Otaku Girls – tome 3 de Konjoh Natsumi

Môsô Shôjo Otaku-kei

Otaku Girls est une lecture atypique pour moi. Même si techniquement ce titre est à la limite du Seinen et du Shôjô, il y a quand même une atmosphère très comédie romantique. On tend beaucoup vers le shôjô. Et c’est pas du tout mon genre de lecture préféré.

Mais le coté débridé, humoristique et un peu parodique m’a conquis.

Néanmoins, dans l’article sur le tome 2, je me posais la question de l’orientation du titre. Allait-on continuer dans cette comédie basée sur les clichés du yaoi et boy’s love ou allait-on plus tomber dans la comédie romantique plus classique.

Cet opus va nous donner des premiers éléments de réponse.

Otaku Girls de Konjoh Natsumi est édité par Doki-Doki et est disponible depuis le 13 janvier 2010

Résumé d’Otaku Girls 3 chez Doki-Doki

Les vacances d’été sont finies et c’est le jour de la rentrée. Abe est de mauvaise humeur parce qu’il n’a aucun souvenir de romance. Il retrouve Chiba, Matsui et surtout Asai. Cette dernière, en apprenant que lui et Chiba se sont vus tout l’été , s’extasie sur le fait qu’ils vont si bien ensemble.

Tsukamoto fait alors irruption. C’est un grand gaillard, champion de judo, qui s’est épris de Chiba. Du coup, les deux otakettes ne peuvent s’empêcher d’imaginer des scénarios de yaoi.

Une fois dans leur classe Abe demande à son meilleur ami où il en est de sa relation avec Matsui. Celui-ci dit que ça ne se passe pas vraiment bien malgré son amour. En effet, il attend qu’elle fasse le premier pas. Car pour lui, celui qui mord à l’hameçon le premier, perd toute chance de prendre l’initiative ensuite.

Mais Abe lâche, devant du monde, que Chiba s’est fait remballer. Ce potin fait très rapidement le tour de l’école.

De son coté Matsui confesse à Abe qu’elle est amoureuse de Chiba mais que ce dernier ne fait aucun effort pour venir vers elle. De fait, elle s’interroge sur le bien fondé des sentiments du playboy. Elle lui explique aussi en quoi sa rencontre avec Asai est une marque du destin.

Tsukamoto, un vrai personnage de Yaoi

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé notre quatuor de lycéen, embarqué dans leurs histoires d’amour alambiquées.

L’histoire débute donc après les vacances d’été où c’est un peu le statu-quo entre les deux couples. Abe se lamente de n’avoir eu aucun souvenir de romance durant cette période. Quant à Chiba et Matsui, ils ne veulent pas faire le premier pas et donc, leur relation n’a pas changé.

Mais rapidement, Konjoh Natsumi fait revenir un personnage déjà aperçu et qui prendra plus de poids dans l’histoire : Tsukamoto-senpai, le capitaine baraqué du club de Judo. On l’avait croisé, je crois dans le tome 1, où il avait fait son coming-out en annonçant qu’il était amoureux de Chiba.

Très rapidement, on sent et on verra que ce personnage acquiérera un rôle plus important et viendra casser le shéma du quatuor.

Cette introduction fait du bien et rafraichit le titre. Parce que sous ses airs de gros dur, musclé, se cache donc un homosexuel, au coeur d’artichaut. Il viendra rejoindre une galerie de personnages déjà bien barrée. La différence entre son physique et son comportement rajoute de l’humour (même si le personnage est sérieux). Il se révèlera être un précieux confident et fin analyste des relations amoureuses.

Le fait qu’il soit réellement gay, va faire travailler l’imagination de notre duo d’otakette, ce qui donnera quelques scènes savoureuses. Son introduction est une bonne chose et va casser le rythme imposé par un quatuor de personnages.

Concernant les relations entre les personnages, on reste beaucoup, dans un premier temps, sur ce que l’on avait vu dans le deuxième tome.

Abe est toujours obnubilé par Asai, qui ne cesse de « yaoiser » toutes sortes de scène. Mais plus on avance dans la lecture et plus elle commence à penser de façon « terre-à-terre ». Mais son coté « rêveur » et otakette est toujours autant délicieux parce qu’il réserve des passages très drôles. En revanche la mangaka joue un peu moins sur le comique de situation et la « parodie ». Leur relation devient plus « sérieuse ».

Pour Chiba et Matsui, ils se cherchent mais ne veulent pas céder le premier. Or le lecteur sait que les deux s’aiment, mais leur petit jeu fait qu’ils n’arrivent pas à se le dire. Mais pour le lecteur s’est assez marrant de voir leur caractère de cochon s’affronter et refuser de s’avouer leurs sentiments.

Ce tome 3 marque un virage dans Otaku Girls. Même si l’humour est toujours présent et sympathique jouant sur les ficelles déjà éprouvées dans les deux premiers tomes, on bascule dans du shôjô plus classique. L’accent est vraiment mis sur le développement des relations.

De plus, ici, les couples sont clairement identifiés. Il n’y a plus cette bataille pour Asai et le questionnement sur qui elle choisirait. Il y a donc moins de quiproquos, moins de situations cocasses et de rivalité. On perd aussi un peu du coté otaku et parodique.

Cette orientation passe quand même tout seule parce que c’est toujours drôle et on prend plaisir à suivre les personnages dans leur tribulations.

D’ailleurs le dernier chapitre est assez savoureux surtout la déclaration inattendue d’Asai, qui vaut son pesant de cacahuètes.

La relation entre les deux otakettes s’approfondit. L’occasion pour Konjoh Natsumi de faire dans le fanservice gratuit avec une scène de bain entre filles. On y ressent bien un coté parodique d’Hentai, mais je ne suis pas sûr que c’était nécessaire. Mais cette scène est quand même très bonne.

Il y a un excellent passage dans sa construction narrative. A un moment Abe et Asai s’interrogent sur les derniers évènements et leur significations. On a donc des réflexions simultanées complètement différentes mais qui finissent sur la même conclusion. Superbement trouvé!

Pour conclure, même si ce tome devient plus shôjô et joue moins sur le coté otaku, on a quand même le droit un très bon Otaku Girls. Ca se lit très bien, c’est agréable, et on suit avec beaucoup d’humour ce groupe de personnages.

Et vous qu’avez-vous pensé de ce tome? Diriez-vous qu’on bascule dans du shôjô plus classique? Qu’avez-vous pensé de la scène du bain?.