tant on peut être aspiré par le roman lors d’une course entre deux vapeurs.
Par contre, si certains apparentent cet ouvrage à du steampunk, je ne comprend pas cette affiliation. Alors oui évidemment, ce roman parle de bateaux à vapeurs, va pour le côté “steam”, mais pour le côté dystopique je vois pas… Le bateau du capitaine Marsh est par exemple très loin d’être décoré dans le style victorien si cher au steampunk, mais est plutôt meublé dans un genre d’art-déco avant-gardiste (oui je sais l’art-déco, c’est après la 1ère guerre mondiale).
Je suis sorti conquis par cette lecture. Bien qu’imparfaite, elle s’avère très dépaysante, et on apprécie de retrouver le style de George R.R. Martin ; aussi je vous la conseille volontiers si vous souhaitez faire une petite balade sur les bords du Mississippi.

Avez vous lu ce livre? Avez-vous également trouvé que l’intérêt de cette lecture se situe plus abord des vapeurs qu’aux cotés des vampires?

2 commentaires »

  1. Cédric M. 08/10/2011 at 09:46 -

    Etant un grand fan de Martin, également en attente de la suite tu TDF qui se fat attendre, je m’étais décidé à lire Riverdream.

    Je trouve également que toute la partie « vampire » est agréable mais c’est plutôt l’époque et le lieu couplés aux transports à vapeur qui amènent tout le charme à l’histoire!

    Dans l’ensemble en tout cas, un récit très bien ficelé que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire!

    Cédric.

  2. Toros 08/10/2011 at 09:51 -

    Concernant le TDF, j’aurai bientôt fini le tome 5, je reviendrai en parler 😉

    Je vais également essayer de me trouver de la SF de George RR Martin…

    Merci pour ton avis que je partage!

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