
- Scénario
- Graphisme
Jinbe Evolution – tomes 1 et 2 de Hiroshi Fukuda
Un shônen survitaminé
Delcourt/ Akata, bien que n’étant pas un pur spécialiste shônen, commence à proposer des titres qui sortent des sentiers battus et de la production estampillée Shônen Jump. On avait déjà eu le droit au très « street Art style » Undead de Masashi Terajima, nous voici avec ce Jinbe Evolution, à la personnalité assez marquée.
Jinbe Evolution – tomes 1 et 2 de Hiroshi Fukuda sont édités par Delcourt/ Akata et sont disponibles à la vente depuis, respectivement les 10 octobre 2012 et 05 décembre 2012.
Résumé des Jinbe Evolution 1 et 2
Résumé de Jinbe Evolution 1 par l’éditeur :
Apprenti samouraï puissant, Jinbe intègre la prestigieuse agence shôgunale chargée de débarrasser la ville d’Edo des insectes qui commencent à l’infester. Des insectes d’un genre nouveau : titanesques, agressifs et meurtriers. Mais heureusement pour le jeune guerrier, les impressionnants pouvoirs de ses nouveaux coéquipiers lui permettront de développer les siens… s’il ne se fait pas tuer avant !
Résumé de Jinbe Evolution 2 par l’éditeur :
Jinbe est dans la place ! Il a intégré l’Agence Bestioles. Seul hic : aucun de ses collègues ne s’intéresse à lui. Seule solution : faire ses preuves. Preuve de sa puissance, mais preuve surtout de sa détermination et de son sens de l’humour (involontaire). Puces géantes, ruche mortelle et anguilles vicieuses lui donneront plus qu’il n’en faut l’occasion d’exprimer ses divers talents !
Samourais et insectes géants
Dans un japon féodal, Jinbe Evolution nous propose de suivre le parcours, presque initiatique, du jeune Jinbei. Ce dernier, se retrouve, un peu par hasard, engagé par Kotori Matsunohara, pour être au service du shogunat. Mais pour quelle mission exactement ?
Ce qu’il ne sait pas c’est qu’il vient d’intégrer le Mushibugyo, agence spécialisée dans l’éradication d’insectes géants qui sèment la panique à Edo.
Il fera donc la connaissance de ses partenaires et pourra constater qu’il n’est pas encore tout à fait à la hauteur.
Le déroulement de ces deux premiers tomes, assez introductifs, ne surprendra pas car on reste dans certains grands principes du shônen. Ainsi, Jinbe, le héros est très prometteur, va s’émanciper au travers d’un voyage mais surtout au travers de l’intégration dans cette agence shogunale.
Il va ainsi rencontrer divers personnages tous très forts et charismatiques.
Même si cette entrée dans l’univers de Jinbe Evolution ne brille pas par son innovation, elle a le mérite de ne pas traîner en longueur et de ne pas tomber dans des scènes ou des dialogues inutiles. Non, Hiroshi Fukuda ne prend pas de détour et va aux faits très rapidement.
Au bout de quelques pages, on retrouve Jinbe à Edo, découvrant ses partenaires et affrontant même son premier insecte.
Par ses yeux, le lecteur découvre le monde proposé par le mangaka; ce mélange de japon féodal, de samouraïs et d’insectes géants. Et le dynamisme de ce shônen font que cette étape, passage presque obligé, est assez plaisante à lire et se révèle efficace.
Surtout que derrière, l’auteur nous introduit les autres membres du Mushibugyo, tous possédant un certain charisme. on sent que chaque personnage a un style propre, un caractère bien défini et un charadesign soigné, qui les distingue d’emblée. Ainsi on trouve une spécialiste en explosif, un manieur de sabres d’exception, et un spécialiste des shikigamis, très axé sur la défense. Mais le plus illustre d’entre eux reste Mugaï, avec son énorme épée et sa classe hautaine.
Jinbe va d’ailleurs le prendre en modèle.
Chacun de ces membres bénéficient d’un traitement particulier et a des traits de caractère bien accentués et visibles. Les personnages ont beau être stéréotypés, on ne peut s’empêcher de les trouver sympathiques.
C’est aussi un peu le cas de Jinbe. C’est un personnage de suite sympa, même s’il bascule vite dans l’excès. Il est hyper motivé, à fond dans tout ce qu’il fait, s’entraîne comme un acharné et suit ses principes jusqu’au bout. Bref, il applique les concepts de « dedansyfication » d‘Iron Bruce-Sensei dans Sentai School (être à fond dans tout ce qu’on fait, même le truc le plus banal). Mais aussi bizarre que cela paraisse, bien que jouant la carte de la surenchère, ce personnage passe très bien et demeure drôle. En plus rapidement, le mangaka nous dévoile quelques bribes sur son passé et notamment pourquoi son redoutable père, ne peut prétendre intégrer le Mushibugyo et pourquoi il se propose à sa place. A voir comment il évoluera par la suite.
En partant d’un schéma classique, Jinbe Evolution arrive à apposer sa griffe et à se différencier un peu des autres shônens tendance nekketsu. Car ce manga se différencie essentiellement sur deux points : son dynamisme et son graphisme.
Autant, je ne vois pas comment on ne peut pas apprécier le dynamisme, la pêche véhiculée, autant, je pourrais comprendre que le graphisme rebute.
L’histoire est menée tambour battant, à 100 km/ h. Hiroshi Fukuda impose un rythme élevé, suivant ainsi l’incroyable patate insufflée par Jinbe. Le mangaka ne cherche pas à allonger inutilement son histoire. Les scènes se succèdent avec fluidité, les dialogues sont percutants et on ne traîne pas ni dans les combats ni dans le développement des personnages. Plein de choses sont déjà introduites, notamment dans le tome 2 où Jinbe va en apprendre plus sur deux membres de Mushibugyo, et on voit plus ou moins où on va aller. De nombreuses pistes de développement sont là comme la raison de la présence de ces insectes, le début d’un travail en équipe, la présence d’un personnage très érudit mais spécial…
On a vraiment une narration pêchue, ponctuée de beaucoup de phases d’humour qui jouent beaucoup sur les gros traits de caractères de chacun, sur la spontanéité de Jinbe et sur quelques running gags. Le mangaka utilise aussi un peu de fanservice, mais qui passe bien car contribuant à l’ambiance plaisante de Jinbe Evolution.
Graphiquement, je comprend que le trait de Hiroshi Fukuda ne fasse pas l’unanimité. En revanche, on ne peut pas lui enlever le fait qu’il sorte des carcans du genre. Déjà, il y a un certain décalage entre un modernisme des dessins, avec le contexte un peu ancien historique. Son trait est assez « piquant », affûté et tout en angle pointu. Son charadesign est très bon, puisqu’il parvient à donner rapidement du style à chacun des personnages. Par contre, je serai moins flatteur sur le design des créatures assez irrégulier et pas toujours réussi. L’expressivité des personnages est bonne, mais le tout est trop « too much » pour satisfaire pleinement. Surtout que la plupart des personnages ont des coupes extravagantes à la Yu-Gi-Oh ou autre Shaman King. C’est donc assez particulier.
Mais derrière le tout est bien lisible, avec un découpage efficace. Les combats sont spectaculaires, même si le mangaka abuse un peu des effets de puissance et de vitesse.
Pour conclure, même si Jinbe Evolution part d’une base assez classique, le mangaka parvient à le rendre original grâce à un graphisme qui lui est propre et un dynamisme qui transpire de chacune des cases. Ce shônen est un peu particulier, et ne fera pas l’unanimité. Personnellement, j’ai trouvé les personnages sympathiques, charismatiques et avec suffisamment de potentiel pour me donner envie de lire la suite. Par contre, l’auteur doit se méfier de ne pas tomber dans l’excès et l’abus de running gag ou de trop de facilités. Ce manga a quelques défauts comme des évènements un peu attendus, des personnages stéréotypés, un graphisme particulier, qui m’a moyennement convaincu. Mais, il réussit à proposer quelque chose de suffisamment frais, et dynamique pour faire oublier un peu les défauts. Ce shônen parvient à sortir des chemins balisés du genre. Même si tout est loin d’être parfait il parvient à tirer son épingle du jeu.
A voir comment tout cela va évoluer. Mais les ingrédients sont là pour continuer l’aventure avec Jinbe.
Et vous qu’en avez-vous pensé ? Avez-vous accroché graphiquement ?
Tous les jours, Jinbe travaille sans relâche pour devenir le meilleur samouraï. Il tient à montrer à son père qu’il est digne de lui et que sa jambe gauche sacrifiée ne l’a pas été pour rien.
Deux choses importante, le graphisme et l’histoire. Si les deux sont réunis, il est possible de mettre cinq étoiles. Mais il y a un facteur supplémentaire comme savoir donner au mouvement au personnage à part le trait et la couleur.