. I am a Hero – tomes 6 et 7 de Kengo Hanazawa | Fant'asie
Kameyoko 04/09/2013 0
I am a Hero – tomes 6 et 7 de Kengo Hanazawa
  • Scénario
  • Graphisme

I am a Hero – tomes 6 et 7 de Kengo Hanazawa

Zombie + centre commercial = classique ?

I am a Hero est un seinen qu’on avait remarqué au moment de son lancement. Avec un thème très en vogue actuellement, à savoir, les zombies, Kenga Hanazawa avait su nous surprendre avec ce manga très différent de ce qu’on peut lire habituellement.

Avec son anti-héros, ses délires, ses actions étranges, sa mise en page, I am a Hero a réussi à me séduire dans la durée. Et ce, même si j’ai eu un peu de mal au tout début, n’ayant pas réussi à rentrer dedans.

Mais depuis, je suis bien rentré dans le trip. Et j’attends chaque nouveau tome avec impatience.
I am a Hero – tomes 6 et 7 de Kengo Hanazawa sont édités par Kana et sont disponibles à la vente depuis respectivement les 07 décembre 2012 et 19 avril 2013

Résumé de I am a Hero 6 et 7

Résumé du tome 6 :

Alors que, partout, le virus se répand et provoque l’anarchie, Hideo et M. Araki ont trouvé un véhicule. Coupés du monde, sans moyens de communication, ils font route vers le centre commercial de Gotemba pour trouver de l’aide. Avec eux se trouve Hiromi, griffée par un infecté…

Résumé du tome 7 :

Alors qu’Hideo et monsieur Araki ont trouvé refuge auprès d’autres survivants comme eux, il
devient de plus en clair qu’Hiromi, toujours dans un état second, pourrait bien être la clef d’une
grande découverte. Mais l’espoir est-il encore permis dans un monde en perdition ? Un monde où
votre pire ennemi n’est peut-être pas un infecté errant sans but mais bien l’homme qui se tient à vos
côtés…

Hirumi clé de l’intrigue ?

Pendant une majeur partie du tome 6, nous allons suivre Hideo et M. Araki dans leur périple pour rejoindre le centre commercial de Gotemba. Il parait, selon divers chats et forums sur le net, que ce dernier est un refuge pour des survivants. Mais bien évidemment la route sera semée d’embûches et de zombies avant d’atteindre l’Eden.
Mais le gros intérêt de cette partie réside en Hiromi. Le cliff du volume 5 est confirmé. Hiromi ne sera plus jamais la jeune fille qu’on commençait à beaucoup apprécier.
La bonne idée de Kengo Hanazawa, malgré la morsure dont elle a été victime, a été de ne pas la transformer en zombie, et d’en faire une sorte d’être hybride. Et cette idée est bien exploitée et très intéressante. Tout d’abord parce qu’en soit, c’est un rebondissement savamment étudié et efficace. On commençait à s’éprendre de cette jeune fille et du duo qu’elle formait avec Hideo. Ensuite, son état actuel offre de belles perspectives d’évolution de l’intrigue. En effet, elle semble être une arme de dissuasion assez efficace contre les zombies. Mais surtout, le mangaka lui garde un rôle important dans l’intrigue. Même si elle sera de nature différente, sa relation avec Hideo sera toujours intrigante. Malgré son nouveau statut, elle parvient à rester, paradoxalement, attachante. Elle met aussi en exergue le comportement étrange d’Hideo. Ce dernier a toujours un comportement en décalage avec la situation, il manque de courage, d’héroïsme et de charisme; et ses agissements sont parfois étranges. Mais c’est ce comportement d’anti-héros qui m’intéresse toujours. Il sort des carcans de ce genre de titre et c’est pour ça que je prend plaisir à lire I am a Hero.
A cela, il faut rajouter un charadesign efficace pour la nouvelle Hiromi ainsi qu’une mise en scène particulière qui sied bien au récit. Ainsi, il est assez original de voir comment la jeune fille perçoit le monde alentour, et notamment les autres zombies.
Au niveau du rythme, l’auteur prend toujours son temps pour bien poser son univers et ses personnages. Il n’y a pas d’énormes rebondissements, ni de grosses scènes d’action mais pourtant on ne s’ennuie pas.

La dernière partie de ce tome semble lancer un nouvel arc. On se retrouve dans un lieu presque cliché : le centre commercial, avec ses survivants et une horde de zombie aux alentours. On y découvre de nouveaux personnages, de nouveaux rapports de force et un mode de fonctionnement particulier.
Ce passage là joue la carte du convenu entre l’utilisation du centre commercial et l’illustration que l’homme est tout aussi dangereux que les zombies. Pourtant, cela marche bien, car cette nouvelle communauté réserve bien des surprises.

C’est ce que l’on va voir dans le tome 7, qui développera plus les nouveaux personnages plus ou moins secondaires et le mode de fonctionnement de cette communauté.

Force est de constater que Kengo Hanazawa arrive à proposer quelque chose de passionnant et même assez novateur avec des éléments très classiques. On y découvre une communauté reposant sur l’autorité d’un petit nombre, possédant des armes et abusant de leur position de force. Mais Hideo et son fusil va remettre cette hiérarchie en question. Petit à petit on se rend compte que le groupe dirigeant est composé de personnes un peu dérangées et qui ont perdu de leur humanité. Ils n’hésitent pas à sacrifier des gens inutiles, à utiliser les filles comme jouet sexuel,  et prendre des décisions unilatérales…

De fait, ce tome-ci est plus glauque que les autres. Plus on avance, plus l’ambiance devient un peu malsaine, notamment parce que le danger vient des hommes, en plus de celui des zombies. Le mangaka arrive bien à montrer comment une situation aussi apocalyptique fait naître une nouvelle société, avec son changement de référentiel de valeurs.
Même si c’est assez classique, le mangaka a ce talent pour se démarquer des autres œuvres de ce genre, notamment à cause de ses deux principaux protagonistes, loin des standards de héros, et par ses excellentes trouvailles de mise en scène.

Par exemple, dans ce 7ème opus, il y a tout un scène ou Hanazawa fait étalage de son talent dans la narration, la mise en scène et le découpage. Ainsi, on a tout un passage que l’on voit à la manière d’un FPS, avec une vue très subjective d’un personnage. Le mangaka nous fait voir la scène par les yeux des principaux intervenants. Et pour rajouter au coté immersif, et renforcer l’angoisse, on voit cela par le biais de différents masques, masquant encore la vision. C’est très percutant !
Pourtant, j’ai plus de mal avec le trait du dessinateur. Je trouve les visages loin d’être réussis avec des expressions parfois trop peu naturelles. Par contre, il es très précis sur les décors et l’immersion. Mais sa mise en scène rattrape ce défaut.
Le tout est renforcé par des dialogues ciselés.

Pour conclure, I am a Hero – tomes 6 et 7 de Kengo Hanazawa confirment le bien que je pouvais penser de cette série, aussi étrange qu’addictive. Plus que jamais, le mangaka, de par son sens de la mise en scène, parvient à nous embarquer dans son récit pourtant assez lent, barré et pas forcément très orienté action. Ces deux tomes augurent d’un nouvel « arc » qui promet beaucoup et qui risque d’être assez riches en rebondissement. Et ce d’autant plus que le personnage d’Hiromi a subit un profond changement, et qui pourrait bien s’avérer déterminant pour la suite. Quant à Hideo il est toujours aussi bizarre, avec son statut d’anti-héros, son manque de courage, ses réflexions et comportements décalés….

Vivement la suite !

 

Et vous qu’avez-vous pensé de ces deux opus et de la nouvelle Hiromi ?

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