
- Scénario
- Graphisme
Kamakura Diary – tomes 3 et 4 de Akimi Yoshida
4 soeurs toujours aussi touchantes !
Kamakura Diary fait parti de ces titres qu’on peut lire, un peu par hasard, et pour lesquels on a une affection immédiate. C’est ce qui m’est arrivé avec ce josei dont on ne loue pas assez la qualité. Et pourtant c’est un manga bourré de qualités et que je vais m’évertuer à défendre !
Et cee ne sont pas ces tomes 3 et 4 qui vont me faire changer d’avis, bien au contraire.
Kamakura Diary – tomes 3 et 4 de Akimi Yoshida sont édités par Kana et sont disponibles à la vente respectivement depuis les 22 novembre 2013 et 02 mai 2014.
Résumé de Kamakura Diary 3 et 4
Résumé du tome 3 :
C’est l’été… Un an a passé depuis la première rencontre de Suzu et ses trois soeurs. Elles retournent toutes les quatre à la station thermale de Kajikazawa à l’occasion du premier anniversaire du décès de leur père. Suzu garde en son coeur des sentiments confus… Voici le troisième volume de cette série dépeignant avec une grande sensibilité les liens familiaux et les beaux paysages de Kamakura.
Résumé du tome 4 :
Les quatre soeurs passent leur deuxième automne ensemble. Ces derniers temps, Suzu s’intéresse à Fûta, qui fait partie de son équipe de football. Un jour, alors qu’ils sont à une fête dans un temple, ils font la connaissance d’un couple inattendu…
Les sentiments de Suzu
Je dois avouer que je ne suis pas en grand amateur de shôjô et de jôsei. Déjà, je ne suis pas spécialement la cible de ce type de manga, et j’ai toujours en tête le cliché des histoires à l’eau de rose. Je sais bien que cette vision est réductrice et qu’il y a d’excellents titres, et j’en ai lu quelqu’uns. Mais ce n’est pas un genre qui m’attire outre mesure. Pourtant, je suis forcé de reconnaitre que j’ai une profonde affection pour ce Kamakura Diary.
Et ces tomes 3 et 4 me confortent. Ils font la part belle à Suzu et à ses sentiments, mais tout en finesse, doigté et intelligence.
Dans le volume 3, Suzu va « célébrer » les 1 ans du décès de son père et va retourner à Kajikazawa, où elle vivait il n’y a pas si longtemps. Cet épisode va chambouler la jeune fille. D’une part parce que sa belle-mère va lui réserver une surprise plus ou moins agréable, mais surtout parce que cela va la faire replonger dans son passé et donc faire ressurgir quelques blessures. Mais, cela va être l’occasion pour elle de prendre conscience de certaines choses, de revoir ses demi-frères et d’apporter un éclairage nouveau sur sa situation actuelle.
Cette partie là est très touchante, bien narrée par la mangaka, qui utilise parfaitement son personnage au travers de réflexions et d’interactions notamment avec Sachi.
Le reste du volume s’intéresse aux sentiments amoureux de Suzu, mais sans tomber dans le mièvre. Mais il y a aussi toute une partie sur Sachi qui voit sa vie bouleversée, aussi bien d’un point de vue professionel avec un nouveau challenge que sentimentale. Et c’est bien cette dernière qui est développée et nous intéresse.
En effet, Sachi, la plus droite des sœurs, la plus secrète également, entretient une liaison avec un homme marié. Cette situation renvoie bien évidemment au passé du père des 4 sœurs. La révélation de cette relation amoureuse va chambouler un peu tout le monde.
Fort heureusement, encore une fois, Akimi Yoshida ne sombre dans la facilité et le pathos. Tout est mené avec finesse et intelligence. Les personnages sont attachants et leurs relations sont passionnantes surtout qu’elles évoluent dans le bon sens. Ce tome est aussi ponctué de nombreux passages touchants et bien traités comme la rééducation de Yûya ou encore certaines évolutions dans des relations.
Dans le tome 4, la mangaka se focalise encore un peu plus sur Suzu et ses sentiments naissant pour le gentil Fûta. Elle va apprendre à s’intéresser à lui au travers de différents passage « tranches de vie » comme trouver un cadeau, la découverte d’un café ou encore l’espionnage de Sachi. Ce rapprochement, qui se fait au fil de l’eau, se fait sous le regard amusé des amis de la jeune fille (Miporin et Masa en tête) et de ses demi-sœurs.
Si cet opus joue plus la carte de la romance, Yoshida le fait avec beaucoup de justesse et de tendresse. Surtout qu’elle n’oublie pas de ponctuer cette romance par des touches plus graves ou plus émotionnelles comme Yûya et sa nouvelle prothèse ou encore Sachi et sa situation amoureuse, ou même encore les souvenirs de quelques anecdotes sur ses parents. J’ai également beaucoup apprécié le questionnement de Suzu sur l’adultère après avoir observé sa sœur.
Kamakura Diary continue de se lire avec un plaisir non feint, surtout quand la mangaka continue à explorer cette ville de Kamakura (que j’ai eu la chance de pouvoir visiter, avec notamment son bouddha géant).
Graphiquement, soyons honnête, le trait de Akimi Yoshida n’est pas extraordinaire. Cela manque parfois de finesse dans les détails, tout n’est pas toujours bien représenté, et certaines planches paraissent vides. Nénamoins ses personnages sont expressifs, et l’émotion dégagée parvient à faire oublier un dessin quelconque.
Pour conclure, Kamakura Diary – tomes 3 et 4 de Akimi Yoshida sont encore d’excellents tomes, très prenants, très justes et très intenses émotionnellement (surtout pour l’adorable Suzu). Ce josei regorge de qualités, avec les nombreux thèmes abordés avec sincérité et précision, des personnages qui évoluent petit à petit mais avec réalisme… La narration est maîtrisée et la mangaka arrive à faire évoluer tout ce petit monde, avec des dialogues touchants et naturels. L’auteur arrive le plus naturellement du monde à décrire la complexité des sentiments de chacun, sans en faire des tonnes. Kamakura Diary est un titre d’un réalisme ahurissant. On se croirait presque au milieu de ces soeurs à arpenter cette superbe ville de Kamakura.
Je vais donc suivre avec passion la suite de ce Kamakura Diary que j’affectionne !
Et vous que pensez-vous de ce josei ? Le trouver très juste ?