. Paradise Kiss d'Ai Yazawa | Fant'asie
Bagooor 19/08/2010 10

Paradise Kiss d’Ai Yazawa

Entrons dans la mode

Suite à l’article sur le premier volume de Delivery et à la discussion qui en a suivi dans les commentaires, je me suis intéressé à Paradise Kiss d’Ai Yazawa grâce aux conseils de Seraf et Gojy (merci à eux).
Série de 5 tomes éditées aux éditions Kana, je me suis procuré l’intégrale de la série à un prix plus que correct (19€ le manga de plus de 900 pages, ça ne se loupe pas).

Ai Yazawa est une auteur très connue en France suite au succès rencontré par la série Nana, aux éditions Akata-Delcourt.
Paradise Kiss se présente comme l’alternative à Nana pour découvrir cette auteur, car il s’agit d’une série courte et terminée.

Voyons ce que vaut Paradise Kiss !

Résumé de la série

Yukari est une lycéenne sérieuse qui passe son temps à réviser pour la préparation de ses concours d’entrée à l’université.
Un jour, elle se fera interpeller par Arashi. Avec son look très particulier, elle prend peur et s’enfuit. Lors de sa fuite, elle cognera Isabella, avant de perdre connaissance.
Elle se réveillera dans l’atelier de Para-Kiss, un groupe d’étudiant de l’école de Yazawa qui tente de créer leur propre ligne de vêtements. A leur tête, Georges, le plus brillant élève.
En fin d’année, les Para-Kiss devront présenter une de leur création lors d’un défilé. Et ils veulent que ce soit Yukari qui participe à ce défilé, mais elle refuse catégoriquement

Après quelques jours de réflexion, Yukari reviendra sur sa décision et acceptera d’aider Para-Kiss à réaliser et présenter leur création au défilé.
Cette nouvelle bande d’amis se lancera donc dans la création de ce qui pourrait être la plus belle robe imaginée par Georges, mais aussi l’élément qui permettrait à Para-Kiss de se faire connaître.

Malgré l’amour de Yukari pour Hiroyuki, le plus brillant élève de la classe, elle tombera progressivement sous le charme de Georges et de son caractère bien trempé.
Ce sera le début d’une incroyable aventure pour Yukari, qui laissera totalement de côté ses révisions et son sérieux pour s’investir autant que possible dans la création de cette robe.

Une histoire prenante

C’est une très bonne idée de la part des éditions Kana de proposer dans une intégrale la totalité de l’oeuvre d’Ai Yazawa à un prix très abordable. Pour un nouveau lecteur de shojo (et de tout autre style) comme moi, c’était l’occasion de découvrir à moindre frais une série complète, et de qualité.
Si les séries courtes pouvaient avoir plus souvent ce genre de traitement, je serais assez client. Au final la taille de l’intégrale n’est pas des plus plaisante pour la lecture, mais cela permet de s’intéresser à de nouvelles choses.

Les personnages sont très attachants, et l’on se plait à vouloir en savoir plus sur eux, et à apprendre à les connaître. Le groupe qu’ils forment n’est pas commun, mais ils possèdent chacun un caractère qui leur est propre. En seulement 5 volumes, Ai Yazawa parvient à donner vie à des personnages excentriques mais attachants.

Yukari, la personnage principale, représente une certaine partie des jeunes d’aujourd’hui, qui font ce que leurs parents souhaitent, sans rechigner. Mais sa rencontre avec les membres de Para-Kiss, qui se laissent guidés par leurs envies et leurs désirs, va lui faire réaliser à quel point elle n’aime pas ce qu’elle faisait jusqu’à maintenant. Elle ne faisait que suivre les instructions de sa mère, pour se faire bien voir. Je trouve que c’est intéressant de partir là dessus, car c’est plutôt vrai de nos jours, dans certains milieux : les parents souhaitent que leurs enfants suivent la meilleur carrière possible, en suivant l’exemple des parents, sans penser à ce que souhaite l’enfant.

En souhaitant prendre son indépendance, et faire ce qu’elle souhaite, Yukari se tournera vers le milieu de la mode. Elle y entrera progressivement, avec le soutien et les contacts de ses amis.
D’abord orienté mode et haute couture, le manga prend ensuite la direction du mannequina, en permettant à Yukari de s’y faire une place. On suit donc durant tout le manga la volonté d’une étudiante à vouloir faire ce qu’elle souhaite, malgré les difficultés.
Au fur et à mesure du récit, Yukari prend son indépendance et devient une adulte. Elle assume ses choix, fait ce qu’il lui plait, et persévère dans cette direction. C’est agréable de voir ce qu’elle est devenue à la fin du récit, comparé à ce qu’elle était au début de l’histoire.

Ai Yazawa arrive a créer des liens forts entre les personnages, en les rendant tous important. Personne n’est là pour faire de la figuration, et l’histoire avance avec un bon rythme. Il y a quelques moments plus lents, mais jamais je n’ai eu l’impression que cela traînait en longueur. Et pour preuve, l’auteur arrive à dessiner une histoire complète en seulement 5 tomes. D’autres mangakas n’aurait pas pu faire avancer convenablement le scénario avec ce nombre de tomes. Le fait que l’histoire avance progressivement, sans lenteur ni passage trop rapide, fait que le manga se lit avec enthousiaste, et que l’on souhaite constamment connaître la suite.

L’histoire d’amour qui a lieu entre Yukari et Georges s’intensifie au fil des volumes, et l’on apprend à connaître chaque personnage au fur et à mesure. Car malgré l’impression qu’ils peuvent donner au début de l’aventure, leurs sentiments sont cachés, et ils se développent progressivement, au fil des rencontres et des liens entre les personnages.
Le personnage d’Arashi est un bon exemple. Au début de l’oeuvre, il ne parait pas très sympathique et l’on ne souhaite pas le rencontrer. Mais au fil de la lecture, on se prend d’affection pour lui, et on se prend à espérer que son bonheur continue. Je préfère d’ailleurs le personnage d’Arashi que celui de Georges, bien trop spécial.

J’ai beaucoup apprécié le style graphique d’Ai Yazawa, qui réalise des dessins simples, sans pour autant être trop dans le style shojo. Les quelques shojos que j’ai pu feuilleter étaient souvent un peu fouillis (à mon sens), avec un trait fin, manquant certaines fois d’épaisseur. Or ici, le trait simple s’accorde très bien avec le récit, et l’auteur donne un petit côté gothique bien sympathique, qui aide vraiment bien l’histoire.

Pour un manga qui traitait à la base de la mode et de l’amour, je trouve que ce qui ressort le plus de cette oeuvre est la façon dont Yukari grandit. Elle obtient une vision du monde différente de celle que sa mère et son école lui ont appris, et se fait sa propre idée de ce qu’elle souhaite faire. Nous suivons donc son passage à l’âge adulte, où elle prend les décisions qu’elle souhaite, en fonction de ce qu’elle aime.

Par contre, l’histoire aurait pu se terminer au 4ème tome, mais l’auteur a souhaité faire durer un petit peu plus son oeuvre. Ce n’est pas un mal, mais le dernier volume change la donne. Les aspirations de Georges changent, et cela remet en cause tous ses souhaits. J’ai vraiment eu l’impression que cela arrivait comme un cheveu sur la soupe, sans crier gare. C’est surprenant, et on a la sensation que l’auteur souhaitait conclure sur un retournement de situation. Je comprends mieux les critiques des lecteurs concernant la fin de l’histoire, qui ne correspond pas à ce que l’on a pu lire pendant les 4 premiers volumes de la série. Néanmoins, la conclusion ne nuit pas à la bonne qualité de l’oeuvre, qui est une très bonne lecture, et qui donne envie de lire d’autre shojos, dans la même veine. J’ai personnellement trouvé la conclusion intéressante, et qu’elle permettait de terminer cette série comme il se doit.

Paradise Kiss m’aura fait passer un bon moment de lecture, entre humour et romance, avec des dessins en parfaite harmonie avec l’atmosphère de l’oeuvre. Cette oeuvre est une très bonne découverte et je ne regrette vraiment pas l’investissement dans cette série.

Qu’avez vous pensé de la conclusion de Paradise Kiss ? Connaissez-vous des oeuvres courtes dans le même genre que cette série ?

10 commentaires »

  1. Acr0 20/08/2010 at 17:16 -

    J’ai énormément accroché à Nana.
    Je doutais à savoir si je devais lire cette série ou non, j’ai ma réponse 😉

  2. Seraf 20/08/2010 at 19:20 -

    J’ai adoré ParaKiss <3
    Par contre, je ne vois pas trop quelles series te conseiller :/

  3. Bagooor 20/08/2010 at 19:56 -

    Oui la série est agréable à lire. ça change de mon registre habituel.

    Et merci beaucoup pour le conseil Seraf, jamais j’aurais eu l’idée de jeter un oeil à ce titre 😉

  4. L'Attrape Rêves 20/08/2010 at 23:43 -

    Je suis Fan! J’avais decouvert Ai Yasawa avec Nana dont j’étais totalement accro (même si les derniers tome s’essoufflent). Je garde un très bon souvenir de Paradise Kiss, l’anime est très sympa aussi (en VO biensur 😉 )

  5. Seraf 21/08/2010 at 11:13 -

    @Bagooor ParaKiss c’est le manga que tu viens de chroniquer ;p

  6. L'Attrape Rêves 21/08/2010 at 11:21 -

    Dans un genre un peu différent mais très sympa il y a « Le sablier » où tu suis les personnages au cours du temps, tu les vois évoluer, très émouvant!

  7. Ginie 21/08/2010 at 17:01 -

    Paradise Kiss est un petit bijou, que je relis régulièrement avec beaucoup de plaisir, certainement un de mes titres favoris de Yazawa.

    Dans le même genre et surtout de la même mangaka en séries courtes tu as :

    – « Je ne suis pas un ange » qui est en 4 tomes (mais très gros volumes à 15€ pièce) une très bonne série avec des personnages attachants, les dessins sont un peu en dessous de Parakiss la série date d’avant.

    – « Gokinjo, une vie de quartier » (8 tomes) qui est en fait une sorte de préquelle à Paradise Kiss puisque cela raconte la jeunesse de la grande sœur de Miwako et la création de sa marque de vêtements Happy berry. C’est très bon manga également.

    – « Last Quarter » qui est en 3 tomes, mais c’est son manga que j’ai le moins aimé, un peu trop mélo à mon gout…

    Sinon autre que Yazawa il y a effectivement Le Sablier qui est une très bonne série (ma chronique ici)

    (toute ces séries sont finies)

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