. Peace Maker – tome 1 de Ryuji Minagawa | Fant'asie
Kameyoko 24/10/2011 2
Peace Maker – tome 1 de Ryuji Minagawa
  • Scénario
  • Graphisme

Peace Maker - tome  de Ryuji MinegawaPeace Maker – tome 1 de Ryuji Minagawa

Un manga western

Peace Maker, à ne pas confondre avec Peace Maker Kurogane, est un seinen qui a pour cadre un univers bizarrement peu exploité en manga : le far west. Pourtant, les westerns tendance westerns spaghettis sont pourtant propices à des shônens ou des seinens.
Et qui dit western, dit pistolets, duels, cowboys, poker et saloon. Et on sera servi de ce point de vue là.
Glénat pourrait tenir là un manga prometteur, qui sort des sentiers battus.

Peacer Maker – tome 1 de Ryuji Minagawa est édité par Glénat et est disponible à la vente depuis le 21 septembre 2011.

Résumé de Peace Maker 1 chez Glénat

Résumé de l’éditeur :

Hope Emerson, fils du célèbre Peace Emerson, a hérité de son père l’étrange technique du Spot Burst, un tir multiple qui fait de lui le gunner le plus redoutable de l’Ouest des États-Unis. Un talent qui finalement le transforme en cible pour tous les mercenaires désireux de se faire un nom… ou mandatés par un riche millionnaire du nom de Philip Crimson qui semble étrangement déterminé à l’abattre.

Une arme pour « pacifier » l’Ouest

La grosse singularité de ce manga est clairement son univers, rarement exploité : le western. Nous ne sommes pas dans un titre historique puisque l’histoire est imaginaire et diffère, probablement, d’une réalité historique.
Dans ce monde imaginé par le mangaka, il existe des duellistes qui sont payés à livrer des duels, et donc à jouer avec leur vie. Ces duels font aussi l’objet de paris et sont vécus comme un divertissement. Une sorte de combat de gladiateurs à l’époque du Smith & Wesson.
C’est dans ce contexte qu’on fait la connaissance de Hope Emerson, fils de l’illustre Peace Emerson, équipé d’un revolver, avec des ailes en motif, hérité de son père.
Alors qu’on pouvait s’attendre à un personnage très typé shônen, un duelliste cherchant à devenir le meilleur, on est face, au premier abord, à un anti-héros. Il fait presque pouilleux, ne porte pas son ceinturon à la ceinture et fait tout pour éviter de se servir de son arme. Mais petit à petit, on apprend à le connaitre et voir son talent à la gâchette.
Si dans un premier temps, j’ai été plutôt content de voir un personnage qui diffère de la représentation première du héros, j’ai été un peu plus déçu par la suite.

En effet ce Hope Emerson se révèle être, un peu, le cliché du héros super doué mais qui ne veut pas utiliser son art, pour ne pazs verser de sang inutilement et l’utiliser que pour la paix. Ce point là m’a dérangé. Mais globalement, c’est un héros attachant, qui nous réserve probablement quelques surprises

Même si ce manga est catégorisé comme seinen, un retrouve beaucoup des caractéristiques du shônen. Outre le héros et ses capacités, on retrouve cet aspect dans la constitution de l’entourage de Hope. En effet rapidement, il va être suivi par le joueur roublard, beau parleur Kyle, qui joue le rôle du malin comique; et de Nicola, jeune fille mâture et entêtée. Autre classique du genre c’est le groupe ennemi, en l’occurence les Crimson Executeurs. Il s’agit d’un groupe composé de puissants adversaires, chacun ayant une spécificité.
Les aspects mystérieux du personnage sont également convenus et très vite éclaircis. On en apprend plus sur son père et la personne qu’il recherche (qui évidemment ne sont pas n’importe qui).
L’avantage c’est que la trame principale nous est vite révélée, et qu’on peut aisément deviner quelle sera la suite.

Au niveau du scénario Ryuji Minagawa pose rapidement les bases de son récit. On sait où on va, tout en étant intrigué. Il réussit à donner vie au far west et à rendre intéressant les duels. Pourtant à la base ce n’est pas évident, mais il s’en sort vraiment extrêmement bien. Par contre l’opposition entre les « gentils » et les « méchants » est assez basique et repose sur des principes déjà éculés. Pourtant ça fonctionne, et on se laisse embarquer dans cette histoire.
Outre la trame principale, on sent qu’il y a aussi des intrigues secondaires liées à Kyle, Nicola, Peace Emerson

Au niveau des rebondissements, ils sont sympathiques même si leur conclusion est prévisible et suit un schéma pré-établi. Souvent Hope se retrouve mêlé à des histoires sans le vouloir, qui l’obligent à sortir son colt et à livrer un duel. Mais sur une base peu surprenante, Ryuji Minagawa arrive à nous tenir en haleine avec une vision très cinématographique.

Graphiquement, le travail du mangaka est très beau. Il a un style assez réaliste, avec des beaux arrières-plans qui favorisent l’immersion. Il est également très bon pour représenter les gunfights. Le lecteur plonge bien dans cette époque sublimée.
En revanche, j’ai trouvé le découpage très académique, manquant de prise de risque. De même, il manque des séquences typées cinéma spaghettis. J’aurais aimé voir plus de gros plans, des plans sur les mains prêtes à dégainer, des regards qui s’échangent avec de tirer…

Pour conclure, Peace Maker, est un seinen qui penche plus vers le shônen, car il suit un schéma assez classique. Alors que j’attendais un titre plus sombre, plus adulte, je me retrouve avec un manga plus classique, au cheminement prévisible. Pourtant, le charme agit et la lecture est plutôt agréable. L’univers western est bien exploité, et donne un aspect innovant qui contrebalance un peu le coté « déjà-vu » du déroulement. Peace Maker pourrait être un bon titre, pas aussi original que je l’espérais mais qui se suit avec plaisir.
Graphiquement, on est bien plongé dans ce monde, mais c’est dans le découpage et le cadrage que ça pêche un peu. C’est un peu trop propre et classique, manquant de piment.
Peace Maker m’a un peu déçu car j’espérais un ton plus adulte, mais c’est quand même un titre prometteur que je vais suivre avec un certain entrain.

Et vous qu’en avez-vous pensé? Avez-vous aussi été déçu par ce coté trop shônen?

2 commentaires »

Laisser un commentaire »