. King City 1 – tome 1 par Brandon Scott Graham | Fant'asie
Bagooor 10/06/2010 1

King City 1 – tome 1 : Maitre chat par Brandon Scott Graham

Que du bon chez Milady

Depuis quelques mois, je m’intéresse de plus en plus aux titres publiés chez Milady Graphics, et je dois dire qu’ils proposent de très bons titres comics.
Après Empowered, que j’ai trouvé plutôt sympa, suivi de Scott Pilgrim, très distrayant mais un peu sur-estimé pour le moment (la suite nous dira s’il mérite sa notoriété), voici maintenant King City.
Très proche du traitement un peu manga de Scott Pilgrim, Brandon Scott Graham nous entraine dans un monde complètement loufoque, où il est tout à fait normal de commander de la crème de thon avec des beignets à l’oignon au petit déjeuner, et de donner des sérums à un chat pour en faire un périscope.

King City est donc le dernier gros titre en date de cette récente maison d’édition de comics, et j’espère que le titre rencontrera tout le succès qu’il mérite.

Bienvenu à King City.

Résumé du tome 1

Joe rentre à King City, sa ville natale avec son chat Terrien J.-J. Chatingsworth III. Mais ce retour est due à une mission : ils vont devoir aller dans les bas-fonds de la ville pour récupérer une clé. Lorsqu’il se retrouvera face à cette clé, il en fera une copie conforme grâce à son chat ! En lui injectant un sérum particulier, Joe peut demander à Terrien de faire n’importe quoi, dont dupliquer une clé…

Cela peut paraitre étrange, mais Joe est en fait un maitre chat. Après s’être entrainé pendant plusieurs années dans une ferme avec d’autres personnes, il est de retour à King City.
Sa première mission, qui semblait si simple, ne s’est pas déroulée sans accrocs. Après avoir fait une copie de la clé, il se fera surprendre sur le toit d’un train par un homme en noir qui lui fera une blessure au bras (ainsi qu’une tâche en forme de crâne).

Dans cette ville où règne plusieurs gangs et où les agressions sont monnaies courantes, Joe va devoir se refamiliariser avec la ville, en retrouvant son vieil ami Pete. Et comme toute ville ne regorge pas que de bons souvenirs, Joe tentera ainsi de ne pas recroiser Anna, son ex.

Dans cette ville où se mélange les souvenirs de Joe, et de grands bouleversements, quelque chose semble se préparer dans l’ombre.

Un comics très manga

Un peu dans la même veine que Scott Pilgrim, également chez Milady Graphics, ce comics est très orienté manga. En effet, il s’en rapproche par la taille, par le style graphique très simple, ainsi que par l’absence de couleur.
Étant à la fois lecteur de comics et de mangas, ce petit mélange donne vraiment un résultat très plaisant, et pourrait permettre aux lecteurs de mangas de découvrir les comics (et vice-versa).
C’est donc une oeuvre très décalée qui peut toucher un public assez large, et j’espère qu’elle rencontrera un très large succès.

Durant l’article, je le comparerais beaucoup avec Scott Pilgrim, qui semble partager avec King City beaucoup de points communs.
Mais King City propose au lecteur une atmosphère plus aboutis que Scott Pilgrim. Les deux oeuvres proposent un monde loufoque, où les règles et les lois de la nature semblent être différentes, mais King City semble pour le moment être plus recherché. Là où Scott Pilgrim basculait au milieu du tome dans le complètement loufoque, King City s’y dirige progressivement, en présentant des idées complètements dingues.
Il y a le background de la guerre contre les xombis de Corée, la consommation de craie par les anciens soldats, un chat qui peut tout faire, et même des ninjas qui se transforme en bûche de bois !

Avec la référence des ninjas et des bûches de bois, j’ai vraiment eu l’impression que l’oeuvre était destinée à un lectorat de « geek », beaucoup plus que ne l’était Scott Pilgrim. Car j’ai vu plus de référence dans King City que dans le précédent titre.
En effet, entre la référence flagrante aux Green Lantern, une scène faisant penser à Star Wars, ou le mug Transformers (et sans doute bien d’autres que j’ai dû louper), la lecture n’en est que plus agréable.
Il y a aussi pas mal de jeux de mots, et d’idées tirées par les cheveux (le cas par exemple des sodas tortue, avec le goût amer du « divorce », ainsi que la douceur de la « victoire »). La lecture est donc vraiment agréable, et chaque page est l’occasion de rechercher des petits jeux de mots et des références.

L’atmosphère assez particulière ainsi que l’environnement et l’impression qui se dégage de la ville se pose progressivement au grès des chapitres. Néanmoins, j’ai eu l’impression que les choses n’avançaient pas très vite, car passé les deux tiers du livre, on ne sait toujours pas où l’auteur souhaite nous emmener. Mais à la fin, les choses s’enchainent rapidement ! On est pris par la lecture et l’on découvre bêtement qu’il va falloir patienter quelques mois avant de découvrir la suite de cette oeuvre. On sent la montée en puissance de l’intrigue, avec notamment des personnages loufoques, mais néanmoins intéressants (et mystérieux).
Dans un texte en fin de volume, il dit être sur le second tome (mais le texte date de 2006, donc la série fera-t-elle 2 tomes ou plus ? C’est assez confus). J’attends donc de voir comment va évoluer son intrigue, et quelle direction prendra le titre. Mais globalement, je suis actuellement plutôt satisfait de cette lecture, qui est très agréable, et bien fun.

Au vu du synopsis, je m’attendais à voir plus souvent le chat à l’oeuvre, or il n’intervient que très rarement, et cela ne manque pas. Il intervient pour quelques scènes d’actions, ou des évènements de la vie de tous les jours, mais il n’est pas là en sur-dose. J’ai d’ailleurs bien aimé le traitement que lui réserve l’auteur, car on arrive à le trouver mignon, et à esquisser un sourire lorsqu’on le voit miauler devant son maitre.

Au niveau graphique, le style de Brandon Scott Graham est complet. Les personnages ont chacun leurs look particulier, et le trait de l’auteur est très plaisant. J’apprécie beaucoup son coup de crayon, qui permet de représenter beaucoup de choses, tout en étant assez simple. Sur ce point là, j’apprécie plus le style de King City que Scott Pilgrim. Mais le but recherché n’est pas le même pour ses deux oeuvres.
Et entre le début de l’oeuvre et la fin, le style de l’auteur s’est énormément amélioré. On sent qu’il s’est approprié ses personnages et son univers, et qu’il fait tout son possible pour le rendre meilleur.
Il y a pas mal de jeux de mots, que ce soit par la parole des personnages, ou par les textes contenus dans les dessins. C’est également un moyen supplémentaire de pouvoir ajouter des références, mais aussi de donner une profondeur à l’histoire de cette ville complètement SF.

Comme vous avez pu le voir, j’ai beaucoup apprécié ce premier tome de King City. A la fin du volume, Brandon dit qu’il est actuellement sur le second tome, et j’espère que la suite nous arrivera très rapidement. Malgré une petite lenteur, l’univers créé par l’auteur est très intéressant, et très décalé. J’espère qu’il parviendra à l’approfondir comme il le souhaite, et à réaliser une histoire passionnante, qui saura ravir les lecteurs.

Qu’avez-vous pensez de King City ? Lui préférez-vous Scott Pilgrim ?

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