
- Scénario
- Graphisme
One-Punch Man – tome 1 de One et Yûsuke Murata
Le manga événement arrive en France
One-Punch Man est probablement le manga qui était le plus attendu en France. Le voici maintenant à disposition sur notre territoire après une lutte acharnée entre éditeurs. Et la surprise fut de taille quand Kurokawa remporta le lot. L’éditeur se voit maintenant doté d’une véritable locomotive, très attendue par les fans et un futur très probable gros hit. C’est du moins ce que l’on souhaite à cette série.
Mais cet engouement est-il mérité ? One-Punch Man est-il un vrai phénomène ? Je vais tenter d’y répondre avec cette critique.
One-Punch Man – tome 1 de One et Yûsuke Murata est édité par Kurokawa et est disponible à la vente depuis le 14 janvier 2016.
Résumé de One-Punch Man 1 chez Kurokawa
Résumé de l’éditeur :
Saitama est un jeune homme sans emploi et sans réelle perspective d’avenir, jusqu’au jour où il décide de prendre sa vie en main. Son nouvel objectif : devenir un super-héros. Il s’entraîne alors sans relâche pendant trois ans et devient si puissant qu’il est capable d’éliminer ses adversaires d’un seul coup de poing. On le surnomme désormais One-Punch Man. Mais rapidement, l’euphorie du succès cède place à l’ennui, car lorsqu’on est si fort, les victoires perdent de leur saveur…
La hype est-elle justifiée ?
One-Punch Man est vraiment l’événement éditorial de ce début 2016 (avec probablement le prochain My Hero Academia). Au-delà du fait qu’un titre majeur de la Shûeisha atterrisse chez Kurokawa, au lieu d’un Kazé, Glénat ou autre Kana, il y a surtout la popularité entourant ce titre. Ce shônen est vendu comme décalé et cassant un peu les codes du shônen nekketsu. Et c’est en grosse partie réussi.
On suit l’histoire de Saitama, l’homme le plus puissant de la Terre. Après un intensif entrainement, qui lui a fait perdre ses cheveux, il est devenu One-Punch Man, un héros si puissant qu’il terrasse tous ses adversaires en un coup.
Sauf que cette situation ne lui plait pas, il se sent vide, et ne ressent plus l’excitation du combat.
Ce shônen est donc basé essentiellement sur son héros, enfin son anti-héros : Saitama. Il a tout de l’anti-héros. Anti-héros, dans le sens où on sent que One a pris un malin plaisir à détourner tous les codes du héros nekketsu.
Ainsi, bien qu’il soit surpuissant, il est complètement anodin sans aucun charisme. Son costume est ridicule et il n’a pas du tout de dimension iconique chère aux héros des comics. Il vit dans l’anonymat, semble fauché et n’a aucun plaisir à jouer le super-héros. Mais surtout, contrairement à ses « concitoyens » du Shônen Jump, il n’y a pas de phase de découverte de ses pouvoirs, d’entrainement, d’élévation de ses pouvoirs dans l’adversité… C’est simple c’est déjà le plus fort du monde, et il vient à bout de tout monstres, méchants, démons en un coup. On ne sait que peu de choses de lui ou de son entrainement. Pour le moment, ça semble secondaire.
Les auteurs jouent à fond la carte du décalage créant ainsi de nombreuses situations comiques. Ils réussissent également le tour de force de rendre ce personne sympathique et charismatique, justement pas son manque d’aura et de classe. Paradoxal mais réussi.
One-Punch Man doit son charme à ce héros, ce Saitama. Ses attitudes si décalée de ce qu’on lit habituellement, sans manque d’enthousiasme et de charisme font qu’on ne peut que se prendre d’affection pour lui. Surtout que Murata le dessine de façon simplifiée, voir caricaturale en totale opposition avec le reste et surtout les adversaires au design soigné.
D’autres personnages feront leur apparition dont Genos, un androïde qui deviendra à coup sûr un personnage secondaire important.
Ce premier tome se veut assez épisodique avec une succession d’ennemis hauts en couleur. Là aussi, c’est ce qui fait la force du titre. Les « méchants » sont superbes. Soit superbement ridicules, soit superbement classes. Mais comme souvent, il y a aussi une bonne dose d’humour, comme pour l’homme crabe qui l’est devenu en mangeant trop de crabe et qui cherche à se venger d’un enfant, aux caractéristiques physiques particulières, car il lui a dessiné des tétons sur sa carapace. Idiot, mais drôle et faisant mouche.
Ils bénéficient tous d’un charadesign génial parfois classieux, parfois ridicule mais toujours réussi. Surtout qu’on sent l’inspiration de nombreux autres œuvres comme du Dragon Ball ou de l’Attaque des Titans.
Les affrontements, bien que courts (puisqu’en un coup One-Punch Man terrasse ses adversaire), sont toujours sympathiques à lire car bourrés d’humour. Il y a beaucoup de second degré, de décalage avec le déroulement traditionnel d’un shônen et des dialogues incisifs.
En revanche, ce côté épisode empêche de développer une trame globale. Pour l’instant, impossible de voir où le titre va nous emmener et quels aspects vont être développés.
Graphiquement, Yûsuke Murata a passé encore un cap depuis Eyeshield 21. Son travail est remarquable, avec des cases bien détaillées, un sens évident de la mise en scène, des scènes et personnages très classes… Son découpage est d’une rare efficacité. Il se montre également très doué dans les différents charadesigns. Le décalage entre Saitama et le reste des personnages et les décors est une idée remarquable. Sa simplicité, ses traits réduits au strict nécessaire renforce le côté anonyme du personnage et son côté blasé.
Pour conclure, One-Punch Man – tome 1 de One et Yûsuke Murata a bénéficié d’une hype rarement vue. M’est avis qu’elle est essentiellement due à la diffusion de l’anim’ peu avant, qui a été salué pour sa qualité. Je me posais la question de savoir si c’était justifié ou non. Et clairement, il y a du très bon dans ce titre. Ce n’est pas encore un incontournable pour moi, mais il a un potentiel de dingue.
J’adore l’idée de prendre le shônen et la thématique super-héroïque à contre-pied, avec un héros terriblement original ! Mais derrière ça, les deux mangakas poussent le concept loin, avec d’excellentes idées et un humour aux petits oignons. De fait, ça se lit diablement bien, et on s’attache à ce Saitama.
Pour ne rien gâcher, le travail de Murata est irréprochable. Il semble jouir d’une grande liberté de création et ça se ressent dans son travail. Ses charadesigns, sa mise en scène, la qualité de ses planches sont excellents.
J’ai été vraiment emballé par ce titre décalé, original et plein de potentiel. Mais, car il y a un mais, je suis encore un peu dans l’attente du fait d’un manque de fil rouge. Je ne sais pas où veut nous emmener le titre. Y aura-t-il une intrigue sur le long terme ? Ou bien n’est-ce qu’une succession d’histoires ? Si c’est le deuxième cas, ça va moins me plaire.
Pour le moment, je ne me joins pas à la hype, mais je vais suivre de très très prêt ce titre qui aura su me séduire.
Vivement le tome 2 pour se faire un avis plus franc sur cette série événement.
Et vous qu’en avez-vous pensé ? Toute cette effervescence ne vient-elle pas essentiellement de l’anim’ ?
L’un de nos chroniqueurs a bien aimé aussi, ça a l’air bien puissant. 🙂
La hype vient surtout du fait que le manga ne se prend pas au sérieux tout en étant simplissime et prenant. Et puis la réalisation de la série est une tuerie !
En tout cas ça nous change de l’archétype du super héros habituel et ça fait vraiment du bien. Il fallait oser s’aventurer sur les terres déjà bien compliquées et saturées de la thématique des « super héros »
Le tome 2 est-il enfin sorti ? impossible de le trouver ça me semble bizarre.
J’achète !
Série complètement décalée et dingue, mêlant humour et action à la perfection. Juste hyper sympa à lire, avec au fur et à mesure des nouveaux persos, toujours plus intéressants et atypiques !
@MrReccA : Une vraie bonne série, innovante, distrayante… En plus, les auteurs arrivent à ne pas tomber dans le piège de la routine et d’un concept qui s’épusie. Très fort. Mais OPM ne doit pas durer 40 tomes, ça n’aurait pas de sens.
Avec tout ce temps, on attends toujours la suite en anime !
One Punch Man, rein à dire, c’est le meilleur manga que j’ai connu. Jusqu’à maintenant, je me demande ce que Saitama a fait quoi pour avoir cette immense force ? Mais, j’avoue qu’il est très rigolo ce mec.