
- Scénario
- Graphisme
Online, the comic – tomes 1 et 2 de Midori Amagaeru et Tsukasa Kyoka
Lemystérieux jeu vidéo « Nightmare »
Online the comic est l’adaptation en manga d’une light novel japonaise publiée en ligne et ayant rencontré un franc succès. Mais que vaut ce portage ? Un survival game mélangé à un jeu vidéo, est-ce que cela fonctionne ?
Online, the comic – tomes 1 et 2 de Midori Amagaeru et Tsukasa Kyoka sont édités par Delcourt et sont disponibles à la vente depuis les, respectivement, 16 mars 2016 et 15 juin 2016.
Résumé de Online, the comic 1 et 2 chez Delcourt
Résumé du tome 1 :
Mai Yashiro est une jeune fille qui mène une vie tout à fait ordinaire. Mais son existence bascule le jour où elle reçoit un mystérieux jeu vidéo dans sa boîte aux lettres. Elle va alors être obligée d’affronter en duel des adversaires de plus en plus forts ! Quand l’un des deux joueurs perd une partie, il est condamné à être mutilé ou voir un de ses proches mourir…
Résumé du tome 2 :
Mai a perdu l’usage de sa main gauche, prix à payer pour utiliser un coup fatal. Plus elle avance, plus elle se voit confrontée à des énigmes et à l’effroi…
Avec ses nouveaux compagnons de con ance, elle tente de terminer le jeu. Toutefois, des ennemis puissants lui font obstacle… Le tome 2 tant attendu de la série d’horreur très populaire, d’autant plus célèbre depuis la publication du premier tome
Survival et jeu vidéo
Online – the comic, comme l’indique son titre joue la carte du jeu vidéo. Jeu vidéo et manga sont des univers étroitement liés qui s’inspirent mutuellement. Ici, il n’est pas question de joueurs se retrouvant dans un jeu à la Log Horizon ou forcés de rester connecté à la Sword Art Online ou encore une version réelle du jeu à la Btooom !. Ici, il s’agit plus d’un survival game tournant autour d’un jeu vidéo.
Dit comme ça, on pourrait penser à Darwin’s Game, mais là il s’agit vraiment d’un jeu vidéo et le manga utilise toutes les ficelles du RPG. Les protagonistes ont une console en main et jouent bien à « Nightmare« .
On suit les pas de Mai forcée de participer au jeu Nightmare, alors que c’est une vraie noob. Elle se retrouve à intégrer un service de son entreprise qui a pour but d’en finir avec ce jeu. Avec elle, on va comprendre toutes les subtilités du jeu. Et il y en a beaucoup et pas toujours très simples à appréhender. Le principe de base repose sur le fait de perdre l’usage de parties de son corps IRL si on perd dans le jeu. Au moins, on ne meurt pas de suite si on se fait tuer « in game ».
En fait ces deux premiers tomes sont une énorme introduction au jeu Nightmare et ses spécificités tirées des RPG. On y aborde, les combats (dont des combats psychologiques),les classes, l’utilisation de certains objets, les interactions entre joueurs ou même encore les moyens pour récupérer ses parties de corps perdus. Le récit se montre donc un peu long parfois, très didactique et souffre d’un manque de rythme par moment. Les combats sont encore peu nombreux.
Dans le tome 2 on en apprend plus sur l’organisation que rejoint Mai et son fonctionnement. On assiste bien sur les différentes spécialités de chacun.
Cette introduction nous permet de comprendre que l’univers est réfléchi, étudié et assez complexe. J’en viens même à me demander si certains points complexes vont être bénéfiques au titre. On va voir pour la suite.
Mais le titre peut s’enorgueillir d’avoir suffisamment d’intérêt et de potentiel pour donner envie de lire la suite. L’aspect RPG/ MMORPG est bien retranscris, la classe du personnage de Mai, son avatar Amelie, toutes les questions autour du jeu donnent envie d’en découvrir plus. De même qu’on voit certaines interactions naître avec des personnages jouant également au même jeu.
On pourrait émettre un bémol sur cette impression de didacticiel, où on nous explique un peu tout et n’importe quoi. Cela sent la volonté de l’auteur de nous plonger dans un RPG et d’en suivre un peu les codes, mais ce qui passe quand on joue, passe moins en lisant.
Malheureusement, le manga souffre d’un défaut assez horripilant, à savoir la gestion des relations homme-femme. Mai se voit surprotéger par quelqu’un qui la connait mais dont elle ne se rappelle rien. Celui-ci est fou d’elle mais timide. Sauf que ce côté chevalier blanc, timide et maladroit tombe dans la caricature et l’excès. A tel point que leurs interactions deviennent même pénibles, surtout qu’il s’excuse au moindre geste. D’autant plus que l’auteur mêle parole réelle et pensées dans ces dialogues, surchargeant encore le tout et alourdissant la scène.
Certains autres personnage souffrent également d’une caractérisation outrancière. Entre la personne tout le temps fatiguée, le beau-gosse sûr de lui et un peu antipathique (mais faussément méchant) et donc ce « couple », les personnages ne font pas dans la finesse.
A noter également la présence de l’intrigante « Amelie« , personnage du jeu à la bouche fendu, qui, tel un pokemon, devient un personnage du jeu de Mai après avoir été vaincu. Son potentiel au départ était intéressant, mais elle est délaissée par la suite. On s’interroge même sur l’intérêt de sa présence,alors qu’elle était enthousiasmante initialement.
Graphiquement, le résultat est assez convaincant même si le découpage est parfois lourd et surchargé par des dialogues, pensées, bruits…
Tsukasa Kyoka a un style assez classique mais qui pourrait nous surprendre positivement quand on s’intéressera plus au jeu en lui-même. Car certaines créatures ont des design qui attirent l’œil; là où les personnages nettement moins.
Pour conclure, Online, the comic – tomes 1 et 2 de Midori Amagaeru et Tsukasa Kyoka ont des qualités et un potentiel certains mais sont un peu plombés par la lourdeur des explications sur les possibilités du jeu. Ce qui entraîne un rythme trop mal maîtrisé pour convaincre totalement.
Cette lourdeur se fait ressentir aussi dans certaines interactions entre personnages. C’est long, cucul et peu intéressant.
Pourtant malgré ces défauts, ce shônen a un certain charme et peut s’avérer passionnant par la suite. Même si le côté introductif est long, il impose les bases d’un univers solides, très raccord avec les jeux vidéo et au potentiel certain. Reste à savoir quand le tout va décoller. Et puis, il y a plein de petits choix que j’ai apprécié. Par exemple choisir une héroïne noob, qui ne soit pas lycéenne ou collégienne est bien. Ensuite, son personnage a un fonctionnement particulier qui dénote un peu des stéréotypes des RPG. De plus, le titre ne s’oriente pas vers un »vulgaire » survival game, il y a un côté plus enquête, entraide et jeu, qu’un simple survival où les corps pleuvent.
Il faudra attendre le tome 3 pour se faire un avis plus poussé !
Et vous qu’en avez-vous pensé ? Avez-vous également trouvé le tout un peu lourd parfois ?
J’adore Midori Amagaeru