. No Longer Heroine – tomes 2 et 3 | Fant'asie
Kameyoko 11/09/2013 0
No Longer Heroine – tomes 2 et 3
  • Scénario
  • Graphisme

No Longer Heroine - tome 2

No Longer Heroine – tomes 2 et 3 de Momoko Kôda

Hatori dans tous ses états !

No Longer Heroine est l’un des derniers shôjô que j’ai pu lire. Ce titre faisait la fierté des éditions Delcourt/ Akata. Et je dois bien dire que j’ai compris pourquoi. En effet, le tome 1 m’avait très agréablement surpris, moi qui ne suis pas un grand amateur de shôjô.

J’avais donc hâte de voir si, une fois la surprise passée, j’allais continuer à apprécier cette oeuvre.

No Longer Heroine – tomes 2 et 3 de Momoko Kôda sont édités par Delcourt/ Akata et sont disponibles à la vente, respectivement, depuis les 15 mai 2013 et 03 juillet 2013.

Résumé de No Longer Heroine 2 et 3

Résumé du tome 2 :

Hatori a enfin déclaré son amour à son ami d’enfance. Mais elle ne s’attendait pas à un tel râteau. D’abord anéantie, elle se rabiboche avec lui comme si de rien n’était, mais reste persuadée qu’elle a encore ses chances. Mais comment faire quand on se sent si blessée, si abandonnée ? L’apparition du beau Hiromitsu, un membre de l’équipe de basket du lycée, risque de la troubler encore plus.

Résumé du tome 3 :

Cette fois, c’en est fini de Rita ! Hatori est bel et bien décidée à devenir une parfaite héroïne de shôjo manga. Elle commence même à éprouver de la sympathie pour son ex-rivale en amour. Mais le naturel revient toujours au galop… surtout quand la pulpeuse et un brin sadique Moe, la soeur du beau Hiromitsu, s’en mêle ! Combien de temps Hatori pourra-t-elle tenir ses bonnes résolutions ?

Hiromitsu et Moe, ces trouble-fêtes !

No Longer Heroine – tome 1 avait été une très bonne surprise. Ne lisant que peu de shôjô, j’avais été conquis par ce titre qui sortait des clichés du genre et s’en amusait même. Avec une bonne idée de base, Momoko Kôda avait réussi à créer un manga réellement plaisant et bien fichu.

J’avais donc hâte de lire la suite voir comment, dans la durée, la mangaka allait développer son idée originale. Et donc voir si ce premier opus n’était qu’un coup de chance.

Alors qu’on restait sur une Hatori chamboulée après le râteau de Rita, on retrouve cette dernière toujours autant accroc à son ami d’enfance. Malgré le peu d’espoir laissé par ce dernier, elle persiste dans sa relation à sens unique, se posant ainsi beaucoup de question sur sa réciprocité. On retrouve ainsi un des ingrédients utilisés dans le premier opus. A savoir la vision de sa relation par le prisme déformant d’une relation dans un shôjô.

Dans le deuxième volet de No Longer Heroine, on va voir arriver un nouveau personnage, directement inspiré des shôjô. Il s’agit d’un prétendant pour Hatori, beau, populaire, sportif, dragueur,arrogant entreprenant, mais aussi un peu agaçant. Hiromitsu, tel est son nom, est clairement introduit comme un trouble-fête, qui a pour rôle de « tenter » Hatori et de lui faire remettre en cause sa love story avec Rita.
De prime abord, il a le stéréotype du second rôle d’un shôjô, qui n’est là que pour apporter un peu de suspens et faire douter l’héroïne. Nous avons donc un personnage un peu cliché. Ce qui choque un peu vu l’orientation de ce manga. Ce personnage tombe dans le premier degré. Je veux dire par là, que No Longer Heroine me donnait l’impression de jouer avec les codes du shôjô pour mieux les tordre et jouer avec. Or ici, je n’ai pas eu ce sentiment. C’est un personnage stéréotypé. Ce qui me déçoit un peu.

Pourtant, ce personnage, volontairement agaçant, est intéressant. Son coté rentre-dedans, qui vient bousculer le statu-quo apporte un plus appréciable à l’histoire. La jeune fille est perturbée par la tentation Hiromitsu, sorte d’incarnation du serpent d’Adam et Eve. Il mettre Hatori fasse à ses propres doutes et contradictions au point qu’elle en vient à douter de sa relation avec Rita. On la sent chamboulée, ce qui perturbe ses relations avec les autres.

Dans le tome 4, c’est encore un nouveau personnage qui vient pimenter l’histoire : Moe, la cousine d’Hiromitsu. Cette dernière se place comme une copine de l’héroïne mais aussi comme une prétendante pour Rita. Mais elle est très entreprenante et aime casser les couples. Encore une autre fauteuse de troubles ! On assistera ainsi quelques coups tordus entre « copines ». Ce nouveau personnage est assez savoureux car elle est légère, rentre-dedans, un peu manipulatrice et sans complexe. Elle apporte encore un peu plus de fantaisie à cet univers, en apportant un humour cinglant.

No Longer Heroine, malgré, la petite déception Hiromitsu, confirme le bien que je pouvais penser de cette série. Hatori est une héroïne pas banale qui devient attachante de par ses défauts et son coté non lissé. Surtout qu’on pourra s’amuser avec ses tergiversations, ses manipulations, ses changements d’états qui dynamisent le récit et font marcher les zygomatiques. Il y a, ainsi, bon nombre de passages drôles où Hatori va essayer d’être l’héroïne de shôjô parfaite ou au contraire l’anti-héroïne idéale. Ce qui donne lieu à beaucoup de rebondissements et situations cocasses, s’amusant ainsi beaucoup avec les codes de ce genre de manga. L’humour est bien présent et renforcé par une héroïne prompte à s’emporter. Toute cette ambiance, cet humour, ces dialogues parfois savoureux font qu’en prend plaisir à suivre les pérégrinations de la jeune fille et de l’évolution de sa situation avec Rita.
En revanche, j’avoue ne pas avoir trouvé la traduction toujours pertinente. Même si elle est globalement de bonne facture, j’ai eu du mal avec certaines expressions censées être « jeunes ». Elles font parfois un peu tâches et on sent qu’il s’agit d’une adaptation plutôt qu’une traduction. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais ça se sent à la lecture, c’est moins fluide, ça accroche un peu.

Graphiquement, même si on ne peut cacher que nous sommes bien dans un shôjô (grands yeux, importance des trames…), la patte graphique de Momoka Kôda est moderne et dynamique. Cela doit beaucoup à l’expressivité des personnages centraux, ainsi que certaines grimaces ou visages déformés. On notera aussi quelques influences, clins d’oeil à l’âge d’or du shôjô.

Pour conclure, No Longer Heroine – tomes 2 et 3 de Momoko Kôda continuent à me donner envie de poursuivre la lecture de cette série, bien que se soit un shôjô. L’apparition de ces deux nouveaux personnages renforce l’aspect non policé de ce titre. Ces deux nouveautés font bouger le statu-quo et amène Hatori à réagir. Les personnages sont bien développés et on se prend d’affection pour Hatori. On sent que la mangaka prend plaisir à jouer avec les codes du shôjô, parfois pour les prendre à contre-pied, parfois pour sauter à pieds joints dedans, mais totalement volontairement, soit en guise de clin d’œil. Le résultat est qu’on s’amuse avec cette distance et cette connaissance de ce genre de manga. Cela ouvre ainsi la porte pour des gens peu familiers du shôjô.
No Longer Heroine confirme son statut de titre vraiment sympathique.

Et vous qu’avez-vous pensé de cette suite ? Le personnage d‘Hiromitsu, vous a-t-il aussi surpris par son aspect trop stéréotypé ?

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