Le Berceau des Esprits – tome 1 de Kei Sanbe

Des zombies dans un bateau

Après vous avoir proposé un concours sur ce manga, voici la chronique du Berceau des Esprits – tome 1 de Kei Sanbe.
Ce mangaka nous revient après l’Île de Hozuki et sa fin décevante. D’ailleurs on verra qu’il y a quelques points communs entre les deux. Espérons simplement que la fin soit de meilleure qualité.

Ce manga semble prometteur avec une ambiance horrifique, mâtinée de zombies, le tout se déroulant sur un bateau retourné en pleine mer.

Le Berceau des Esprits – tome 1 de Kei Sanbe est édité par Ki-oon et est disponible à la vente depuis le 08 septembre 2011.

Résumé du Berceau des Esprits 1 chez Ki-oon

Une classe de lycéen a la chance de partir en voyage scolaire pour une croisière sur un bateau. Mais ce voyage va tourner au cauchemar.
Le paquebot se retourne en mer et se retrouve sous le niveau de la mer. Pour ne rien arranger l’eau commence à s’infiltrer. Les étudiants sont choqués par les évènements. Ils vont devoir atteindre la surface dans ce bateau sans dessus-dessous.

Et pour compliquer la tâche, un forcené violent et armé d’une hache décime les voyageurs.
La tâche s’annonce compliquée pour ces lycéens, surtout quand un de leur profs se met à les étriper. Cette folie meurtrière semble se propager. Serait-ce des zombies ?

lycéens + zombies + lieu clos = massacres à la chaîne

Le Berceau des Esprits est l’une des nouveautés les plus attendues de cette rentrée. En effet, on retrouve Kei Sanbe (Île de Hozuki, Kamiyadori, Testarotho) qui nous propose un manga horrifique à base de zombies.

Aux vues du synopsis, on se doute que nous aurons à faire à un manga qui jouera la carte de la démesure et de la série B.

Et c’est ce qu’il est : un manga dont le scénario tient sur un post-it, avec des personnages stéréotypés mais du divertissement « spectaculaire » et fun. Une bonne grosse série B qui doit être consommée ainsi.

Kei Sanbe, contrairement à l’Île de Hozuki, par exemple, ne cherche pas à avoir un scénario développé, avec des intrigues, des éléments suspicieux… Non ici, c’est juste de la survie dans un bateau qui coule et face à des zombies. Point barre! D’ailleurs, dès la première page, le lecteur se retrouve en plein massacre. Un psychopathe, maniant la hache avec une certaine dextérité, décime les personnes à portée de main.

On rentre donc dans le vif du sujet. Il ne s’embarrasse pas d’une quelconque introduction. Par le biais de flashbacks, on reviendra sur les évènements ayant amenés à cette situation. Ce procédé narratif présente quelques avantages. Il met de suite dans l’ambiance, et dès les premières pages, le lecteur a un bon aperçu de ce qu’il trouvera dans ce manga. On ne le trompe par sur la marchandise, avec les bons, comme les mauvais cotés. C’est un pur divertissement, bourrin, violent, caricatural, sans réelle finesse mais jouissif.
Mais ce choix permet aussi de captiver le lecteur d’emblée. Nous n’avons donc pas un tome trop introductif, et c’est plutôt agréable car tout va vite. De fait, la lecture est rythmée, plaisante et la tension est de mise très rapidement.

Sang, démembrements et viscères sont bien au rendez-vous. Ça tranche pas mal, avec beaucoup d’imagination sur certains actes. Kei Sanbe montre un petit coté sadique pour certaines mutilations. Mais dans son « délire », c’ est plutôt fun.

Ce premier tome rentre de plein pied dans l’horreur, tout en présentant rapidement le contexte, les menaces et les personnages.
En parlant de ces derniers, rapidement un groupe de héros se détache et on suit ce groupe évoluer au sein du paquebot, en essayant de survivre, retrouver les autres et comprendre ce qu’il passe.
Pour le moment, même si ce sont typiquement des personnages de série B horrifique, on est quand même déçu par leur coté caricatural. Chacun d’eux est un stéréotype de personnage.
Nous avons donc l’héroïne en puissance, paniquée mais qui se révèle être plutôt courageuse; le mauvais garçon, solitaire, direct et un peu égoïste qui ne semble pas s’occuper des autres (mais qui a de grandes chances de devenir quelqu’un d’altruiste); le séducteur de bas-étage, et la fille énervante à souhait qui ne sait que se plaindre et geindre. Plus tard ils seront rejoints par un handicapé en fauteuil roulant.

Au niveau du charadesign, on reconnait le style graphique du mangaka. D’autant plus que beaucoup de personnages ressemblent à ce qu’il avait fait sur l’Île de Hozuki. Ce qui est un peu dérangeant. On retrouve également, une fille aveugle prénommée Yume (ça ne vous rappelle rien ?).

Autre point un peu dommageable, c’est les « heureux hasards », ou dit plus franchement quelques facilités scénaristiques. Ainsi dans le groupe de survivant, l’un d’eux connait parfaitement le bateau et ses caractéristiques; des armes sortent d’on ne sait où et d’autres petits éléments comme cela.

Un autre aspect m’a interpellé. C’est ces zombies. On sait qu’il s’agit de zombies car la communication sur ce titre joue beaucoup sur cet aspect, mais il me font plus penser à un mix entre des zombies classiques et les créatures de Crossed. En effet, ils ont bien une envie insatiable de dévorer les gens, la transmission est bien là, mais ils sont beaucoup trop agiles. Ils savent manier des armes avec dextérité. Ce point là me gêne.

Graphiquement, on sent que le mangaka s’amuse avec cette violence et ces membres découpés. On peut lui reprocher un charadesign qui se ressemble de série en série mais sur le reste c’est plutôt très bon. Son trait renforce le coté oppressant et horrifique du titre. J’aime bien ce mélange de noirceur et trait parfois un peu rond.
Le découpage est nerveux et la narration fluide. On retrouve également son goût prononcé pour quelques plans « pantsu » où on voit quelques petites culottes ainsi que quelques courbes aguicheuses. Un petit peu de fanservice, mais heureusement à petite dose, sans que ce soit gênant.

Le berceau des Esprits est un bon manga de série B. C’est divertissant, bourrin et régressif mais assez jouissif. Kei Sanbe ne s’est volontairement, pas embêté avec un scénario recherché et des personnages travaillés. C’est que du cliché caricatural, mais c’est, in fine, efficace.
Graphiquement, on a bien la patte du mangaka qui accompagne bien cet enchainement de corps mutilés.
Pour peu que l’on apprécie ce genre, qui ne fait pas dans la finesse, alors le Berceau des Esprits est à découvrir.
Si vous recherchez un scénario travaillé, des personnages fouillés, une ré-interprétation du mythe du zombie, passez votre chemin.

Personnellement, j’ai pris mon pied, mais si j’aimerais voir un peu plus de nuance.

Et vous qu’en avez-vous pensé? Trouvez-vous ça fun et décomplexé?