Liar Game – tome 4 de Shinobu Kaitani
Troisième manche du liar game
Liar Game est un manga que je trouve bien ficelé, avec de bonnes idées. Malheureusement, il pêche dans sa réalisation. Déjà le graphisme est un peu simpliste et figé mais surtout le personnage de Nao est horripilant.
Malgré cela, j’aime bien ce titre qui joue sur la psychologie et la roublardise.
J’espère que ce tome 4, avec le début de la troisième manche, proposera un jeu aussi tordu que les autres et qu’il mettra moins en avant Nao.
Liar Game – tome 4 de Shinobu Kaitani est édité par Tonkam et est disponible à la vente depuis le 01 décembre 2010.
Résumé de Liar Game 4
La manche de repêchage est terminée. Les joueurs restant vont pouvoir attaquer la prochaine manche. Après avoir fixé un lieu de rendez-vous, ils sont amenés en bus dans un endroit secret. Il s’agit en fait d’un aéroport désaffecté qui servait autrefois de douane.
C’est d’ailleurs le thème de la troisième manche : « Le jeu de la contrebande« . A la différence des autres parties, ici, c’est un jeu d’équipe. Nao et Akiyama vont devoir faire équipe avec les autres membres du repêchages, Fukunaga entre autres.
Chaque équipe sera tour à tour contrebandier puis douanier. Le contrebandier aura une mallette dans laquelle il fera transiter une somme d’argent (ou pas d’ailleurs). Il devra s’arrêter dans une pièce avec le douanier (un membre de l’équipe adverse). Ce dernier devra deviner le montant dans la mallette. S’il se trompe il devra donner au contrebandier la moitié de la somme annoncée. S’il a raison, il empoche la somme.
Cette manche sera plus compliquée puisqu’elle se jouera avec des montants plus importants mais aussi parce qu’en face, il y a un redoutable adversaire.
Un duel en perspective : Akiyama vs Yokoya
Pour cette troisième manche du Liar Game nous aurons le droit au jeu de la Contrebande qui diffère un peu des autres parties. En effet, même si le jeu reste individuel, il se fait en équipe. De plus, les enjeux sont plus gros avec potentiellement des dettes et des gains énormes. Il y aussi l’arrivée de nouveaux adversaires redoutables.
Tous ces paramètres vont modifier un peu l’approche de cette épreuve qui pousse l’individu à être prudent au détriment du groupe. Il va mettre en exergue la difficulté de la jouer collective quand il est si facile de se faire avoir individuellement.
Cette épreuve fait donc écho au discours de Nao du précédent tome sur la confiance, l’honnêteté… Cette partie là est assez intéressante.
Comme souvent avec Liar Game, la roublardise, le bluff et la psychologie vont être la clé de cette épreuve.
Même si on retrouve des points communs avec les autres épreuves, je ne trouve pas ça redondant. Le mangaka arrive à se renouveler et à proposer une épreuve originale tout en gardant l’aspect manipulation et psychologie.
Derrière Shinobu Kaitani se montre assez créatif pour imaginer des retournements de situations tactiques et intelligents. Il faut reconnaitre son talent créatif pour imaginer d’une part le fonctionnement du jeu mais aussi derrière en tirer partie avec des stratagèmes recherchés.
Moi, je trouve toujours ça aussi bien fait, intelligent, intriguant et de qualité.
Et d’autant plus qu’en face nous avons de nouveaux joueurs retors dont le fameux Yokoya qui s’annonce déjà comme étant un adversaire de taille, capable de se mesurer à Akiyama, mais tout en possédant le coté « salop » de Fukunaga.
Ce tome met en avant d’autres personnages jusqu’alors plus secondaire comme Kikuzawa qui s’affirme lors de ce jeu. Ce dernier semble bien être capable de sauver son équipe. Mais comment fait-il pour déjouer l’équipe adverse?
L’avantage de cette mise en avant d’autres personnages est que Nao est plus en retrait. Vu son coté tête à claque, exaspérant, ce n’est pas un mal. Au contraire, je dirai même que ça fait du bien au titre. On perd un peu en mièvrerie, niaiserie et crédulité.
Si cette mise en retrait de ce personnage féminin pouvait continuer, je préfèrerais.
Au niveau du scénario, on peut reprocher certains retournements de situation un peu faciles et pas très fins comme le cliffhanger de la fin du volume.
Comme depuis le début de la série le principal reproche (outre cette Nao) est vraiment le graphisme. Il est souvent un peu simple, manquant de finesse et avec quelques approximations dans les proportions ou l’anatomie. Mais surtout, il se dégage quelque chose de terriblement statique. La fluidité n’est pas au rendez-vous, ça manque de mouvement. On ne s’imagine pas les personnages agir. On les voit figer.
Pour moi, son trait manque cruellement de personnalité et de punch.
De plus, le mangaka abuse un peu de certaines expressions. L’étonnement, la stupeur, la surprise sont trop souvent utilisés. Au point que ça perd tout impact puisque tous les personnages ont cette expression toutes les deux cases. Quelque chose qui doit être rare et marquer un évènement marquant, est, ici, beaucoup trop utilisé, et donc ne permet pas de souligner le propos. Et ce d’autant plus que leur expression faciale est souvent similaire et toujours comme gravée dans le marbre.
Pour conclure, ce Liar Game – tome 4 est encore agréable à lire grâce à une intrigue bien ficelée. Les jeux du Liar Game sont toujours aussi intéressants et retors. Ce qui laisse place à des stratégies de roublardises et de manipulations mentales intelligentes, même si c’est parfois un peu too much. Mais bizarrement, je trouve que ça ne va pas trop dans le surréalisme.
De plus dans ce tome, Nao est un peu en retrait ce qui rend plus agréable la lecture et plus crédible. Il y a aussi de nouveaux personnages intrigants qui renouvelle un peu l’intérêt de ces épreuves.
Par contre Liar Game pêche toujours autant dans le graphisme. C’est figé, simple et la représentation des émotions est à revoir.
Personnellement j’aime vraiment bien, mais ce graphisme et l’abus d’expressions faciales font que ce titre ne fait pas encore parti des incontournables de la production actuelle.
Et vous qu’en avez-vous pensé?