Pluto – tome 2 de Naoki Urasawa d’après Osamu Tezuka
A la recherche des 7 robots les plus forts de la planète
Pluto est le nouveau manga, du moins en France, de Naoki Urasawa, génial mangaka de 20th Century Boys ou encore Monster. Il est basé sur une histoire d’Astro Boy d’Osamu Tezuka.
Pluto tome 1 a été à la hauteur de l’attente suscitée. C’est un vrai petit bijou, que j’ai adoré. Il me fallait poursuivre la lecture avec ce tome 2.
Dans ce volume-ci on reprend l’enquête là où on l’avait laissé, sauf que Gesicht se fera aider. On continuera aussi le passage en revue des sept robots les plus puissants du monde.
Pluto 2 est édité en France chez Kana et est disponible depuis le 19 février 2010.
Résumé de Pluto 2 chez Kana
Une autre victime humaine du tueur en série est retrouvée morte : Zunichiro Tazaki. Le corps a été mis en scène avec les cornes. Tazaki est un des instigateurs de la loi sur le droit des robots. Rapidement les inspecteurs en charge de l’enquête font le rapprochement avec les précédents meurtres.
L’inspecteur Gesicht se rendra donc sur place. Il rencontrera aussi Astro Boy. L’intelligence artificielle et la faculté de ressentir des émotions du garçon robot impressionneront l’inspecteur.
Gesicht partagera sa puce avec Astro qui participera à l’enquête Il ira inspecter les lieux du crime et trouvera des indices qui avaient échappés aux enquêteurs.
Gesicht, de son coté, va à la rencontre des autres robots les plus puissants du monde, qui sont menacés par ce tueur. C’est ainsi qu’il va avertir Brando et Hercule. Mais il se rend compte aussi que sa mémoire lui fait parfois défaut.
L’enquête se poursuit
Ce Pluto – tome 2 est excellent. Si vous avez le premier, le second vous ravira.
Ce deuxième volume pousse encore plus l’histoire et ses différentes ramifications et confirme le potentiel que l’on entrevoyait dans le premier.
Les pièces se mettent en place et différents mécanismes et liens logiques commencent à apparaitre, doucement mais sûrement. Pourtant, on ne s’ennuie pas une seconde. Les révélations et nouvelles interrogations font leur apparition au fur et à mesure.
Naoki Urasawa fait étalage de tout son talent dans la mise en scène. La trame principale se développe avec le meurtre ou la destruction de nouveaux personnages, des nouveaux indices mais aussi avec des intrigues qui, au premier abord, semblent annexes, mais qui vont, à coup sûr, se recouper avec la trame globale.
On se doute que la mémoire « perdue » de l’inspecteur robot est une des clés de compréhension. Vivement qu’on en apprenne un peu plus.
Le scénario est aussi intriguant qu’il est passionnant. Les questionnements sur le passé du personnage principal, le rôle des robots les plus puissants dans le conflit d’Asie, leur capacité à s’humaniser (thème cher à Philip K. Dick) m’ont passionnés. Cela ajoute une profondeur à ce récit complexe et font qu’on ressent une certaine empathie vis-à-vis des robots. Même si on en est qu’aux prémices, on sent une plaie béante dans le « cœur » des robots suite à ce conflit dévastateur. Ce conflit, qui d’ailleurs, donne une dimension géopolitique qui complexifie (dans le bon sens du terme) ce Pluto.
Au-delà de l’aspect enquête et thriller, les robots sont au cœur de ce récit. Tout d’abord Gesicht va à la recherche des 7 robots les plus puissants pour les avertir du danger qu’ils courent. L’occasion pour le lecteur d’en apprendre plus sur ces « êtres » remarquables.
Même s’ils n’apparaissent que peu de temps, Urasawa arrive à leur donner une prestance, une vraie personnalité et un certain humanisme. D’autant plus que ceux qui sont mis en avant sont humanoïdes, ils ressemblent à s’y méprendre à des humains. On fait donc un pas de plus dans l’ambiguïté entre robots et humains. Parce qu’au-delà de leur aspect physique (et contrairement à Mont-Blanc ou North-2), ils paraissent de plus en plus humain.
La palme revient à Astro Boy, que l’on voit plus durablement ici. D’ailleurs, on appréciera au passage le travail de ré-interprétation du mythe par le mangaka.
Astro a une faculté émotionnelle proche des humains, ce qui fascine Gesicht. Astro et cette ambiguïté entre robots et humains n’est pas s’en rappeler ce qu’a déjà développé Philip K. Dick dans Blade Runner (pour ne citer que lui). On se demande alors quelle est la limite entre une intelligence artificielle et une intelligence humaine. Un robot peut-il éprouver de vraies émotions ? La frontière entre robots et humains et plus que jamais floue.
Brando, lui, a une vie de famille proche de celle des humains.
Bref les « machines » sont bourrées d’humanisme et il est difficile pour le lecteur de ne pas s’attacher à eux.
Cet attachement sera visible lors d’une scène très forte où tous ces robots seront connectés pour vivre un moment important, qui sera très fort. Personnellement, j’ai beaucoup aimé le rôle d’Astro, qui pourrait presque voler la vedette à Gesicht.
Graphiquement, c’est toujours superbe. Naoki Urasawa a presque réussi à faire oublier l’Astro Boy de Tezuka. Le sien est aussi magnifique. Il a vraiment su y apposer sa patte.
Son trait sied parfaitement au récit. Sa façon d’utiliser des hachures sur certaines cases donnent une vraie personnalité à ce titre.
Les personnages sont très expressifs, les décors souvent magnifiques. Néanmoins on sent qu’il est moins à l’aise avec l’action. Ce qui explique pourquoi elle est plus souvent suggérée que montrée.
Par contre pour ce qui est de la mise en scène, on peut difficilement faire mieux. C’est maîtrisé!
Pour conclure, Pluto confirme voir affermi encore l’excellente impression laissée par le premier volume. Il est clair que c’est LE manga à posséder de ce premier semestre 2010. Une totale réussite!
Le scénario est passionnant mêlant intrigue globale et des éléments paraissant plus secondaires, mais qui risquent d’être très importants ensuite. L’accent est mis aussi sur des personnages forts, attachants et charismatiques. Chacun a un petit truc qui fait qu’il n’est pas juste un personnage secondaire. Ils sont véritablement fouillés.
L’émotion est également au rendez-vous. Si on rajoute à tous ça des thématiques fortes de la science-fiction comme les Lois de la robotiques d’Asimov, ou encore le questionnement sur la frontière entre humains et robots (thèmes chers à Philip K. Dick), Naoki Urasawa nous propose un titre d’une richesse incroyable.
Tout individu, normalement constitué, ne peut que vouloir connaitre la suite et dévorer les tomes suivants.
Un « must have »!
Et comme dirait Joey Starr : « C’est de la bombe, bébé! »
Partagez-vous mon enthousiasme? Pensez-vous que Urasawa s’est bien approprié Astro et l’univers de Tezuka?
Excellent manga, en effet, je le suis depuis le debut de la publication au japon et c’est juste RAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH ^^.
je vais etre d’une totale partialité car étant fan d’Urasawa, je serais bien incapable de lui trouver à redire!C’est un réel plaisir de retrouver son graphisme reconnaissable entre mille! ses histoires imbriquées en puzzle, le malin plaisir qu’il a à distiller les indices tout au long de l’histoire…
C’est un des mangaka qui stimule le plus l’intellect!
Je viens de finir le tome 3 qui enfonce encore plus le clou et qui maintient ton appréciation, Kameyoko! 😀
Naoki Urasawa est décidément un des mangakas les plus doués de sa génération…! Je désespère pas que tu te mettes un jour à Monster 🙂
@Raptorpg : Je ne suis que les parutions françaises, mais c’est vrai que pour l’instant c’est excellent. Faut que je me trouve le tome3!
@Doomyflo : Vu comment se passe le 2, le troisième tome semble important. Hâte de le lire. Je veux en savoir plus sur le 7ème robot le plus fort du monde (qui doit être le personnage à la toute fin du 2)
@Cosmic Frog : Je ne désespère pas non plus. Même si, à priori, 20th century Boys me tente plus.
Mais bon faut que je m’y mette et me résolve à acheter plus de 15 tomes!