
Le Bâtard de Kosigan – L’Ombre du Pouvoir de Fabien Cerutti.
Du module pour Neverwinter Nights au roman.
L’avantage d’intervenir sur ce blog est que j’ai accès aux services presse “SP”, ce qui me permet de ne pas avoir à acheter tous mes romans.
Et quand je vois ce roman, je me dis que ces “SP” ont vraiment du bon. Objectivement, je ne pense pas que je me serai penché sur ce livre si Mnemos (que je remercie au passage), ne me l’avais pas envoyé.
Et quel dommage ça aurait été que de passer à côté d’un aussi bon premier roman.
L’auteur de ce roman, Fabien Cerutti, est professeur d’histoire agrégé, et œuvre depuis plusieurs années dans la communauté du jeu Neverwinter Nights et propose des modules (extensions) à ce jeu. Dans le cadre de ces extensions il a créé son personnage le Bâtard de Kosigan qui a rencontré un beau succès sur le net. Et j’ai très envie de me lancer de ce jeu et ces extensions depuis cette lecture.
Le succès de ces extensions a apparemment fait qu’un projet de BD avait été envisagé mais son éditeur l’aurait mis en relation avec un dessinateur feignant qui en 3 ans n’aurait pas créée une seul planche en 3 années. J’imagine la désillusion de l’auteur.
Suite à ça, il s’est lancé dans la rédaction d’un roman et a dû trouver un éditeur.
Le roman est aujourd’hui publié chez Mnémos, et serait tiré à environ 2.000 exemplaires qui j’espère trouveront très vite preneur !
Pour finir, je tiens à préciser que le travail de l’éditeur a été très bon, la couverture est quant à elle plutôt réussi, même si je ne sais pas pourquoi elle me fait beaucoup pensé au John Snow de la série Game of Throne…
Résumé du Bâtard de Kosigan chez les éditions Mnémos.
Le chevalier assassin, Pierre Cordwain de Kosigan, dirige une compagnie de mercenaires d’élite triés sur le volet. Surnommé le « Bâtard », exilé d’une puissante lignée bourguignonne et pourchassé par les siens, il met ses hommes, ses pouvoirs et son art de la manipulation au service des plus grandes maisons d’Europe. En ce mois de novembre 1339, sa présence en Champagne, dernier fief des princesses elfiques d’Aëlenwil, en inquiète plus d’un. De tournois officiels en actions diplomatiques, de la boue des bas fonds jusqu’au lit des princesses, chacun de ses actes semble servir un but précis. À l’évidence, un plan de grande envergure se dissimule derrière ces manigances. Mais bien malin qui pourra déterminer lequel… Dans la lignée des meilleurs romans de fantasy historique comme Le Lion de Macédoine de David Gemmell, Le Bâtard de Kosigan mélange avec brio la fantasy anglo-saxonne et l’histoire de France. Fabien Cerutti nous conte, dans ce roman qui se lit avec beaucoup de plaisir, une aventure pleine d’humour, de panache et de surprises.
Fils illégitime de R.R. Martin, Jaworski et Lovecraft.
Bon, ok vous vous dites que Toros il a pété une durite et que d’entrée il compare un inconnu à trois de ses auteurs favoris… Soyons franc, Fabien Cerutti et son premier roman ne sont pas au même niveau que ces trois là, mais la filiation me semble pertinente !
Pourquoi citer le Maitre de Providence dans ce qui semble être un roman de Fantasy me diriez-vous. Et bien car en plus de la partie romancée se déroulant au Moyen Age, vous avez régulièrement quelques courts chapitres prenant la forme d’un roman épistolaire se situant autour de 1900 lesquels sont centrés sur le descendant du Bâtard de Kosigan.
Et dans la première partie du roman ces passages rappellent indubitablement les écrits de Lovecraft : un jeune homme intelligent et sensé, se retrouve confronté à des événements étranges qui bien que dépendant de son domaine d’activité professionnel, il n’arrive pas à comprendre… Evidemment, on ne parle des Grands Anciens ou de constructions cyclopéennes, mais le principe est le même.
Bref, si au début je me suis demandé si ces rajouts étaient bien nécessaires, ils sont finalement très importants et permettent de justifier le monde dans lequel évolue le Bâtard de Kosigan. En plus de cela, une sous-intrigue finie par se développer sur cette période. A voir ce que cela donnera par la suite!
Revenons aux aventures du Batard de Kosigan, oubliez ici Lovecraft, mais rapprochez-vous plus des grands Maitres que sont R.R. Martin ou Jaworski. On retrouve en effet ici un monde moyenâgeux teinté de magie et de violence. Le roman m’a fait justement pensé à R.R. Martin pour son côté mature et violant, mais également au Vieux Royaume de Jaworski par le mélange des genres entre un monde très construits historiquement et la présence d’Elfs ou d’autres peuples de légende.
Mais la grosse originalité ici se trouve dans ce que ce Moyen Age est “réel”, il est construit sur des faits historiques, rappelez-vous que Fabien Cerutti est professeur agrégé d’histoire.
Bon objectivement, je ne peux absolument pas jugé de la réalité des faits historiques cités, ou de l’existence de tels ou tels personnages historiques tant mes connaissances en la matière sont limitées, mais je pense pouvoir faire confiance à l’auteur sur ce point.
J’ai pu me demander quel été l’intérêt de donner des bases historiques à ce roman mais finalement la partie épistolaire du roman le justifie tout à fait, et peut entraîner des développements futurs passionnant.
Bref, je ne veux pas rentrer trop dans l’histoire, mais on suit les aventures du Bâtard de Kosigan et de ses mercenaires qui participent à un tournoi mais qui semblent avoir des aspirations autres que seulement gagner ce dernier.
Contrairement au Trône de Fer (A song of Ice and Fire), les aspirations et les manigance du héros sont moins cachées et arrivent de manières moins brutales que dans l’oeuvre de R.R. Martin, enfin c’est que je me suis dit dans un premier temps.
En réalité l’intrigue est plus compliquée que ce qu’elle laisse à penser, et Fabien Cerutti a réussi à me surprendre. Toutefois, ce complot qui soutient l’histoire était tellement opaque que je suis presque sorti de l’histoire par moment en me demandant si l’auteur s’était bien relu sur certains points, mais finalement tout s’explique et je m’en veux d’avoir douté des capacités de l’auteur à tenir son roman.
Évidemment, tout n’est pas non plus parfait, le Batard de Kosigan est peut-être un peu trop fort et intelligent, et le dénouement de certains passages sont peut-être un peu trop simpliste (je pense notamment au déroulement du tournoi), de plus le passé du descendant du Bâtard n’a que peu d’intérêt pour l’instant et surtout sa triple carrière (voleur, professeur d’histoire et archéologue) fait un peu too much… Mais tout ceci ne m’a aucunement retenu de dévorer les pages de ce roman.
Le roman propose également une galerie de personnages plutôt sympathique, que ce soit aussi bien les personnages réels que les personnages fantastiques, notamment Dùn et Gunthar Von Weisshaupt.
Justement dans de trop rares passages (mais cette rareté permet de préserver l’effet), ce dernier personnage, homme à la tête de félin, prend sa plume pour nous compter les événements, et son style est un réel régal, qui démontre bien que ce Monsieur Fabien Cerutti est pétri de talent.
Pour conclure, L’Ombre du Pouvoir, est un projet casse gueule, mélange de fantasy et de faits historiques, roman se déroulant sur deux périodes différentes dont une partie est rédigée sous la forme épistolaire, mais finalement tout se tient, tout est légitime. Ce roman se lit avec un énorme plaisir, et rappelle aussi bien R.R. Martin, Jaworski que Lovecraft. Si par moment j’ai pu sortir du roman en me disant que l’auteur avait loupé certaines parties de son récit, je me suis fait finalement remettre à ma place avec grand plaisir en prolongeant ma lecture. Evidemment tout n’est pas encore parfait, mais c’est un premier roman, et j’ai pu regretter quelques facilités par moment. Toutefois je ne peux que vivement vous conseiller d’acheter ce roman, et de soutenir cet auteur qui a œuvré pendant longtemps bénévolement pour proposer des modules au jeu vidéo Neverwinter Night. Vraiment, soutenez ce roman, car je veux en connaitre rapidement la suite!
Avez-vous lu ce roman? Qu’en avez-pensé? Connaissiez-vous l’univers du Bâtard de Kosigan sous sa forme vidéo-ludique?
Lu à mon tour, et je soutiens complètement ! Des petits détails m’ont sorti du récit, mais sur l’ensemble, ça vaut vraiment le coup. 🙂
Surtout que si ce sont les mêmes petits détails, finalement tout s’explique sur la fin…
En tous cas je souhaite une belle réussite à ce bouquin l’histoire de pouvoir en lire la suite un jour !
Mouais… sur leur explication finale, je suis davantage dubitatif. La partie « XIVe s. » se justifie à peu près, c’est vrai, mais ce n’est pas le cas pour celle du XIXe s. on ne fait que deviner les liens sans vraiment en avoir.
Arf! 🙂
Serait-il possible d’avoir une version exhaustive de ce qui vous à sorti du roman chers (mais néanmoins très critiques) lecteurs?
Etant attelé à l’écriture de la suite, je voudrais (autant que possible) éviter de reproduire ces éventuels problèmes. (fabien.cerutti@free.fr pour le contact direct ;))
Par ailleurs, il ne me semble pas qu’il demeure le moindre « flou », concernant l’aventure XIV°, Dionysos (mais n’hésite pas à me détromper).
Quant au XIX°, il est normal d’être dubitatif en ce qui concerne les explications finales, puisqu’il n’y en a pas encore… 🙂 (L’objet de ce premier tome étant, pour cette partie de l’histoire de mettre en place l’ensemble du socle du mystère. Il existe cependant un lien majeur entre les deux époques du récit: le manuscrit écrit par le Bâtard de Kosigan lui-même, que le lecteur finit de lire à peu près en même temps que son descendant…Unissant ainsi brièvement les 3 réalités…). 🙂
Quoiqu’il en soit, merci d’avoir lu et je suis content que vous ayez aimé (n’hésitez pas, à ce propos, à bien insister là-dessus, car les lecteurs potentiels sont prompts à aller lire ailleurs en cas de mauvaise impression 🙂
Bonne journée,
Fabien
Cher Monsieur,
Merci de votre présence sur ce blog, c’est un honneur !
Je crois que j’ai bien insisté sur le fait que j’avais beaucoup aimé votre roman, et je ne cesse de le recommander !
Pour les parties qui m’ont faites sortir du roman, je vous avouerai ne plus les avoir en tête, ma lecture remontant déjà à quelques mois, de plus comme j’ai pu l’écrire les points qui m’avaient posés problèmes ont finalement étés légitimé par la fin du roman.
Une de ces parties dont je me rappelle, est le moment où on apprend que le bâtard avait loué (ou acheté) le « chateau » dans lequel il se réfugie après avoir libéré le prisonnier.
Sur le moment j’ai trouvé que ceci n’avait aucun sens, mais comme j’ai pu l’écrire, je vous avais sous-estimé !
Désolé, mais ma mémoire ne me permets pas de me rappeler des autres cas de ce type…
Merci pour ce très bon roman, dont j’attends la suite avec impatience.
L’honneur est partagé. 🙂
Merci à vous pour votre chronique ainsi que pour vos chaleureuses recommandations.
Si jamais la mémoire vous reviens, n’hésitez pas à m’en faire part.
A bientôt peut-être, sur tel ou tel salon?
Bonne journée à vous.