. Magical Janken Pon – tome 2 | Fant'asie
Kameyoko 10/07/2009 6

Magical JanKen Pon - tome 2 de Philippe Cardona

Magical JanKen pon – tome 2 de Philippe Cardona

Pol, Cooba et Chambellan le trio improbable

« J’ai bien cru que je n’y arriverais jamais, et pourtant, si, le voilà, ce tome 2! » C’est ainsi que le tome commence avec cette préface de Philippe Cardona. Dans celle-ci il exprime clairement les difficultés rencontrées quand on sort une histoire sous format « manga » lorsqu’ on est français.
Alors oui Magical JanKen Pon est un manfra (barbarisme signifiant manga français) dans son format. Sortir une histoire sous ce format fait grincer des dents quand c’est un français qu’il le fait. Réagir ainsi serait d’une bêtise totale puisque cela priverait de la lecture forte agréable de cette série.

Allons au-délà de ce préjugé à la c**, essayons de voir ce qu’il y a derrière.
Dans le tome 1 nous avions laissé Pol après avoir vaincu Bido et fait exploser le miroir où étais retenue Carotte. Dans quel état va-t-on retrouver notre jeune héros? Carotte est-elle définitivement morte? Le sorcier Iantrax en restera-t-il là?

Résumé de Magical JanKen Pon tome 2

Après sa victoire sur Bido, Pol reprend sa vie au collège où rien ne semble avoir changé. Personne ne se souvient des évènements ni même de Caroline dit Carotte, la seule personne avec qu’il est ami.
Il sombre dans une une sorte de dépression du fait de la perte de la malicieuse rouquine. Et ce d’autant plus que depuis l’explosion du miroir, dans lequel elle était retenue, l’espoir de la sauver est quasi-nul.

Mais bizarrement il se rend compte que seulement deux personnes se souviennent de Carotte : Stéphane Chambellan, l’exclu et le souffre-douleur geek de sa classe et Cooba Dutallus le « gros dur » du collège. Mais pourquoi eux ne l’ont pas oublié?

Pendant ce temps là Iantrax le sorcier continue d’élaborer ses plans afin de revenir sur Drimone. Il envoie des sbires s’occuper de Paul qui devra de nouveau endosser le costume de Magical JanKon Pon, l’officier JanKen.
Ces créatures contiennent chacune un fragment du miroir. Lestatomiamia apprend à Pol qu’en récupérant tous les fragments du miroir il pourra récupérer Carotte.

Mais les méchants se multiplient et il devra faire avec la présence encombrante de Chambellan qui souhaite l’aider en devant son « Robin ».

Cooba de son coté continue à vouloir vivre normalement tout en ayant connaissance d’évènements que les autres ont oublié.

Iantrax prépare ses plans et ses troupes

Ce tome 2 continue sur la lancée du premier volume avec un mélange d’humour, d’action, des personnages forts et de références à la pelle.
Ce qui différencie ce tome du premier, est à mon avis, à chercher du coté des personnages et de leur relations. Là ou l’opus précédent se contentait de planter le décor et de présenter plus le héros Pol et sa copine Caroline, là, ce tome met l’accent sur deux personnages aussi différents que fouillés : Stéphane Chambellan dit Chamby et Cooba Dutallus.

Les deux personnages prennent de l’importance. Ils sont très différents, le premier est un adolescent portant des lunettes, complètement exclu de son collège et qui vit dans son monde. C’est un peu le stéréotype qu’on a tous croisé dans nos jeunesses : le laissé pour compte, le souffre-douleur, le sans-ami…

Celui-ci vit dans son monde très geek. Il est passionné par les comics au point d’avoir des difficultés à vivre et à appréhender la vie réelle. Sa connaissance des comics va malgré tout lui servir puisque c’est grâce à ça qu’il comprend la situation et la position de Pol quand il est en officier JanKen.
Dès lors, il ne va cesser de « seconder » son héros. Il veut devenir son second comme Robin pour Batman.

Philippe Cardona nous brosse un portrait profond de ce personnage. On sent qu’il l’aime, au point de se demander si ce n’est pas sa représentation étant plus jeune. Ce doux rêveur est attachant par sa solitude et par sa position de souffre-douleur. Il a un rôle très particulier et je l’ai trouvé très touchant notamment lors d’une scène avec Cooba.

Ce personnage permet aussi à l’auteur de se faire plaisir en y insérant une incroyable quantité de références. Pour lui, il a crée des pages « Wigeekpédia » très sympas.

L’autre personnage mis en avant est Cooba Dutallus. Il s’agit du « tortionnaire » de Pol et Chamby. Mais au-delà de ce coté là, il prend une dimension supplémentaire parce que sous son apparence de dur, se cache une vie difficile et des sentiments plus complexes que ce que l’on pourrait croire.

Au travers des relations entre Pol, Chamby et Cooba, Philippe Cardona dépeint très intelligemment les relations compliquées lors de l’adolescence. Notamment le coté « complexe du homard » est bien rendu. On voit que ces jeunes se construisent une carapace bien dure à percer. Il montre avec beaucoup de finesse les difficultés à avoir un comportement adéquat face aux autres.

Mais bon Magical JanKen Pon ce n’est pas un shojo. Il s’apparente plus à Shonen, mais j’aime bien ça va plus loin que de l’action. Cette dernière ainsi que l’humour sont toujours au rendez-vous. Même si ici, l’action a vocation a développer l’intrigue plutôt que de « vrais combats » avec de vrais méchants. Là où on avait Bido, ici on a que des créatures pas de vrais confrontations.

Mais ce tome introduit les plans d’Iantrax et nous permet de faire plus connaissances avec ses généraux.

Les dialogues sont toujours aussi savoureux. Par contre, il faut savoir, qu’il y a beaucoup de texte pour ce type de format et donc les bulles sont chargées. Personnellement, j’aime beaucoup, parce que ça permet de mettre en avant les dialogues (qui sont souvent délicieux d’humour et de réparti). En plus, ça donne une vraie épaisseur au récit.

On retrouve toujours le style Cardona : des dessins de très bonnes factures (ce n’est plus du SD comme dans Sentai School), des décors nombreux et très détaillés, un chara-design propre à cet auteur mais très beau.

Et puis il y a toujours un double plaisir de lecture. Le premier c’est l’histoire mais le second c’est de s’amuser à trouver et reconnaitre les clins d’œil et références qui sont légion glissés par l’auteur. Je prend toujours autant de plaisir à regarder scrupuleusement les cases à la recherche d’un clin d’oeil. Il ne sera pas rare de croiser des personnes ou objets reconnaissables d’autres mangas/ comics. Par exemple amusez-vous à trouver à quoi font références les vêtements de Chambellan.

Un excellent volume que j’ai beaucoup apprécié, notamment par le développement de Chamby et Cooba. L’histoire se développe, bien qu’au départ elle semble assez classique (un ado qui trouve devient un héros et qui combat des ennemis d’un autre monde).. En reprochera, cependant un petit manque d’actions d’ampleur qui ne serait tarder (enfin si la suite voit le jour).
Un tome qui ravira, à n’en pas douter, ceux qui apprécient le travail de Philippe Cardona, puisque c’est lui tout craché mais aussi aux autres.

Certes c’est un titre qui se perd dans la masse des parutions mangas, et qui n’est pas aidé par la communication, mais c’est vraiment un excellent titre qui mérite d’être découvert. Un série qui prouve qu’en France aussi on peut faire des très bonnes choses si on prend la peine d’aller plus que le « c’est français donc ça peut pas être un bon manga! »

Vivement le tome 3!!

Et vous que pensez-vous du traitement de Chambellan et Cooba? Aimez-vous cette série?

6 commentaires »

  1. Wizzil 19/07/2009 at 00:33 -

    c’est bien, les manfras 🙂

  2. Seraf 24/07/2009 at 10:32 -

    D’un autre coté, vu la qualité moyenne des « manfra », ce n’est pas étonnant que ca fasse grincer les dents. Je suis plus que sceptique sur le genre, mais je lirais MJK, histoire de voir.

  3. Kameyoko 24/07/2009 at 11:09 -

    @Seraf : Honnêtement moi la nationalité je m’en moque. Ce que je recherche c’est un format et un style. Il y a certes des « manfra » pas terrible mais faut pas oublier que généralement, ces auteurs sont seuls et ne disposent pas d’assistants comme les mangakas japonais. Les moyens ne sont pas les mêmes.

    Mais n’oublions pas aussi qu’il y a des mangas qui se vendent bien mais qui pourtant sont à la limite d’être nul ;).

    De toute façon le meilleur moyen c’est d’essayer.

  4. Seraf 24/07/2009 at 20:07 -

    Je ne pense pas que ca soit une question de moyens. si les japs ont des assistants, c’est aussi a cause des delais imposés, qu’on n’impose heureusement pas aux francais.
    Apres oui c’est une question de format et de style, mais les manfra sont peu nombreux, je les ai quasiment tous lu et dans l’ensemble un gros « bof ». Apres y’a peut etre des exceptions je verrais avec MJK.

  5. Kameyoko 25/07/2009 at 22:49 -

    @Seraf’ : C’est une question de moyens aussi et je persiste. Les mangakas peuvent vivrent de leur passion. En france c’est déjà beaucoup plus rare. Donc bosser des mois pour rien c’est peu motivant. Et de plus, vu que les moyens sont faibles, l’auteur de manfra se tape tout le boulot de dessin, encrage, tramage, scénario…. C’est plus compliqué que lorsqu’on a une tripotée d’assistants.

    Mais ce manque de moyen ne doit pas non plus masqué quelques oeuvres plus que moyennes. Mais dans le tas il y en a vraiment de bonnes. Tu verras avec MJKP ce que tu en penses (même si ce n’est pas à 100% un pur manga français)

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