
- Scénario
- Graphisme
Rachel Rising – Tome 2 : Même pas peur de Terry Moore
Retour de l’horreur
Me voilà de retour sur le blog, après un petit moment d’absence, avec le second tome de la nouvelle série horrifique de Terry Moore : Rachel Rising.
Première chose, je dois confesser une grossière erreur de ma part lors de la chronique du premier tome : Rachel Rising est éditée aux USA par Abstract Studios (et non pas Image Comics comme j’ai pu l’écrire à tort). La série marche bien outre-atlantique et l’éditeur américain nous propose déjà le #33 (cinq TPB déjà) pour ce mois de Mai 2015.
Ce tome 2 : Même pas peur de Rachel Rising dans la langue de Molière est disponible en librairie depuis le 22 Octobre 2014, édité par Delcourt. Alors que le tome 3, joliment intitulé Chants de cimetière, vient tout juste de sortir (le 06 Mai 2015). Il était donc plus que temps de revenir sur ce second tome. Alors que je trouvais le premier un peu mou, la fin laissait entrapercevoir un rythme un peu plus soutenu. Qu’en est-il réellement pour cette suite ?
Résumé de Rachel Rising – Tome 2 chez Delcourt
Rachel et Jet ne sont pas vraiment mortes. Et lorsqu’elles découvrent que Zoé, une petite fille de dix ans, est une tueuse en série, le mystère s’épaissit. Mais la fillette n’est pas non plus celle qu’on croit. Envoûtée par une sorcière avide de vengeance, elle doit être libérée de ce démon… Un récit entre horreur et fantastique, sous la houlette du créateur de Strangers in Paradise.
Révélations
Dans ce second volume, Terry Moore poursuit dans la continuité son récit. Ce que l’on pourrait alors reprocher à Delcourt c’est d’avoir omit de nous proposer un petit rappel en introduction, histoire de replacer le contexte et les personnages. Ce n’est qu’un détail. Dès les premières pages, nous sommes replongés dans cette atmosphère en noir et blanc avec de grandes planches dénuées de dialogues. On retrouve Rachel, notre héroïne, dans un rythme très lent qui fait pourtant suite à une fin de premier volume plutôt explosive. Les deux premiers chapitres ne sont pas inintéressants, ils sont justes lents. C’est ce que je reproche le plus à cette série. On s’attache aux personnages, aux ambiances, à ces scénettes qui peuvent être touchantes, alors que paradoxalement, ça n’avance pas, et ça lasse un peu.
Heureusement, les quatre autres chapitres accélèrent vraiment la cadence. L’intrigue se met en place, les pions commencent à se déplacer, on comprend des choses. Et mieux que ça, on a droit à des révélations, des scènes dans le pur fantastique, des personnages qui se trouvent en difficulté. Terry Moore maîtrise son intrigue à la perfection, à l’image de son dessin. Il va nous proposer des grandes planches épurées ouvertes sur un décors majestueux, blanc et grand, et enchaîner sur un huit clos enfermé dans une pièce, glauque, noir, avec beaucoup de dialogue. Ce contraste saisissant est un véritable tour de force de la part de Moore.
Petit point négatif, on ne tremble pas dans ce second volume, tout comme dans le premier. Un récit horrifique ? Pas vraiment, malheureusement. C’est quelque chose qui, pour le coup, n’est pas bien transmis par l’auteur. Pourtant on côtoie le Diable, une femme crache un serpent par la bouche, une petite fille est possédée, des morts reviennent à la vie… Et pourtant, si l’ambiance générale est glauque, on n’a pas peur. Ou peut être est-ce seulement moi qui ne suis pas réceptif ou suffisamment sensible à ces thématiques. Quoiqu’il en soit, je ne suis pas convaincu par l’aspect horrifique qui, étrangement, n’arrive pas à percer. Je pense que la rareté de ces événements, qui vont surgir au détour d’une page, entre deux révélations, dilue trop cette angoisse au court du livre qu’on aimerait ressentir à la lecture.
Quoiqu’il en soit, le glauque est au rendez-vous, la noirceur aussi. L’intrigue est sacrément prenante, d’autant plus que ce second volume est riche en rebondissement ! On apprend tellement de chose sur Rachel, sur les personnages mystérieux du premier volume, sur d’autres personnages secondaire, sur l’histoire de Manson (la ville où se situe l’histoire), et tout cela en posant d’autres questions. Mais c’est intelligent. Moore nous permet d’avancer un peu, le lecteur reconstitue le puzzle dans sa tête. Et bien sûr, il se rend compte qu’il lui manque encore des pièces. On avance par étape, ce qui évite de nous perdre, ce qui comble notre soif d’avoir les réponses, et ce qui nous maintient toujours à l’affût de la suite !
Je passerai rapidement sur le style de Terry Moore car j’en ai déjà parlé plus haut. C’est simplement jouissif. C’est beau. C’est noir et blanc. C’est réaliste. Les femmes sont belles, pas dans le style « sexy » comme le fait Jim Lee ou J. Scott Campbell, ça serait grotesque. Elles sont belles et réalistes, on en tomberait presque amoureux. Le talent de Moore repose sur les expressions des visages qu’il sait rendre vivants et réalistes (voire réels tellement on se laisse happer par son dessin).
Incontestablement, Terry Moore nous livre là une bonne série, qui, visuellement, est juste parfaite, et dont l’intrigue tient le lecteur en haleine. Mais alors, où cela pêche-t-il ? Le rythme et l’horreur, encore une fois, malheureusement. Et malgré tout, on s’accroche, on a envie de poursuivre, de savoir où tout cela va nous mener. Parce que Moore est doué pour ça. En plus d’en prendre plein les yeux, nous tenons là, dans nos mains, une vraie bonne BD avec un scénario en or. A suivre donc…
Et vous ? Cette nouvelle série vous a-t-elle séduite ? Partagez-vous mon sentiment sur l’absence d’angoisse à la lecture ?
J’aime vraiment beaucoup cette série il est beaucoup question ici de Jet qui est mort dans l’accident de voiture et de la jeune fille qui l’accompagnait Zoé. Les dessins sont toujours aussi expressifs et beaux, certes il faut aimer l’ambiance étrange zombies/horrifique et mystérieuse de l’auteur, mais j’ai toujours envie de lire le tome suivant. J’ai donc la curiosité de continuer les prochains tomes de ce comics.
Avec une intrigue prenante comme le souligne Del Poyo. Pas de fantastique mais cela permet de tenir en haleine le lecteur. Pourquoi pas ?