Ratman – tomes 4 et 5 de Sekihiko Inui

Un univers qui s’étoffe un peu

Ratman fait parti de ces titres dont on ne parle pas beaucoup parce qu’ils ne gagneront pas de récompensess, parce qu’ils ne trusteront pas le sommet des ventes, et qui pourtant peuvent aisément conquérir le coeur de lecteurs.
Pourquoi ? Parce que c’est sympa, simple, sans prise de tête et avec un petit quelque chose, si difficile à avoir.

Je suis donc à chaque fois content de lire ce shônen, même si je sais qu’il est loin d’être ce qui se fait de mieux.

Ratman – tomes 4 et 5 de Sekihiko Inui sont édités par Kana et sont disponibles à la vente, respectivement, depuis les 24 août 2012 et 05 octobre 2012

Résumé de Ratman 4 et 5 chez Kana

Résumé du tome 4 par l’éditeur :

Une photo volée de Mirea et des Jacky est sur le point d’être publiée ! Shûto doit donc s’infiltrer dans les locaux de Super-héros Magazine pour la récupérer.
Mais alors qu’il poursuit le journaliste responsable, un mystérieux super-héros s’interpose et l’arrête violemment !! Shûto est pressé par le temps et pense pouvoir filer facilement, mais la violence et la puissance des coups du mystérieux super-héros vont le ramener à la réalité.

Un shônen sans prétention mais sympathique

Ces Ratman 4 et 5 sont très différents l’un de l’autre. Si le 4ème volet permet d’étoffer l’univers, le 5ème, lui, est du pur divertissement qui ne fait pas avancer l’intrigue. Néanmoins, ces deux opus ont pour point commun celui de nous confirmer que ce manga, sans rien révolutionner, est assez sympathique.

Le volume 4 apporte beaucoup de changements et étoffe le background de Ratman. Ainsi Shûto, afin de protéger l’anonymat de Mirea va tout faire pour empêcher qu’une photo d’elle, accompagnée d’un Jacky, ne soit publiée dans un journal.
Mais bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu et Shûto/ Ratman va affronter un adversaire horriblement coriace.
Ce nouvel ennemi en impose dès sa première apparition. Son charadesign fonctionne bien, mais surtout il se différencie des autres super-héros rencontrés. Il permet également d’introduire un nouvel aspect à ce monde, plus sérieux et classique.

Pour le moment, on connaissait surtout des super-héros commerciaux, qui vendent leur image et/ ou sont sponsorisés par des marques. Mais ce nouvel arrivant casse cet aspect qu’on pouvait penser comme un postulat de cette série. Lui est inconnu du grand public, et n’est pas là pour rigoler ou plaire aux sponsors. On le « sort » pour de vrais menaces.
De fait, il apporte un petit peu plus de sérieux et de maturité à ce titre et laisse présager d’évolutions pour la suite assez intéressantes.

On retrouve également Ankaizer pour un passage presque un peu cliché à savoir rendre ce personnage moins méprisable. En effet, Sekihiko Inui décide de le faire paraître moins mauvais, moins antipathique. Et pour cela, il le fait se confronter à Shûto, en l’aidant à boxer. Apparait alors une autre facette du super-héros commercial. Certes, c’est du déjà vu, et ce n’est pas amené finement. Ce qui confirme, s’il était encore nécessaire de le faire, que Ratman s’appuie sur les poncifs du genre, et n’hésites pas à utiliser les bonnes vieilles ficelles du shônen typé nekketsu. Mais il a au moins l’avantage de ne pas prétendre le contraire. C’est assumé, avec un petit coté à l’ancienne, qui est loin d’être désagréable.
En tout cas, ce Ankaizer risque de recroiser la route de Shûto/ Ratman. Il est même probable que ça devienne le classique ami/ rival à la Sasuke, Vegeta et autre Death The Kid.
Le mangaka aborde aussi une certaine remise en cause de Shûto sur ce qu’il doit faire et la voie à emprunter.
On voit également se dessiner une piste sur le futur de ce shônen. En effet, l’association des super-héros nous parait de plus en plus trouble. Il se pourrait que Shûto s’oppose à cette organisation dans un futur plus ou moins proche. On constate également que d’autres voix s’élèvent même timidement pour douter du bien fondé de cette association.

Evidemment Ratman ne révolutionnera pas le shônen et n’en a pas la prétention. Mais ce tome 4, bien que moins axé sur l’humour développe l’univers et confirme le capital sympathie que je peux avoir pour ce manga, simple, classique, mais que j’apprécie quand même; justement parce qu’il ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas.

Concernant le tome 5, nous sommes plus dans un volume de transition. Ici, il n’est point question de développement d’une quelconque trame globale. Non, les 4 petites histoires présentées sont presque déconnectées de l’histoire. Elles n’ont aucune incidence sur la suite, et n’apportent rien à l’histoire. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’elles ne servent à rien. Le principal intérêt réside dans l’humour et la capital sympathie. Entre la course poursuite entre Fatman et le patron du Bison Burger ou encore le rendez-vous au cinéma de Mirea et Shûto, les occasions de rigoler seront nombreuses et globalement efficaces. C’est léger, frais, simple mais pertinent et « mignon ».
L’humour fonctionne bien, notamment avec ces références aux super-héros de comic. Ma préférence va au rendez-vous assez improbable entre Mirea et Shûto. En plus cela apporte des choses puisqu’on en apprend plus sur cette fille si réservée.

Bref, un volume de divertissement assumé, aux gags assez percutants, avec un peu de fanservice mais qui permet de donner un peu de personnalité à ce shônen. On rigole, on sourit, mais on a quand même envie que l’histoire reprenne son cours.

Pour conclure, Ratman – tomes 4 et 5 de Sekihiko Inui sont très différents. L’un étoffe le shônen, quand l’autre volet permet juste de passer un bon moment. Ratman se développe à son rythme, et à sa façon. C’est donc une lecture agréable, simple mais efficace. Il n’invente rien, reprend des recettes et principes déjà éculés, mais arrive quand même à distraire et susciter de l’intérêt. La faute à un ton léger, une certaine modestie dans le sens où il sait pertinemment qu’il ne révolutionne pas le genre, tout en ayant un ton léger. Une lecture très loin d’être désagréable mais pas indispensable pour autant.