. Man in the window – tome 1 de Masatoki et Anajiro | Fant'asie
Kameyoko 13/07/2017 4
Man in the window – tome 1 de Masatoki et Anajiro
  • Scénario
  • Graphisme

man in the window - tome 1

Man in the window – tome 1 de Masatoki et Anajiro

Une fenêtre sur l’avenir

Encore une fois, Ki-oon a mis la main sur un seinen prometteur. ce Man in the window va jouer avec l’idée que le présent et le futur peuvent communiquer. Et donc forcément que les actes du présent impacteront le futur. Mais dans quelles mesures ? Est-ce toujours prévisible ? Autant de question sur les conséquences des actes et des choix que ce manga va essayer d’aborder.

Man in the window – tome 1 de Masatoki et Anajiro est édité par Ki-oon et est disponible à la vente depuis le 13 avril 2017.

Résumé de man in the window 1 chez Ki-oon

Résumé de l’éditeur :

Quand Shuhei, 17 ans, reçoit un mot de la fille qu’il aime en secret, il n’en croit pas ses yeux. Sans se faire trop d’espoir, il se rend au lieu de rendez-vous, une ruelle sordide finissant en cul-de-sac. Comme indiqué, il frappe à la dernière fenêtre… et c’est une voix masculine qui lui répond ! Shuhei s’enfuit, mais lorsque l’inconnu l’appelle par son nom, il se retourne, interloqué. L’homme connaît son identité, ainsi que toutes sortes de détails intimes sur sa vie. Et pour cause : c’est son moi de 20 ans qui se tient devant lui ! L’adolescent a du mal à y croire, face à cette antithèse de son idéal de jeunesse. Hirsute, mal rasé, l’air blasé, le Shuhei adulte habite une chambre sombre et sale… De toute évidence, il a raté sa vie. Ses rêves d’avenir se sont écroulés, et il a sombré dans le désespoir. C’était compter sans la découverte de cette fenêtre, qui change la donne : tricher aux examens, gagner au loto, tout est possible à présent ! Le Shuhei du futur n’a plus rien à perdre, il est prêt à tout pour réécrire son passé. La tentation est forte, mais jouer avec les rouages de la destinée a un prix… Présent et futur s’entremêlent dans ce récit étrange et inquiétant, où rien ne se déroule comme prévu… Changer le passé est loin d’être simple. Une fois le processus enclenché, il n’y a pas de retour en arrière !

Peut-on réécrire son futur ?

Sur la papier Man in the window m’intriguait beaucoup. J’ai toujours adoré les œuvres qui explore « le temps » via des voyages temporels ou comme ici via des « fenêtres ». En effet, ici, on s’intéresse au personnage de Shuhei, lycéen studieux qui rêve d’entrer à l’Université de Tokyo. Un jour il reçoit une lettre d’Ayaka son « amoureuse ». Sauf que rapidement, il sait que ce n’est pas elle l’auteur. Néanmoins, il se rend au rendez-vous indiqué et suit les consignes. Il se retrouve en face d’une fenêtre avec un homme de l’autre côté. Et cet homme, bien que différent de Shuhei, plus négligé et loser est pourtant Shuhei. Mais une version plus vieille de 3 ans. Bien qu’il ait du mal à le croire, il va se rendre compte que son lui du futur a raté sa vie et est loin des espoirs du jeune homme.

Sauf que le Shuhei du futur est bien décidé à changer son présent en utilisant le Shuhei du présent (vous suivez toujours ?^^). Sauf que bien sûr le temps est instable et facétieux et réserve des surprises. Toute modification de la ligne temporelle peut avoir des effets insoupçonnés chez lui et ses proches. Un jeu bien dangereux.
Avec ce type de pitch, ça devrait vous rappeler le génial manga Erased de Kei Sanbe ou encore le très bon, mais un peu méconnu film, Fréquence Interdite.
Si l’on devait faire le comparatif avec Erased, ils partageraient certains points communs : le lien temporel, un ton assez dramatique, un assassinat, un héros « futur » un peu raté, la gestion des impacts des actions sur les différents « temps »… Mais il diffère sur un point essentiel, dans ce Man in the Mirror il n’est pas question de voyage temporel. Les Shuhei du présent et du futur restent dans leur époque respective. Ils communiquent juste via un fenêtre, sorte de brèche temporelle reliant les deux époques. Et l’autre point différenciant, c’est que c’est la même « conscience » qui gère les événement du passé et du présent dans Erased. Alors que là, c’est bien deux garçons différents (même s’ils sont la même personne avec 3 ans d’écart).

Et c’est cette impression d’avoir à faire à deux personnes différentes qui donnent du piment à ce titre. Car on se demande comment Shuhei est devenu si lugubre. Masatoki a aussi eu la bonne idée de travailler sur la « vraisemblance » de la réaction du jeune Shuhei. Ce dernier est dubitatif et a besoin de preuve pour croire son alter-égo du futur. Il s’interroge et ne prend pas pour argent comptant ce que lui dit l’homme derrière la vitre. Ce qui rajoute de la crédibilité (même si on part sur une base fantastique).

Les possibilités offertes par cette situation sont assez énormes et prometteuses. Et ce premier tome essaie d’en explorer quelqu’unes. Et notamment en tâtonnant sur les possibilités et le fonctionnement de ce lien et de l’impact des actes de chacun. Ce qui rend le récit assez passionnant, avec un enjeu et une ambiance fantastique. Et les auteurs jouent bien avec tous les paradoxes qui peuvent être créés par cette situation et nous retournent bien le cerveau. On se demande sans cesse si les actions impactent une ligne temporelle ou non, créer une autre ligne…

Beaucoup de question se posent aux lecteurs surtout qu’il y a un certain suspense autour du futur du Shuhei. Car le jeune homme du futur semble cacher encore pas mal de choses et donc probablement quelques rebondissements succulents pour la suite.

J’ai été absorbé par ce récit, sa construction, son aura de mystère et toutes les questions qui en découlent. Les auteurs jouent bien avec cette « fenêtre temporelle » et la confrontation entre deux versions d’une même personne. Malgré le caractère fantastique, j’ai trouvé que le tout faisait crédible, tant au niveau des réactions de chacun que des possibilités offertes.

Surtout que le dessin est de qualité. Sans être transcendant, il joue la carte d’une certaine fausse simplicité et celle du réalisme. Il n’y a pas d’esbroufe, mais ça renforce l’immersion. Les personnages font naturels, expressifs, les arrières plans sont détaillés et tout le trait donne un aspect réel.

 

Pour conclure, Man in the window – tome 1 de Masatoki et Anajiro est une belle introduction à une histoire qui s’annonce passionnante grâce à son concept. Mais pas uniquement. Les mangakas maîtrisent leur sujet, tout en donnant un côté crédible appréciable renforçant l’immersion. Le lecteur va prendre plaisir à voir l’impact de cette fenêtre sur le futur et voir tout ce que cela va impliquer. Surtout que l’ambiance laisse imaginer que tout n’a pas encore été dévoilé et que pleins de rebondissements viendront pimenter le tout au cours.

Ce man in the Window a le potentiel d’être un très bon seinen, bien fichu et capable de nous faire nous interroger. Vivement la suite !

4 commentaires »

  1. MrReccA 03/08/2017 at 10:31 -

    Hé hop ! Ta critique m’a inspiré, j’ai croisé le bouquin en grande surface hier soir et je l’ai acheté ! Je le lis sous peu et te ferai part de mon avis si tu veux 🙂

  2. Stephanie 08/08/2017 at 17:09 -

    Pareil, j’étais à Leclerc pour acheter ma calculatrice scientifique pour la rentré scolaire, et j’ai vu ce manga.
    Allez j’ai fait une pierre deux coups.

  3. Julia Lunatti 05/09/2017 at 15:48 -

    J’adore les histoires avec des voyages dans le temps ou thématiques similaires et ne connaissais pas du tout ce manga, tu m’as donné envie de le lire 😉

  4. Kameyoko 07/09/2017 at 11:07 -

    @Julia Lunatti : Je n’ai lu que le tome 1 mais il y a un vrai potentiel. Si tu aimes ces thématiques temporelles, cela pourrait te plaire.

Laisser un commentaire »