
La Légende de Titus Crow de Brian Lumley.
Lovecraft, monde étendu.
C’est marrant de tenir un blog, en plus de partager mes lectures, j’ai pu revenir en arrière sur ma découverte des écrits de Lovecraft grâce à mes précédentes chroniques.
Si dans un premier temps j’avais été un peu dépassé par cet univers, j’ai été remis dans le droit chemin grâce à la préface de Jérôme Bouscaut présente dans Cthulhu Le Mythe, édité chez Bragelonne et Sans-Détour.
Depuis cette lecture mon amour des écrits du Mage de Providence est allé grandissant, et j’ai pu lire pas mal d’autres textes sans pour autant vous en parler ici.
Après les écrits de Lovecraft, je me suis dit qu’il serait intéressant de parcourir le monde étendu du mythe des Grands Anciens (après ma lecture du Neonomicon d’Alan Moore).
Or les éditions Mnémos viennent de sortir La Légende de Titus Crow de Brian Lumley, qui est un recueil de 6 romans dont le héros Titus Crow évolue dans l’univers créé du Reclus de Providence.
Résumé de La Légendede Titus Crow chez Mnémos.
Titus Crow, un érudit passionné d’occultisme, à l’esprit aventureux, entreprend d’éclaircir des événements récents aussi singuliers que terrifiants.
Dès lors, il se retrouve projeté dans une aventure horrifique hors norme par sa dimension et son danger pour l’esprit. Des profondeurs des océans, en passant par les fabuleuses Contrées du Rêve jusqu’aux espaces intersidéraux incommensurables, Titus Crow et ses alliés combattent dans une lutte sans merci et désespérée le retour des Grands Anciens et de leur maître à tous, l’abominable Cthulhu.
Brian Lumley est un des grands auteurs du fantastique anglais. Avec sa saga La Légende de Titus Crow, il rend hommage à l’immense H.P. Lovecraft et à sa création : le mythe de Cthulhu devenu une référence majeure de l’imaginaire contemporain.
Lumley développe avec un formidable talent de conteur la sombre légende de Cthulhu, l’actualise et la marque d’une belle originalité. Maniant avec perfection la langue lovecraftienne, il ajoute sa touche personnelle et nous propose des hypothèses dérangeantes sur l’existence du mythe.
La Légende de Titus Crow est une lecture incontournable et palpitante pour tous les nombreux amateurs de H.P. Lovecraft et du genre fantastique.
Le pouvoir de la connaissance.
Les six romans présents dans ce recueil sont les suivants : Ceux qui se terrent dans les tréfonds, La Transition de Titus Crow, L’Horloge des songes, Le Démon du vent, Les Lunes de Borée, et Elysia.
Pour information ces romans avaient été publiés chez Albin Michel dans les années 1970. Chose étrange, qui était certainement liée à une démarche commerciale, Ceux qui se terrent dans les tréfonds, La Transition de Titus Crow, L’Horloge des songes, avaient à l’époque pour nom Le Réveil de Cthulhu, La Fureur de Cthulhu, Les Abominations de Cthulhu.
Aussi, il est appréciable de la part de Mnemos de revenir à une traduction fidèle aux titres originaux, car autant vous le dire tout de suite, ces romans parlent des Grands Anciens, mais pas spécialement de Cthulhu (du moins pour le premier d’entre eux).
Je ne vous parlerai ici que de la Ceux qui se terrent dans les tréfonds, car je n’ai pas encore lu les autres ouvrages, et j’ai préféré faire une pause entre les romans proposés pour ne pas en faire overdose.
En tout état de cause, il ne peut être contesté que Brian Lumley maîtrise ses classiques, enfin ceux de Lovecraft. Le début du roman est un exemple d’hommage parfaitement maîtrisé. Il en reprend tous les codes, des hommes instruits exposés à des faits qu’ils ne comprennent pas, subissant une longue descente vers la folie, les entraînants vers une mort tragique… L’auteur d’ailleurs alterne les styles de narration en ce début d’ouvrage, d’abord épistolaire, puis sous la forme d’articles de journaux.
On suivra les aventures de Titus Crow, occultiste anglais. Évidemment, dès qu’on apprend le passe-temps de notre protagoniste, on sait que le postulat de départ d’un ouvrage Lovcraftien est quelque peu bouleversé, puisque cette profession engendre forcément le fait que l’étrange existe et est connu dans ce monde. Ce dernier sera accompagné de Henri-Laurent de Marigny, exerçant également dans le paranormal.
Bref, vous l’aurez compris, nos deux protagonistes vont se retrouver confrontés aux Grands Anciens et à leurs Minions… Ces derniers auront à leur disposition pour enquêter des extraits du Nécronomicon, du Culte des Goules, voire de certains témoignages d’un écrivain de Providence qui aurait reporté certains événements s’étant déroulés notamment à Innsmouth, publiés dans des pulps, mais qui auraient été perçu comme des œuvres de fictions. Objectivement j’adore cette idée.
Par contre, ce qui créait la peur dans les œuvres de Lovecraft, c’est justement l’inconnu. Or ici, nos protagonistes ont le savoir, et des forces pour lutter contre les Grands Anciens se mettent en place. Du coup, je n’ai pas ressenti cette étrangeté et cette horreur qui se dégage des œuvres du Maitre de Providence.
De plus, pour se sortir de certaines situations les moyens utilisés me semblent très léger, ce qui m’a fait clairement râlé. Le Deus Ex Machina est toujours difficilement justifiable.
Par contre Brian Lumley a fait un travail de classement des créatures mythologiques Lovecraftiennes très complet, et il en est de même pour les nombreux ouvrages fictifs traitant des Grands Anciens. Je n’ai pas la connaissance nécessaire pour savoir s’il s’agit d’un réel travail de recoupement entre ouvrages, ou si il invente différents liens, voir créatures, mais en tout état de cause il est indéniable que Brian Lumley essaie d’être complet dans son approche du Mythe.
Pour conclure, La Légende de Titus Crow, du moins le premier roman qui est proposé, est un hommage appuyé à Lovecraft. L’auteur démontre qu’il en maîtrise tous les codes du style et les utilises en début d’ouvrage de manière très convaincante. Par la suite il donne le savoir du Mythe des Grands Anciens à ses protagonistes afin de les soustraire à leur menace. Et cette partie ne m’a pas convaincu. Toutefois, il reste que La Légende de Titus Crow permet de retrouver les créatures du Maître de Providence, et cela fait toujours plaisir.
Avez-vous lu ce roman? Quelle création autour de l’œuvre de Lovecraft me conseillerez-vous?