. Kongoh Bancho – tome 1 et 2 de Nakaba Suzuki | Fant'asie
Kameyoko 10/06/2011 2

Kongoh Bancho - tome 1 de Nakaba Suzuki

Kongoh Bancho – tome 1 et 2 de Nakaba Suzuki

Un shônen qui ne se prend pas au sérieux

Kongoh Bancho est l’une des dernières nouveautés de Kana, qui a pas mal communiqué dessus. Pourtant ce titre n’a, à première vue, pas tous les atouts de son coté. La couverture est relativement moche, le personnage a un charadesign particulier, le titre n’est pas très vendeur, et le synopsis laisse supposer un shônen bateau….

Et pourtant, il serait dommage de le condamner avant lecture car ce Kongoh Bancho pourrait vous surprendre.
Kongoh Bancho – tome 1 et 2 de Nakaba Suzuki sont édités par Kana et sont disponibles à la vente depuis le 06 mai 2011

Résumé de Kongoh Bancho 1 et 2 chez Kana

Akira Kongoh est un lycéen hors norme. Son imposante stature, sa musculature, sa coupe de cheveux improbable et son regard perçant ne passent pas inaperçus. Il vient de rejoindre son nouveau lycée, où il retrouve Hinako qu’il avait déjà croisé avant.
Ce grand gaillard prétend être ici pour mettre à mal une organisation secrète. Cette dernière souhaite stopper la décadence du Japon. Et pour cela, dans chacun des 23 arrondissements de Tokyo, elle a nommé un « bancho« , un chef d’arrondissement amené à se battre contre les autres. Le dernier bancho restant contrôlera Tokyo et sera amené à diriger le pays.
Avec sa force herculéenne, et sa droiture, Kongoh compte bien empêcher cela et affronter les « banchos« .

Un shônen très étonnant et décalé

Kongoh Bancho est un manga assez atypique. Atypique dans son approche, son ambiance et le ressenti du lecteur. Je vais essayer d’expliquer plus clairement en quoi.

Ce titre se définit comme un shônen. On y retrouve des combats, certains sanglants, à mains nues ou avec des armes et des mandales dans tous les sens. Pourtant, l’approche du shônen diffère de la production actuelle.
Déjà son héros, Akira Kongoh est loin des critères « héroïque » établi dans les shônens. Déjà, c’est un monstre physiquement, aussi grand que large, là où les héros habituels sont plutôt fluets. Il a un coté délicieusement rétro dans son charadesign, son attitude et dans certaines de ses poses. Contrairement à tout héros de nekketsu, pour l’instant du moins, il n’a pas un potentiel caché qu’il doit développer. Il est déjà hyper balèze dès le départ. Il n’y a pas cette phase de découverte de ses capacités et d’entrainement.

Une des premières scène voit Kongoh décimer un clan yakusa en portant une limousine sur l’épaule. Ça donne le ton.

Ensuite, ce héros atypique a un sens moral très développé. Il ne supporte pas l’injustice et est prêt à mourir pour défendre la veuve et l’orphelin. D’ailleurs cette fameuse scène à la voiture sur l’épaule a pour cause un évènement qui reflète bien la mentalité du personnage. Il est allé se farcir tout un clan parce que l’un des yakusas a déchiré le dessin d’une petite fille.

Kongoh Bancho - tome 2 de Nakaba Suzuki

Complètement improbable ? Oui, et c’est assumé. C’est aussi en ça que ce titre est atypique, dans son ambiance. Il s’en dégage quelque chose de complètement improbable, d’ailleurs le lecteur n’y croit pas une seconde, mais c’est totalement assumé et le manga joue sur le second degré. On sent une certaine forme de dérision vis-à-vis des codes du shônen, une volonté d’en jouer tout en s’en détachant. Il y a un coté kitsh, presque caricatural qui se dégage du titre, mais sans jamais être ridicule. Pourtant sur le papier ça pourrait être le cas. Le scénario n’est pas très développé et assez basique, juste sujet à une succession de grosses bastons opposant Kongoh à des adversaires improbables, stéréotypés mais funs. Le rythme est soutenu, les combats et adversaires s’enchainent vite, sans temps morts.

L’ambiance a vraiment un petit quelque chose de captivant entre son détachement vis-à-vis du genre, le coté « à l’ancienne » du héros, cette volonté de ne pas se prendre au sérieux.

Ce manga est atypique, parce que sur le papier et même au travers de ma critique, Kongoh Bancho sent la mauvaise surprise. Pourtant, j’ai bien aimé ce titre.

Le coté décalé est assumé à 100% et il n’y a aucune volonté de vraisemblance et de faire un chef,  et pourtant ça fonctionne. Pour peu qu’on rentre dans le trip, on est pris dans cette lecture plaisante, qui détend et qui ne se prend pas la tête.
Ce héros caricatural, au charadesign étrange, se révèle finalement attachant et charismatique.
L’action est bien maitrisée et agréable. Là aussi on n’y croit pas une seconde, mais c’est traité de façon assez fine dans ce délire, avec des petites touches humoristiques (comme la référence à Jesus dans un des combats). Les combats sont courts mais intenses et toujours avec un coté surréaliste, au final, appréciable.
Mais bien sûr, il faut adhérer au postulat de base.

Coté dessin, Nakaba Suzuki, mélange old school et modernisme. D’ailleurs graphiquement, il y a un petit coté Hokuto no Ken, avec ces personnages géants, ces adversaires lookés et dans le cadrage très rapproché des coups.
Les personnages, surtout Akira Kongoh, ont un coté rétro. Il y a des visages et des expressions qui rappellent de plus vieux titres. Mais pour les décors, le découpage, certains effets visuels, il fait actuel.
Son style, outre ce mélange ancien-récent, est plutôt classique, mais il y a une touche de personnalité qui fait qu’au final il se différencie assez de la production actuelle. Sa touche va bien en adéquation avec le style de ce manga.

Pour conclure, j’avais un apriori assez négatif sur Kongoh Bancho au départ. Je sentais le titre improbable, irréaliste, exagéré… Et pourtant, étrangement, c’est ça que j’ai apprécié. Ces aspects sont assumés et revendiqués. De fait, il s’en dégage une atmosphère et un style particulier qui diffèrent des shônens actuels. Bien sûr, il faut rentrer dedans. Même si ce n’est pas le titre de l’année, il remplit pleinement son rôle de divertissement. C’est décalé mais fun. Ces tomes 1 et 2 plantent bien le décor et on sait qu’on aura le droit à une succession d’affrontements avec des banchos tous plus débridés les uns que les autres.

Un titre particulier, qui ne fera pas l’unanimité mais qui est bien sympa quand même.

Et vous qu’en avez-vous pensé? Avez-vous appréciez le coté décalé et improbable du titre ?

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