Liar Game – tome 2 de Shinobu Kaitani
Le jeu de la décision minoritaire
Liar Game est un des titres les plus prometteurs de cette rentrée 2010. Même si le premier tome n’était pas exempt de tout reproche, on entrevoyait bien le potentiel du titre.
Le coté stratégique, manipulation, combat psychologique m’a de suite attiré. Le tout est quand même servi par un scénario bien pensé et maîtrisé.
C’est avec plaisir et enthousiasme que je me suis plongé dans la lecture du deuxième volet. L’occasion de voir si ce titre tient ses promesses ou pas.
Liar Game – tome 2 est édité par Tonkam et est disponible à la vente depuis le 18 août 2010.
Résumé de Liar Game 2 chez Tonkam
La deuxième épreuve du Liar game est sur le point de commencer. Un homme masqué annonce aux participants que le prochain jeu sera celui de la « décision minoritaire« . Le principe est simple. Plusieurs questions seront posées dont les réponses seront soit Yes soit No. Tous les participants devront choisir leur réponse dans un délai de 6 heures.
Seuls les candidats dont la réponse est minoritaire pourront répondre à la prochaine question, et ainsi de suite.
Mais l’épreuve est loin d’être aussi facile qu’on pourrait le penser et Nao va vite s’en apercevoir.
Akiyama, de son coté, a déjà une stratégie infaillible pour gagner à la fin. Mais pour cela, ils devront s’allier avec d’autres joueurs et donc se faire confiance mutuellement.
Mais le plan contient un faille importante : il ne faut pas que quelqu’un élabore la même stratégie que lui.
Surtout que parmi les joueurs, l’un d’entre eux, celui qui sera appelé « Monsieur X » a arnaqué une des joueuses prévues initialement. Ce dernier a donc moins à perdre que les autres qui devront rembourser la somme perdue. Ce qui fait de lui un élément qui pourrait bien chambouler le déroulement du jeu et du plan.
Akiyama Shinichi vs Monsieur X
Dans ce deuxième tome de Liar Game nos deux protagonistes vont participer à la deuxième épreuve du jeu : « le jeu de la décision minoritaire ».
Dans ce jeu, il n’est plus question de face à face. Il opposera 22 joueurs.
Les enjeux, bien que plus importants, restent les mêmes. Les perdants seront endettés et le ou les gagnants remporteront une forte somme.
Le principe de cette deuxième phase est simple. Une question est posée qui ne peut avoir que deux réponses « yes » ou « no ». La réponse ayant récoltée le moins de bulletins gagne. Les joueurs ayant choisis l’autre réponse sont éliminés. Et ainsi de suite jusqu’à ne plus pouvoir éliminer de joueur.
Un jeu au principe simple, mais qui se révèle diabolique. Il est sujet à plein de cas de figure, pleins de scenarii possibles.
Mais le mangaka prend une option que je ne m’attendais pas à voir. Je pensais que ce serait plus un combat de « mentalistes », les participants essayant d’influencer ou de deviner le choix des autres concurrents.
Shinobu Kaitani a choisi une autre voie, plus claire et peut-être plus facile mais très efficace.
Si l’alliance entre Nao et Akiyama était une évidence, je ne m’attendais pas à ce qu’ils en fassent une plus grande pour pouvoir gagner de façon infaillible. Très rapidement, le génie d’Akiyama va faire part d’un plan quasi-infaillible, qui nécessite donc d’être plusieurs.
Mais rapidement, le mangaka va introduire une incertitude, une menace qui plane sur la stratégie, sous le pseudonyme de Monsieur X.
Comme dans le premier volume, le plan élaboré par l’ancien escroc est très bien pensé. Il est d’une logique implacable, mais en même temps, il fallait-il le trouver.
Je pense encore qu’on ne tombe pas dans l’excès d’un plan planifié à outrance, où tous les rebondissements possibles ont été anticipés.
Kaitani a su pimenter ses phases avec des rebondissements bien menés. Alors certains sont, certes, convenus et on sait qu’ils vont avoir lieu, mais ce qui est intéressant c’est tout le cheminement derrière. Le lecteur ne sera pas surpris, et ce n’est, je pense, pas la volonté, puisque très rapidement le mangaka introduit le grain de sable qui pourrait enrayer la mécanique.
L’intérêt réside plus dans la recherche de l’identité de monsieur X, de comment résoudre ce nouveau problème et surtout l’explication.
La dernière partie de cette manche, elle joue beaucoup plus sur l’aspect psychologique, et j’ai beaucoup aimé. Elle ne se sert pas de ruses et d’arnaques. Tout est dans la manipulation mentale, le doute, la pression psychologique. On est clairement plus dans le coté « mentaliste » que j’apprécie.
De plus, Shinobu Kaitani parvient à bien expliquer les détails du plan et ce à quoi sont confrontés les adversaires. Le tout sans jamais être trop simpliste, ni trop lourd. C’est le bon dosage et c’est fait avec beaucoup d’intelligence.
Au niveau des deux personnages, Akiyama apparait de plus en plus comme le héros du manga. Il est doté d’un charisme certain et une aura de mystère l’entoure. On ne sait toujours pas grand chose de lui, son background n’est pas développé. Mais ses réflexions, sa capacité à faire douter l’autre, ses plans inspirent le respect et font de lui un personnage fort.
Heureusement, il arrive à éclipser cette Nao, qui même si c’est moins le cas ici, demeure toujours aussi cruche et exaspérante. Un personnage assez détestable pour le moment, même si elle est foncièrement bonne. Mais dès qu’elle parle ou agit, on a envie de lui mettre des claques.
Graphiquement, c’est assez agréable, même si on peut reprocher certaines cases un peu vides et certains personnages ne bénéficiant pas d’un charadesign soigné. Néanmoins, la mise en scène nous fait bien ressentir la pression et le doute de la situation.
Pour conclure, Liar Game – tome 2 souffre des mêmes défauts, mais qui se sont un peu atténués. Ainsi l’héroïne est toujours exaspérante, et on ne sait toujours rien d’Akiyama. Le graphisme est toujours un peu en deçà du scénario.
Car pour ce qui est de l’histoire, je trouve vraiment la lecture passionnante. Les intrigues sont bien posées, les raisonnements expliqués simplement sans pour autant prendre le lecteur pour un idiot. Les rebondissements sont bien maitrisés et ne sombrent pas dans la complexification à outrance, sans queue ni tête. On reste encore dans du cohérent et du logique.
Liar Game confirme son potentiel avec son scénario recherché, intelligent, qui captive le lecteur. Il se pourrait que ce titre soit une très belle surprise par la suite et devienne un incontournable.
J’ai hâte de lire la suite pour voir si Liar Game peut prétendre au podium de la meilleure nouveauté de l’année.
Et vous qu’en avez-vous pensé? Pensez-vous que nous tenons en Liar Game un excellent titre?
Ce manga me tente pas mal. A voir s’il est du niveau de Death Note dans son intrigue et sa mise en scène 🙂
@Trywan : Difficile de le comparer purement à Death Note qui avait un coté fantastique que n’a pas Liar Game.
Par contre niveau combats psychologiques, profiling, et escroquerie, c’est pas mal du tout et ça tient la route pour le moment.
Pour ceux qui recherche ce style de manga c’est une belle surprise. a voir par la suite.