. I am a hero – tomes 1 et 2 de Kengo Hanazawa | Fant'asie
Kameyoko 13/06/2012 3
I am a hero – tomes 1 et 2 de Kengo Hanazawa
  • Scénario
  • Graphisme

I am a hero - tome 1 de Kengo Hanazawa

I am a hero – tomes 1 et 2 de Kengo Hanazawa

Un looser au milieu des zombies

I am a hero est l’un des derniers seinen lancés par Kana. Pour l’occasion, l’éditeur a sorti simultanément les deux premiers tomes.
Ce manga aborde la thématique, très en vogue, des zombies. L’éditeur va même jusqu’à trouver des points communs avec Walking Dead et Je suis une légende pour parler de son manga.

Et moi, forcément, cette thématique et ces références me parlent. J’étais donc assez impatient de lire cette nouveauté.
Mais en vaut-elle la peine ?
I am a hero – tomes 1 et 2 de Kengo Hanazawa sont édités par Kana et sont disponibles à la vente depuis le 27 avril 2012

Résumé de I am a hero 1 et 2 chez Kana

Résumé de l’éditeur :

Hideo Suzuki, 35 ans, est un assistant de mangaka en manque de succès. Sa petite amie, Tetsuko, ne cesse de parler de son ex, un talentueux mangaka très en vue. Hideo est un homme craintif et souffre d’hallucinations : il parle avec un ami imaginaire… Cet homme est ce qu’on appelle un LOSER ! Tellement absorbé par sa médiocre vie, il ne remarque pas qu’il se passe des choses suspectes autour de lui… Tokyo va soudainement sombrer dans le chaos et être envahi d’humains qui n’en sont plus vraiment… Hideo va devoir se faire violence et se reprendre en main. Il en va de sa survie !!!

Un thème classique. Un héros et une histoire nettement moins

I am a hero était un titre qui me faisait de l’oeil. Outre sa thématique sur les, très à la mode, zombies, son synopsis, sa couverture m’ont tentés. Le résultat est que ce seinen est étrange et déconcertant.

Bien que partant sur de la basique histoire de zombies, Kengo Hanazawa parvient à faire quelque chose de totalement à contre-courant du manga mainstream. Cette originalité est due en grande partie au héros.
Ce dernier est un parfait anti-héros : 35 ans, assistant mangaka quelconque, looser, vie sentimental pitoyable, asocial, paranoiaque et souffrant d’hallucinations. Cette homme, Hideo Suzuki est un personnage médiocre et pitoyable. Ce portrait, peu flatteur, surprend tant il s’éloigne des caractérstiques habituels du héros. D’autant plus que très rapidement le lecteur est mis devant son étrange comportement.
Ainsi, dès les premières pages, on le voit faire des choses bizarres comme une petite danse, parler à des amis imaginaires, uriner sur un autre ami imaginaire…

I am a hero - tome 2 de Kengo HanazawaCette introduction peut perturber tant elle diffère de ce que l’on a coutume de lire. Hideo est très perturbé et à la limite d’être antipathique.
Bien que lecteur puisse être désorienté par cette approche, force est de constater que la curiosité lui fait tourner les pages.

Au cours du premier tome nous allons surtout apprendre à connaitre la médiocre vie d’Hideo. Ainsi, on va le voir à son travail d’assistant mangaka pour un hentai, où ses longs monologues agacent les autres. Mais nous découvrirons aussi sa vie sentimentale brinquebalante avec Tekko. Nous nous intéresserons à ce personnage dans sa vie, tout ce qu’il y a de plus banale pour lui. Mais derrière cette apparente banalité,se cache un traitement plus original. En effet, cette routine est vue par le prisme déformant du héros et de ses hallucinations. Ce qui change radicalement la vision du lecteur. Cette approche est vraiment déroutante, car elle est intéressante, mais tout en étant longue et un peu ennuyante. Tout ceci souligne l’extrême médiocrité du héros, pour ne pas dire que c’est un looser.

De plus, on ne cerne pas trop où le mangaka va nous emmener et ce qu’il cherche à faire. Mais heureusement, tout au cours de ce premier opus, on voit discrètement que l’invasion zombie se profile avec des gens qui sont mordus, des personnes qui n’apparaissent plus en public ou encore une femme qui se relève après avoir été renversée. Mais, le mangaka a la bonne idée de laisser Hideo complètement à la ramasse, ne sentant pas ce qu’il arrive.

Le début du deuxième volet nous confortera dans ce sentiment, alors même qu’il fera face à son premier zombie. Ses réactions complètement improbables, voir même contre toute logique inquiètent, mais fascinent aussi. Vraiment Kengo Hanazawa nous propose un récit aux antipodes de ce que l’on attend de ce type de seinen. C’est un OVNI qui peut laisser de marbre, car un peu lent, et barré.
La suite reprend un déroulement plus habituel avec une classique survie. Mais avec ce mangaka, rien ne se fait de façon classique. Ainsi Hideo retourne sur son lieu de travail et va y trouver une situation catastrophique. On va rencontrer tous ces ex-collègues apprentis mangakas dans un sale état.

Heureusement, il va effectuer son périple avec Mitani, qui va lui ouvrir les yeux sur la situation. Petit à petit on sent le héros se sortir un peu de sa médiocrité pour revêtir l’habit d’une personne armée pour survivre. Mais pour l’instant, on en est encore loin, mais ça se ressent un peu.

D’ailleurs, il est intéressant de voir que le mangaka défend une théorie intéressante. Pour lui, les mangakas ou assistant sont les mieux armés pour survivre. Ils sont solitaires, n’ont pas le temps de fréquenter du monde, vivent en décalé des autres et sont donc moins susceptibles de croiser du monde. Idée étrange mais qui peut se défendre. On sent derrière un certain regard critique sur cette profession.

Globalement, outre les comportements anormaux du héros et ses délires, ainsi que les premières bases d’une intrigue, on n’a pas l’impression d’avoir avancé en deux tomes, ni même trop quel sera le ton donné à la suite.
Une introduction, pleine de personnalité, originale, mais peut-être trop pour captiver réellement. A voir par la suite.

Graphiquement, là aussi le parti pris du mangaka divisera. Son trait est assez réaliste, avec un vrai travail sur les décors et les détails, qui dégagent, là aussi, cette impression de médiocrité, avec une teinte de glauque. Mais à ce réalisme agréable vient s’ajouter des passages qui le sont moins. Les personnages sont expressifs, mais Kengo Hanazawa déforme volontairement leurs expressions, perdant ainsi le réalisme de son trait. Surtout que ce seinen ne s’y prête pas forcément.

Mais il faut reconnaitre que sa mise en scène et son découpage sont efficaces. Surtout pour exacerber le coté surréaliste de certains actes, au milieu de ce réalisme.

 

Pour conclure, I am a hero ne m’a pas convaincu outre-mesure. Ces deux premiers volumes m’ont dérouté et je ne sais quoi penser de ce titre. Son anti-héros, médiocre et barré est intéressant et change de ce que l’on voit habituellement. Mais, je trouve que le tout manque parfois d’action et de développement, même si c’est moins vrai dans le deuxième volet.

Mais en même temps, I am a hero est une oeuvre unique, personnelle et atypique mais aussi sujette à division. Un seinen de zombies étrange, déroutant, mais non dénué de charme. Mais pour me prononcer pleinement, je vais attendre de lire le tome 3 qui pourrait se concentrer plus sur la survie et le coeur de l’intrigue.

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Ces deux premiers opus vous ont-ils aussi semblé étranges ?

3 commentaires »

  1. Chti_Suisse 13/06/2012 at 23:40 -

    Critique très intéressante : glauque , looser , zombie des mots clefs qui me donnent envie mais je crois que je vais attendre ta critique du tome 3.
    Question : Est-ce qu’on y croit quand même ou c’est trop barré ?

  2. Kameyoko 14/06/2012 at 14:10 -

    @Chti_suisse : Difficile de dire si on y croit tant on s’attarde plus sur le personnage et ses réactions que sur l’épidémie.
    Et comme le perso est un peu timbré, forcément, il fait des choses peu crédibles, mais qui le sont compte-tenu de son état.

    Il m’est vraiment difficile de te répondre. Le tomùe 3 devrait plus nous aiguiller

  3. Marc 21/06/2012 at 10:26 -

    Comme Chti_Suisse j’attends le n°3 et sa critique pour me lancé dans l’aventure. Une date prévue?

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