Le fruit de l’Éternité tome 4 et 5 par Yuriko Asami
Perte de vitesse
Le fruit de l’Éternité est le seinen publié chez Doki-Doki qui sortaient de l’ordinaire. L’histoire semblait pouvoir proposer différentes pistes d’évolutions, et les personnages évoluaient tranquillement.
Je parle malheureusement au passé, car ces 2 tomes laissent un constat amer : tous ces éléments donnés au fur et à mesure de la lecture ne seront peut être probablement jamais utilisés. C’est bien dommage, car ce titre m’emballait plutôt bien, avait de belles possibilités.
Malgré tout, la lecture de ces 2 volumes reste intéressante, mais perd de son originalité.
En l’état, la conclusion de se titre se présente de mauvais augure, mais il faudra encore patienter un peu avant d’en savoir plus. Pour le moment, voici mon avis sur les volumes 4 et 5, parus en décembre 2010 et février 2011.
Résumé des tomes 4 et 5
Gankyû affronte toujours Aquea, qui a pris possession d’un corps humain. Celui-ci a tenter d’insinuer en erreur la jeune fille, mais celle-ci ne connaît que trop bien ces monstres, et sait à quoi s’attendre.
La victoire est donc gagnée pour Gankyû, mais Aquea a réussi à s’extirper de son hôte, et veut maintenant s’en prendre à Rinné. Mais pour la première fois depuis qu’elle héberge une pomme, Rinné ne va pas fuir, et affrontera ce démon très fortement diminué par son précédent combat.
Face à toute cette agitation, Gankyû pensait être tranquille pour quelques jours. Mais c’était sans compter sur l’arrivée d’une des nombreuses prétendantes de Guryû, qui souhaite défier Rinné. La pauvre Gankyû va donc devoir relever le défi à la place de Rinné, face à une fille qui ne possède que très peu de talent.
Le lendemain, Gankyû et la prétendante seront enlevées, et Rinné se fera tirer dessus.
Très rapidement la police entre en action, car il semble qu’un plus grand réseau se cache derrière cet enlèvement. Des Insectes aux yeux rouges sont en effet très présents dans ses enlèvements, et ceux-ci ne ciblent que les filles d’une école privée.
Pourquoi celles-ci sont-elles enlevées ? Et en quoi cette école à un rôle à jouer la dedans ?
Des intrigues sans trame de fond
Le fruit de l’Éternité a été jusqu’à présent une lecture plutôt agréable. Catégorisé seinen, le titre ne s’orientait pas vers de la violence et du gore, mais proposait une histoire classique, pas déplaisante du tout.
L’oeuvre est battit sur un fonctionnement par histoires auto-conclusives. Les intrigues sont donc indépendantes les unes des autres, faisant évoluer les personnages face à une situation particulière.
Dans certains titres, ces histoires sans liens sont tout de même tenues par un fil rouge, dirigeant l’intrigue générale de l’oeuvre. Ce que je regrette avec Le fruit de l’Eternité, c’est que les intrigues de ces histoires ne donnent pas d’indications sur un quelconque fil rouge.
Et lorsque l’on sait que le titre se termine en 6 volumes, la lecture des tomes 4 et 5 ne réconforte pas le lecteur, malgré des histoires intéressantes. En fermant ces 2 volumes, je n’ai aucune idée de la façon dont le titre peut se finir, ni quelle en sera la cause. Et dans ce genre de cas, je penche sur un arrêt plus ou moins brutal de la série, qui a conduit l’auteur à conclure son oeuvre rapidement.
Je m’avance peut être un peu, mais le dernier volume permettra d’avoir le fin mot de l’histoire.
Toutefois, ces deux tomes continuent sur la lancé des précédents volumes. L’intrigue débutée dans le volume 3 trouve donc une conclusion, mais n’apporte cependant pas beaucoup d’éléments à l’histoire (je dirais même aucun). Il s’agissait donc d’une intrigue importante, avec le fameux fil rouge en moins.
La suite est une succession d’histoire, permettant de mettre toujours plus en valeur le personnage de Gankyû, effaçant de plus en plus celui de Rinné, qui ne sert finalement à rien. Gankyû est donc bien le personnage principal de ce titre, au contraire de ce que l’on aurait pu penser lors de la lecture du premier tome.
Le tome 5 est l’occasion de faire changer d’environnement à nos héros, ainsi que la présentation de nouveaux personnages. Cela permet d’élargir un petit peu plus les intervenants, ainsi que le lieu de l’action.
Je trouve dommage que Yuriko Asami soit partie dans différentes directions, sans but précis, quitte à par la suite prolonger son intrigue, car le lecteur va se retrouver devant une conclusion hâtive, sans que l’auteure n’ait eu la possibilité de développer ses idées.
D’ailleurs en refermant ces volumes, je me suis demandé ce qu’il était advenu de l’idée introduite dans le second volume, comme quoi la pomme proviendrait du jardin d’Eden, et que le serpent cherchait à s’en emparer pour devenir l’égal de Dieu. L’idée aurait pu être creusée, mais j’ai l’impression qu’elle est passée à la trappe.
Le style du titre reste constant. L’auteure maîtrise maintenant ses personnages et son style, se permettant de réaliser des décors plus fournis.
Le style reste cependant simple, et me paraît toujours banal. Mais il convient bien à l’esprit du titre, qui reste classique, loin d’être exceptionnel.
La lecture de ces 2 tomes m’a déçue. La série semblait pouvoir être intéressante, et l’idée de savoir combien de volumes comptaient le titre permettait de savoir où l’auteure pouvait aller. Mais au final, il n’y a pas d’objectif, et l’on ne peut que se douter de la fin rapide du titre. Le dernier tome confirmera mes doutes, ou sera une très bonne surprise, mais pour le moment le manque d’objectif rend la succession des histoires sans grand intérêt.
Au final, Le fruit de l’Eternité est devenu une petite déception.
Que pensez-vous de cette série ? Pensez-vous que la conclusion permettra à la série de sortir du lot ?