Rex Mundi – tome 3 : Les rois perdus d’Arvid Nelson, EricJ, Jim di Bartolo et Juan Ferreyra

Une uchronie toujours aussi envoutante

Les deux premiers tomes de Rex Mundi avaient été une excellente surprise. Cette uchronie ésotérique et politique se révélait être passionnante, originale, maitrisée et addictive.
Un comic intelligent et avec une monde complexe et imaginatif.

J’avais hâte de lire la suite des enquêtes de Julien Saunière, voir où le scénariste Arvid Nelson nous conduire.

Ce tome 3, intitulé : Les Rois Perdus, fait bien avancé l’intrigue. Cette fois-ci EricJ (alias Eric Johnson) ne sera pas seul au dessin. Il est accompagné par Jim di Bartolo et Juan Ferreyra.

Rex Mundi – tome 3 : Les rois perdus est édité par Milady Graphics et est disponible à la vente depuis janvier 2011.

Résumé de Rex Mundi 3 chez Milady Graphics

Le Duc de Lorraine continue d’intriguer dans le dos du roi Louis XXII. Il cherche à provoquer la guerre. Il souhaite annexer les marches d’Espagne et fait tout pour que les ducs de Catalogne, De Navarre et d’Aragon acceptent d’être annexés à la France.

Ainsi cela lui permettrait de rentrer en guerre contre les mahométans et de les repousser hors de l’Europe.

Pour valider cette annexion, outre l’accord des ducs, il doit convaincre la Chambre des Robes et celles des Epées.

De son coté le docteur Saunière poursuit son enquête avec l’aide du docteur Tournon. Mais il est rapidement obligé de faire part de ses avancées à l’Eglise et notamment à l’inquisiteur Moricant.
On va lui adjoindre le père Calvez pour la suite des ses enquêtes.

Ensemble ils vont se rendre dans les catacombes et faire des découvertes qui pourraient ébranler la Chrétienté et la Royauté.

Révélations, ésotérisme et géopolitique

S’il fallait encore s’en convaincre, Arvid Nelson est vraiment un scénariste de talent. Ce tome 3 est incroyablement riche. Au-delà de l’aspect ésotérique, que l’on ne peut s’empêcher de comparer à Da Vinci Code, il va beaucoup plus loin en rajoutant une notion géopolitique dense ainsi que des complots.

En effet, dans ce volume, intitulé judicieusement Les Rois Perdus, le Duc de Lorraine prend une toute autre importance. On voit son influence s’étendre. C’est lui qui est à l’origine de la volonté d’annexion des des duchés des marches d’Espagne. On voit bien qu’il complote pour le trône ou du moins contre le roi.
Son influence s’étend même au sein des deux chambres des représentants. Ce qui fait qu’il arrive à affaiblir le Roi.

Ce qui est d’autant plus intéressant que ces luttes politiques sont superbement retranscrites. Le fonctionnement de cette monarchie parlementaire est bien expliquée et est limpide.
Cette phase, outre le fait de placer encore plus au centre de l’intrigue le mystérieux et intriguant Du de Lorraine, donne encore plus de profondeur à ce récit qui n’en manquait pas. Cet aspect géopolitique est maîtrisé et sied parfaitement à l’uchronie mise en place.
Tout cela est renforcé par les nombreux extraits de pages d’un journal qui parsèment le tome. Evidemment, l’implication n’en est que plus forte et donne une consistance incroyable à ce background. C’est riche et bien écrit.

Au-delà de ces manipulations et ces manœuvres politiques, on retrouve ce personnage dans les enquêtes du Docteur Saunière. Plus il découvre de nouvelles choses, plus cela le relie au Duc de Lorraine.

Cette phase est plus proche du Da Vinci Code avec ses temples cachés, ses crânes, le Saint Graal, la remise en question des faits bibliques, ses pentagrammes, ses indices cachés…
L’aspect ésotérique est bien présent et donne une ambiance mystique et religieuse à Rex Mundi.
Julien Saunière avancera en compagnie de l’Eglise et ira de rebondissements en rebondissements et de révélations en révélations.
Ainsi, nous en apprendrons beaucoup plus sur les Templiers, les Rois de France, ainsi que des faits pouvant remettre en cause toute la Bible et donc les croyances de toute une partie de l’Europe.

L’intrigue avance à grand pas. Le scénariste arrive superbement à lier christianisme, légendes arthuriennes et Histoire. C’est vraiment passionnant.

Le lecteur rentre très facilement dans le récit pour ne jamais le quitter. On sent vraiment que le tout progresse et dans une direction qui me plait beaucoup. D’autant plus que le rythme des révélations, des nouveaux mystères est assez élevé. Tout s’enchaine rapidement et logiquement.

Si on rajoute à ça, la magie, le choix de choisir les années 30 comme époque, l’uchronie et l’importance de l’Eglise on obtient un titre dense et envoûtant à plus d’un titre.
Je suis vraiment conquis par cet univers et par l’intrigue.

Je regrette simplement que le personnage principal manque un peu de profondeur comparativement aux autres éléments de ce comic. Je le trouve un peu trop lisse et fade. Mais c’est vraiment pour chipoter et trouver quelque chose de négatif sur le fond.

Pour la forme, Eric J partage le travail graphique avec Jim di Bartolo et Juan Ferreyra qui ont un style particulier. Personnellement, je suis déçu de ce changement de dessinateur. Le titre aurait gagné à conserver un unique dessinateur. Surtout que j’aimais bien le trait d’EricJ, et notamment sa qualité de décors.
En revanche, j’ai un peu moins apprécié le style de Ferreyra que je trouve plus simple, et moins travaillé.
Son style dénote de celui d’EricJ, ce qui est un peu perturbant.

Pour conclure, Rex Mundi ne cesse de me convaincre. Cette série n’en devient que plus addictive. Même si le changement de dessinateur m’a perturbé, le scénario est toujours aussi excellent. Arvid Nelson a choisi de mettre plus en avant son Duc de Lorraine aux travers de manigances géopolitiques mais aussi par le biais de l’enquête de Saunière.

L’enquête de ce dernier est réellement palpitante avec de sacrées avancées. L’univers, quant à lui, est toujours aussi solide et détaillé.

C’est un vrai bonheur que de lire ce Rex Mundi. Le lecteur, une fois rentré dans le récit, ne le quitte plus jusqu’à la dernière page.

Ce comic confirme donc son excellente impression avec ce tome 3, qui prouve définitivement ,que Rex Mundi est une série à lire!

Et vous qu’en avez-vous pensé? Partagez-vous mon enthousiasme pour ce titre, son univers, son intrigue?