Karakuridôji Ultimo – tome 2 d’Hiroyuki Takei et Stan Lee
Le Bien vs le Mal
Karakuridôji Ultimo – tome 1 m’avait plutôt déçu. Non pas que le manga soit mauvais, mais voir associé les noms d’Hiroyuki Takei et Stan Lee avait de quoi donner l’eau à la bouche. Mais le résultat ne s’est pas montré à la hauteur des espoirs suscités.
Ultimo devait être la rencontre entre deux pans du neuvième art : le manga et le comic. Et au final on ne ressent pas l’inspiration comic. C’est un shônen classique et qui peine à sortir du lot, mais qui reste sympathique tout de même.
Avec la fin du tome 1, j’étais quand même impatient de lire ce 2ème volume. Qu’en est-il?
Karakuridôji Ultimo – tome 2 est édité par Kazé Manga et est disponible à la vente depuis le 27 janvier 2011.
Résumé d’Ultimo 2 chez Kazé Manga
Iruma, le politicien fait irruption dans l’appartement de Yamato et lui propose de racheter son dôji Ultimo contre 100 millions de yens.
Mais le jeune homme se méfie de lui et se souvient de lui et des ses déboires au 12ème siècle. Sans compter que le politicien est accompagné d’un karakuridôji du mal : Jealous.
Pour tenter de convaincre le jeune homme, Iruma lui dit qu’ils n’ont aucune raison de se battre et que le responsable de cette guerre est Dunstan.
Mais le discours hypocrite du vieil homme ne trompe pas Yamato qui refuse de lui céder Ultimo, même quand on lui propose 300 millions de yens.
Iruma, devant son échec, demande à Jealous de tuer Yamato. Mais contre toute attente, sa marionnette se retourne contre lui et le tue.
Jealous blessera même sérieusement le lycéen au bras. C’est à ce moment qu’Ultimo fait son apparition et vient en aide à son maitre.
Un combat débute alors opposant le plus puissant représentant du bien à un dôji du mal.
Les deux camps se structurent
Après un premier tome plutôt décevant, j’étais quand même curieux de voir la suite et voir si ce sentiment allait disparaitre ou au moins s’estomper.
Je suis un grand naïf, mais j’espérais encore que le nom de Stan Lee ne soit pas uniquement un argument marketing.
Le résultat est que ce deuxième opus est dans la continuité du premier, alors que j’aurais souhaité que ça change un peu. Donc au final, la déception est encore présente.
Non pas que le titre soit mauvais, mais il est juste très moyen, trop classique et on a du mal à être passionné.
Tout y est fade et convenu.
Encore une fois le nom pimpant de Stan Lee est vraiment purement marketing. Je n’ai vu aucune influence comic. Pour moi, c’est juste un nom sur la couverture. Ça ne se matérialise pas dans le récit.
Clairement ce Karakuridôji Ultimo est un shônen basique et non la réunion du comic et du manga comme on veut nous le vendre.
Dans ce second opus, on oublie la confrontation directe entre Ultimo et Vice. D’ailleurs ce dernier n’apparait que très peu.
Là, on se focalise plus sur les autres dôjis du bien et du mal. En effet, depuis la fin du premier tome, nous savons que Ultimo et Vice ne sont pas les seuls représentants de leur camp, même si c’est les plus illustres.
Ainsi, on va voir comment chaque camp se structure avec une espèce de hiérarchie. Ultimo et Vice sont au sommet de la pyramide, mais à l’étage inférieur il existe des dôjis très puissants : 7 dôjis du mal (représentant les 7 pêchés capitaux) et 6 dôjis du bien (représentant les 6 vertus bouddhistes).
Le mangaka nous présente plus en détails les dôjis du bien et leur propriétaire, tout en conservant une bonne dose de mystère sur les pouvoirs des marionnettes et certains dôjis qui n’apparaissent pas.
Pour info, les dôjis semblent posséder des caractéristiques propres comme le pouvoir de guérison, contrôle des souvenirs… C’est peut-être le seul point qui fait penser au comic (un peu comme les X-Men).
Très rapidement, nous allons aussi voir quelques dôjis du mal, et donc assister à des combats.
Ces derniers manquent toujours d’un peu de saveur, sont sans surprise et sont parfois brouillons. D’ailleurs, j’ai toujours autant de mal à voir pourquoi Ultimo et Vice sont supérieurs aux autres.
A noter que lors d’un combat, la tournure des évènements m’a un peu étonné pour ne pas dire choqué. En effet Yamato et Ultimo vont réaliser une sorte de fusion donnant lieu à un dôji géant digne d’un Sentai.
Personnellement, je n’ai pas aimé ce choix. Je trouve cela too much. D’autant plus que le mangaka n’a pas réussi à faire monter la pression de telle sorte qu’on en reste sur le cul. Ça tombe comme ça d’un coup, sans réelle raison.
Même s’il est sympathique de voir d’autres dôjis avec un design qui leur est propre et surement des techniques et des pouvoirs différents, on regrettera le coté convenu de ça. On sent bien qu’on est dans du shônen basique.
En revanche, il faut reconnaitre que le titre se complexifie légèrement et ouvre de nouvelles possibilités. Reste à voir comment Hiroyuki Takei va exploiter tout ça.
Graphiquement, là aussi c’est fade. On ne peut pas dire que le dessin est mauvais mais les décors et arrières plans font vides et les personnages manquent de finesse dans le trait. Les combats sont souvent brouillons.
Les nouveaux dôjis ont certes un charadesign original, on les différencie bien, mais il manque de charisme (du moins pour le moment).
Pour conclure ce Karakuridoji Ultimo 2 déçoit encore. Sans être totalement mauvais le titre manque cruellement de saveurs. Hiroyuki Takei introduit de nouvelles choses, en particulier ces nouveaux dôjis, avec une structure et une hiérarchie de chaque coté. Ce procédé est classique mais ajoute un intérêt au titre.
Mais même avec cela, l’histoire ne décolle pas et ne passionne pas. Je répète, ce n’est pas foncièrement mauvais, mais ça me laisse de marbre. Le dessin est un peu vide et manque de punch. Le scénario est vu et revu, et manque singulièrement d’intérêt. Les personnages manquent de charisme et d’intérêt pour le moment.
Une lecture dispensable qu’on oublie rapidement sans pour autant la qualifier de désagréable. Il manque vraiment un « je ne sais quoi » pour donner un intérêt au titre. Mais je garde encore un peu espoir pour la suite.
Et vous qu’en avez-vous pensé? Trouvez-vous aussi ce titre un peu fade? Trouvez-vous une quelconque inspiration comic?