Les vacances de Jésus et Bouddha – tome 1 de Hikaru Nakamura
Jésus et Bouddha en coloc à Tokyo
Kurokawa a acquis la licence Sei Onii san – Saint Young Men qu’il a traduit par Les vacances de Jésus et Bouddha. Ce titre a rencontré un certain succès au Japon.
L’éditeur français compte bien faire de même en France. Il n’hésite pas à le mettre en avant dans sa communication et ses évènements. C’est d’ailleurs ce titre qui été poussé lors du Salon du Livre. Sur le stand Kurokawa on ne pouvait pas passer à coté.
faut dire que sur le papier, il y a du potentiel. Mettre en colocation deux figures religieuses dans un Tokyo actuel, ça a de quoi susciter la curiosité.
Pari réussi?
Les vacances de Jésus et Bouddha – tome 1 de Hikaru Nakamura est disponible à la vente depuis le 10 mars 2011.
Résumé des Vacances de Jésus et Bouddha 1 chez Kurokawa
Après avoir œuvré pour le bien de tous durant plusieurs siècles, Bouddha et Jésus décide de prendre quelques vacances sur Terre. Pour cela, ils vont faire de la colocation à Tokyo.
Ils vont y découvrir une vie bien différente de celle de leur paradis. Difficile pour eux de s’adapter au monde moderne, surtout quand on est une image religieuse et quand on conserve certaines capacités.
Ainsi Bouddha devra faire face à sa production de lumière, ses lobes d’oreille proéminents, sa capacité à attirer les animaux et il devra accepter ses représentations terrestres. Jésus, devra lui éviter que sa couronne d’épines ne fleurisse, éviter de faire trop de miracles…
Mais les deux amis vont découvrir les joies du monde moderne : Bouddha et les mangas, Jésus et les blogs…
Une sainte colocation, divinement fraîche
Les vacances de Jésus et Bouddha, comme son nom l’indique, raconte l’histoire des vacances de Jésus et Bouddha sur Terre et plus précisément à Tokyo. Oui, oui, les deux personnages principaux sont bien les deux icônes de la chrétienté et du bouddhisme.
Mais évidement, il va se passer plein de petites choses, puisque ces deux entités religieuses ont conservé leurs pouvoirs. Une façon sympathique de « croquer » le mode de vie actuelle et les coutumes tokyoïtes.
Choisir ces icônes religieuses comme héros était quand même culotté. On sait, qu’actuellement, tout ce qui touche à la religion entraîne des réactions excessives. Cela laisse peu de marge de manœuvre pour ne froisser les susceptibilités.
Et de ce coté là, Hikaru Nakamura s’en sort très bien. Elle n’est jamais irrévérencieuse, ne critique pas, ni n’adule. Elle s’amuse juste à placer ses personnages dans une vie actuelle, tout en conservant leurs capacités. Elle arrive aussi à garder leurs caractéristiques et à relier leurs actions avec les références religieuses. Ainsi Jésus fait des miracles, garde un mauvais souvenir de sa crucifixion; Bouddha lui se souvient aussi de son éveil, fait mention de son disciple…
Par contre, pour bien apprécier le manga, il faut quand même avoir un minimum de connaissance de ces religions pour apprécier tous les passages et références. Vu mon peu de culture religieuse, je n’ai pas été dépassé. Donc ça reste assez facile d’accès.
Je trouve que la mangaka a trouvé la bonne formule avec ces deux figures religieuses. Elle ne se moque pas d’eux, mais joue avec ce qu’ils représentent et leurs actes remarquables.
De fait, ce manga est vraiment très frais et sympathique. On prend plaisir à voir comment Hikaru Nakamura se joue de ses personnages. Voir Jésus apprendre à nager, tenir un blog, acheter une tenue de samourai est très drôle ou encore Bouddha se lamenter sur la représentation d’un bouddha enrobé ou encore le voir se passionner pour un manga de Tezuka.. C’est décalé mais toujours rafraichissant.
L’humour est toujours subtile. On sent un respect pour ces figures mais une volonté de les rendre accessibles et drôles.
Et c’est mission réussie, puisque très rapidement ce duo devient attachant et charismatique. Ils ont une espèce de naïveté touchante et un mélange de bonté et d’humanisme qui fait du bien. C’est positif, sans jamais être donneur de leçon ou moraliste. Ce n’est pas le dessein du titre, tout comme il n’est pas un vecteur pour convertir.
La mangaka varie les situations souvent cocasses, parfois loufoques pour proposer finalement un éventail de lieu, d’us et coutumes assez représentatifs du Tokyo moderne et des japonais. Elle prend parfois plaisir à égratigner quelques travers ou petites exaspérations quotidiennes. Ainsi, un yakuza prend Jésus pour un parrain local, des touristes demandent à Bouddha de faire le ninja (puisque tous les asiatiques sont des ninjas)…
On prend aussi beaucoup de plaisir à les voir vivre en colocation et former une sorte de couple. On esquisse quelques sourires quand ils essaient de gérer leur budget malgré la propension de Jésus à acheter n’importe quoi.
En revanche le format du manga est un peu déstabilisant. Comme pour Une Sacrée Mamie, c’est une succession de scènettes sans forcément beaucoup de rapport entre elles. C’est donc un peu haché et cela manque parfois de fluidité.
On reprochera aussi la trop forte connotation japonaise du titre. En effet, certains gags ne marchent que parce qu’ils font appels à des traditions ou des coutumes japonaises qui ne trouvent pas écho chez nous.
Les graphismes sont assez légers, un peu simples parfois mais qui aèrent le manga donnant un petit coté zen. De plus, la mangaka s’approprie parfaitement ces deux icônes et se joue de leurs caractéristiques respectives. Je trouve qu’elle arrive à leur donner un coté moderne et en même temps classique.
La mise en scène est très bonne et le travail sur les expressions est excellent. Le coté humoristique du trait est bien présent notamment avec les visages des protagonistes, mais sans être exagéré.
On s’amusera aussi des nombreuses références religieuses soit en arrière-plan, soit avec les excellents tee-shirts de Jésus et Bouddha. Prenez le temps de les regarder, ça vaut le coup.
Pour conclure, Les Vacances de Jésus et Bouddha – tome 1 de Hikaru Nakamura a réussi son pari. Pourtant, le sujet était casse-gueule, mais la mangaka s’en sort très bien. Jamais irrévérencieuse, elle joue parfaitement avec les caractéristiques physiques, religieuse et symboliques des deux personnages pour nous proposer un humour subtil, certes référencé, mais toujours frais.
C’est un véritable plaisir de suivre les tribulations de ces deux personnages au sein d’un Tokyo actuel.
Graphiquement, c’est agréable à l’œil. C’est fin et aéré, avec des bonnes expressions faciales.
Je regrette le coté « scenette » qui casse un peu le rythme car on passe trop du coq à l’âne, et le fait qu’il faille s’y connaitre un minimum en religion et en culture japonaise.
Mais ce « Les Vacances de Jésus et Bouddha » est une bonne surprise, plaisante et que je continuerai avec plaisir à lire.
Et vous qu’en avez-vous pensé? Est-ce drôle ?
Au début ce titre ne me tentais pas vraiment, et lors du Salon du Livre je me suis quand même laissé tenter.
C’est très agréable à lire, et cela fait passer du bon temps. Il y a certains passages bien marrant, et des petites choses bien recherchées (les tee-shirts par exemple)
C’est un manga que j’ai simplement feuilleté, mais qui m’avait bien plu. Sur le peu que j’ai lu, Jésus et Bouddha étaient avant tout des modèles de perfection des christianisme et bouddhisme avant d’être les personnages religieux qu’on aurait pu attendre. C’est un manga qui tente de montrer la difficulté de conciliation entre l’idéal et la réalité.
Aussi, c’est vrai que l’auteur reste respectueux envers les deux personnalités et évite toute suffisance facile, ce qui est un très bon point.
J’en ai aussi profité pour le feuilleter et c’est vrai que c’est assez sympa, sans prise de tête. Néanmoins, je le placerai un cran en dessous de Arakawa Under The Bridge qui était tout de même plus drôle, bien que carrément plus barré aussi 😛
Ah et l’auteurE c’est bien Hikaru Nakamura, mais pas le Hikaru Nakamura champion d’échec. Ici c’est une femme 😉
@Akinori : Je n’ai pas trouvé que c’était des modèles de perfection. Ils ont plein de petits défauts, mineurs certes, mais je n’ai pas trouvé qu’il représentaient l’idéal religieux.
J’ai plus eu l’impression qu’il y a une volonté de les humaniser, mais en conservant leur attrait religieux (pouvoir et miracles) mais sans avoir ce coté « saint »
Mais il est vrai que le mangaka est respectueux des personnages.
@Apichua : Je ne connais pas Under the Bridge 🙁
Merci pour la précision sur l’auteure. je modifie de suite.
celui là, j’en lis des bonnes critiques partout et j’ai hâte de le lire…
Lu et approuvé! Merci de la découverte 🙂
Je suis un peu en colère.J’ai trouvé ce clip (voir surtout a la deuxieme minute) : http://www.dailymotion.com/video/xpgwm9_nutelle-moi-une-derniere-fois-les-rois-de-la-suede_musik . Quel blasphème ? Pourquoi donc moquer Jésus-Christ de la sorte ? Qu’entreprendre ?