
- Scénario
- Graphisme
L’Île Infernale – tome 1 de Yûsuke Ochiai
Premier titre pour Komikku Editions
L’Île infernale est un titre un peu spécial puisqu’il s’agit de la première publication d’un nouveau venu dans l’édition de manga : Komikku. Et pour se lancer, cet éditeur a choisi un seinen brut et violent. Le synopsis annonce quelque chose de simple à base de vengeance et de survival sur une île peuplée de criminels, mais qui, moi, me donne envie.
Reste à voir ce que ce manga va proposer et voir comment Komikku s’en sort pour son premier travail.
L’Île Infernale (Tengoku no Shima en Vo) – tome 1 de Yûsuke Ochiai est édité par Komikku Editions et est disponible à la vente depuis le 11 octobre 2012
Résumé de l’île infernale 1 chez Komikku
Résumé de l’éditeur :
La peine de mort n’existe plus au Japon. La peine ultime qui la remplace est l’exil sur une île coupée de tout. C’est là qu’arrive Ei Mikoshiba après s’être fait intentionnellement condamné. Son but : retrouver l’assassin de sa famille, son ancien ami, Sakaki. L’île-pénitencier se révèle un véritable enfer sur terre, une jungle sans pitié où les prisonniers, livrés à eux- mêmes, ont constitué une société d’une violence inouïe dans laquelle seuls les forts peuvent survivre. Ei semble taillé pour cet environnement hostile, mais réussira-t-il à accomplir sa vengeance ?
Une île-prison livrée à elle-même
L’Île Infernale est le premier manga d’un nouvel éditeur : Komikku. Ce dernier est à la base une librairie parisienne spécialisée. Il a décidé de se lancer dans l’édition de manga avec ce thriller endiablé.
Comme le laisse supposer le synopsis le scénario de ce manga est assez classique mais efficace. Pour caricaturer on se retrouver sur une île réservée aux prisonniers, mais totalement livrée à elle-même.
En ce sens, on retrouve un peu de Suicide Island, sauf qu’ici les criminels ont remplacé les suicidaires.
Comme on peut s’en douter, le titre ne fera pas dans la dentelle. C’est brutal, violent et ça va droit au but.
Mais la fin du volume nous montre que l’histoire pourrait prendre un virage peut-être pas aussi simple qu’on ne l’imaginait. On pourrait avoir autre chose que du bourrinage entre psychopathes. A voir si ça confirme.
Même si la la série est assez courte, puisque prévue en 3 tomes, ce volume est quand même assez introductif. On nous présente brièvement le héros : Ei Mikoshiba, son acolyte Hirofumi Kôzuma, l’île et l’objectif du héros. L’originalité de ce seinen vient du héros. Ce dernier s’est volontairement rendu dans cet enfer pour assouvir une vengeance; en tuant au passage 5 personnes. Ce qui montre la détermination du personnage et suscite de l’intérêt pour savoir pourquoi il va si loin. Et pour cela, le mangaka, Yûsuke Ochiai, va disséminer au cours du tome des flashbacks sur le passé de Ei et l’objet de sa quête.
Et on voit que c’est un personnage loin d’être lisse. Même si je ne m’y suis pas beaucoup attaché, sa persévérance et sa soif de vengeance le rendent intéressant et mystérieux. Surtout qu’il n’est pas décrit comme un surhomme.
Le contraste avec son compagnon d’infortune est saisissant. Kôzuma, de par son coté bavard, presque candide et peureux apporte un peu de légèreté et apaisement, tout en apparaissant comme une anomalie dans ce monde de violence.
Malgré son aspect introductif, l’ambiance de ce manga est déjà bien marquée. C’est violent, dur et la tension est constamment présente, tout en étant accompagné de mystère. L’atmosphère se dégageant est poisseuse et oppressante. On ressent bien le danger permanent qui plane.
Le tout étant servi par une narration bien huilée, rythmée, qui nous embarque jusqu’à la fin. Les phases d’action sont bien rendues et lisibles.
Evidemment, le tout se montrera peu surprenant. Mais pour peu qu’on aime les histoires d’homme, violente, qui sentent la testostérone et qu’on aime quand toutes les barrières morales ont sauté, alors ce l’Île Infernale est une lecture plaisante. Efficace à défaut d’être novatrice.
D’ailleurs il est marrant de voir à quel point les îles peuvent inspirer les auteurs. Ces derniers s’en servent souvent comme exutoire, ou comme endroit permettant de laisser parler ses instincts primaires. Souvent une île déserte est associée à violence et à du survival : L’île de Hozuki, Suicide Island, Battle Royal, Btooom !…
Graphiquement, le style de Yûsuke Ochiai est particulier. Il est assez brut de décoffrage presque lourd. Mais il joue beaucoup sur l’ambiance et cela convient bien à ce genre de seinen froid et dur. Ses cases sont chargées mais manquent parfois de finesse dans certains détails. Le charadesign est plutôt bon et les personnages sont assez expressifs. J’ai juste du mal avec Kôzuma dont je n’aime pas trop la représentation.
Du coté de l’édition, le travail est là ! C’est un bon début avec une couverture soignée, du papier assez épais, une traduction qui parait bien, et le lettrage est naturel. Ca me fait presque penser à du travail made in Ki-oon.
Pour conclure, l’Île Infernale – tome 1 de Yûsuke Ochiai ne révolutionnera pas le manga. Sur une base classique mais efficace, Komikku fait une bonne entrée sur le marché de l’édition. Ce manga court a dévoilé suffisamment de potentiel, du fait de son ambiance, de la quête de son (anti?) héros et de son rythme. L’histoire est efficace, violente, tout en proposant une atmosphère type thriller, appréciable. La suite devrait être moins introductive et rentrée encore plus dans le vif du sujet. Surtout que la fin du tome laissait entrevoir quelques possibilités qu’on a hâte de voir traitées.
Un seinen, peu surprenant mais efficace !
Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ? Que pensez-vous du travail de Komikku ?
J’ai bien aimé ce premier tome, prenant, captivant j’adore l’ambiance qui y règne !
Le tome 2 que j’ai pu lire est top ! il y a beaucoup plus « d’action/révélation » mais comme d’habitude on toujours envie de voir la suite … j’attend le tome suivant !