
- Scénario
- Graphisme
Les Vacances de Miko – tome 1 de Saigado
A la découverte du Hentai
On commence cette semaine spéciale découverte de manga, disons, particulier, avec du hentai. Pour faire simple, le hentai désigne les manga que l’on pourraient qualifier de pornographiques. Donc clairement explicites, même s’il y a pas mal de censure au niveau des sexes.
Je n’avais encore jamais lu de hentai. En plus, très honnêtement, c’est un style que je pensais ne pas apprécier. Il suffit de voir mon coup de gueule sur l’excès de boobs pour s’en convaincre. Mais, comme c’est un pan important du manga, j’ai voulu découvrir, et par là, peut-être même comprendre l’intérêt lié à ce genre de titres.
Pour ma première lecture, avec l’aide de Taifu Comics, je me suis penché sur Les Vacances de Miko – tome 1 (Haken no Muko San en VO) de Saigado. Cet hentai, édité par cet éditeur est disponible à la vente depuis le 23 juin 2011 et est conseillé à partir de 16 ans.
Résumé des Vacances de Miko 1 chez Taifu Comics
Résumé, très bref de l’éditeur :
Miko est une jeune salariée qui va découvrir de nombreux plaisirs au cours de vacances très coquines !!
Du cul, du cul et… ?
Comme le laisse supposer le résumé de l’éditeur, ce hentai ne s’embarasse pas d’un scénario, qui tient sur un post-it.
C’est l’histoire de Yumiko, nouvelle entrante dans le monde du travail. Elle va travailler comme un intérimaire, dans l’agence dirigée par Hiromi. Evidemment cette agence est très spécialisée, et Yumiko, surnommée Miko va vite le comprendre au cours de ses différentes missions.
D’ailleurs, on se demande pourquoi le titre s’appelle « Les Vacances de Miko« , puisque la demoiselle se retrouve très souvent occupée à « travailler ».
Ce manga est articulé autour des missions de Miko, qui vous vous en doutez se finissent par des parties de jambes en l’air. Tout le manga est épisodique, sans qu’il y ait beaucoup de lien entre les scènes, ni de développement, ni de rebondissements, à part sur la toute fin. Tout est axé sur le sexe.
Il n’y a pas de volonté de réalisme ou d’amener au sexe de façon plus ou moins subtile. Non c’est direct, sans détour, sans chercher trop loin la raison.
Les chapitres sont un peu toujours découpés de la même manière. Dès la première pages nous avons une scène de sexe torride. Puis cela est suivi d’un flashback nous expliquant comment l’héroïne en est venu à avoir des relations, et enfin une plus longue scène hard.
Il n’y a pas la place pour autre chose que du X et un semblant d’explication. Il ne faudra donc pas chercher des personnages trop poussés. Miko est gentille mais sans charisme. Seule Hiromi en dégage en peu, en tant que cougar sans âge très chaude et coquine.
Mais ce parti pris de ne proposer que du sexe pour du sexe a l’avantage d’aller droit au but et de donner au lecteur ce qu’il veut. J’ai même eu l’impression qu’il y avait un peu de dérision dans ce manque de scénario, comme celui de pousser au maximum le cliché du film pornographique de mauvaise qualité. On est presque dans le cliché du « plombier et ses gros outils ». Ce qui confère une petite touche humoristique.
Saigado se fait plaisir sur les scènes de sexe. Il fait étalage de tous les fantasmes de ce lectorat (du moins je l’imagine), avec quand même un peu de diversité. Tout y est : relations lesbiennes, parties à trois, sodomie, éjaculation faciale… L’avantage c’est que le manga va assez vite au but, et ne fait pas durer outre-mesure. C’est même plutôt rapide, afin de respecter le principe de scène.
Par contre deux points viennent entacher ça. Le premier est que, n’étant un éminent spécialiste du hentai, je ne comprend pas pourquoi c’est censuré. Tous les sexes sont enlevés, de façon assez grossière et visible. Je ne comprend pas pourquoi ne pas aller au bout de la démarche. On comprend très bien ce qui se passe et l’oeuvre est réservée à un public très averti. C’est complètement hypocrite. Mais surtout pourquoi faire ça de manière si peu esthétique ?
Le deuxième point qui m’a géné c’est cette sensation qu’on est parfois très proche du viol. En effet, il arrive que Miko ne souhaite pas avoir ces relations. Mais elle se retrouve à les faire (et pas qu’un peu). Et pour renforcer ce malaise, elle prend beaucoup de plaisir dans ce qu’on l’a forcé à faire. Cette vision du sexe me dérange particulièrement et me met mal à l’aise.
Graphiquement, Saigado a un trait plutôt agréable, même si les décors manquent de détail et que ça manque parfois de lisibilité. Mais on sent qu’il apporte une attention toute particulière aux différentes positions. Les personnages manquent parfois de travail mais, bizarrement, ils sont assez expressifs. A noter que ce mangaka aime les femmes avec des gros seins et des formes. Les filles ne sont pas trop maigres et plutôt bien proportionnées, à part cet opulence mammaire.
Pour conclure, les Vacances de Miko est un hentai qui joue tout sur les scènes sexuelles, délaissant totalement le scénario et les personnages. Son format épisodique, empêche le lecteur de vraiment s’intéresser à l’univers, aux personnages et à semblant d’histoire. Evidemment, ce n’est pas forcément ce que recherche le lecteur, mais moi je trouve ça dommageable. Après, pour le sexe, Saigado se montre assez imaginatif et fait étalage de le plupart des fantasmes masculins, avec une tendance un peu machiste. Tout y passe, et l’amateur devrait y trouver son compte.
Graphiquement, sans être exceptionnel, j’ai trouvé le dessin plutôt correct.
Après avoir lu mon premier hentai, je ne pense pas devenir un lecteur régulier de ce genre de manga. Je ne suis peut-être pas tombé sur le bon, mais je trouve ça trop cliché, sans finesse et un peu ennuyant. C’est du cul pour du cul, sans forcément grand chose à coté. Et ça, ça m’intéresse moyen. Il faudrait peut-être que j’essaie un titre qui joue plus sur l’humour.
De plus, j’avoue avoir du mal à fantasmer sur du dessin, souvent surréaliste.
Néanmoins, je comprend peut-être un peu mieux pourquoi on peut lire ce genre de titre. Le coté décomplexé et assumé de la chose rend le tout non prise de tête et avec un sens de la dérision sous-jacent intéressant. Je suis également content d’avoir au moins essayer et de ne pas être resté sur mes aprioris.
Et vous que pensez-vous des hentai ? En lisez-vous de temps en temps ?
Pour les sexes enlevés, sache qu’au Japon il est interdit de les représenter. Les auteurs se voient face à 2 solution:
L’auto-censure
Le contournement de la loi (tentacules…)
« En effet, il arrive que Miko ne souhaite pas avoir ces relations. Mais elle se retrouve à les faire (et pas qu’un peu). Et pour renforcer ce malaise, elle prend beaucoup de plaisir dans ce qu’on l’a forcé à faire »
J’avais lu quelques hentai dans ma jeunesse, et apparemment c’est très souvent comme ça.
Perso ce qui me choque le plus, c’est l’image des femmes des les hentai (et même des hommes au final, tous des pervers), c’est des objets !
Bon, ensuite c’est du porno, mais quand même, y’a moyen de faire quelque chose de sympa scénaristiquement …
@Jonas : Merci pour ces précisions. Je me doutais que c’était ainsi à la base. Mais je ne comprend pas cette fausse pudeur. Mais en plus c’est super mal fait !
Pour le coup des tentacules, je n’ai pas encore lu d’hentai de ce genre. C’est l’étape suivante. Je ne suis pas encore prêt ^^
@Mitchel : Les japonais ont une approche très bizarre avec le sexe plus ou moins forcé. C’est assez récurrent, y compris dans du non-hentai.
Pour l’image de la femme, c’est du porno sur papier, donc pas très reluisant pour la femme. Encore que dans ce cas, vu que c’est l’héroïne et vu le coté cougar de sa patronne, elles ne sont pas si « objet sexuel ». Mais tout est relatif, elles sont encore assez passives et « ouvertes » à des propositions plus masculines (ex : l’éjac facial)
Si je puis me permettre quelques recommandations, pour trouver du hentai avec plus de saveur et un scénario un peu plus long qu’un post-it (et possiblement avec des femmes moins passives), il ne faut pas hésiter à se tourner vers les éditions anglophones, chez lesquelles on trouve quelques perles du genre comme « A Strange Kind of Woman », « Domin-8 Me », ou encore « Pink Sniper ».
Sinon, il y a aussi les mangas ecchi, qui sont souvent beaucoup plus imaginatifs que les hentai. En édition française, on a par exemple Nozokiana, qui ne manque pas de maturité dans son scénario, ou encore To Love Darkness qui est extrêmement malin dans l’art de « montrer sans montrer »
Salut,
Sous forme de livre je n’en ai jamais lu, mais j’ai déjà vu une vidéo hentai, et j’ai ressentis à peu près les même choses que tu décris, très direct, un peu malsain, et des femmes un peu malmenées quand même. Ce genre n’est définitivement pas mon truc…
Historiquement, il est habituel dans les publications pornographiques de masquer les organes génitaux par un rectangle noir ou blanc. Les films appliquent une pixellisation au cours des scènes explicites.
Pour la violence, il y a un classique à ne surtout pas mettre entre les mains de n’importe qui, Urotsukidoji. Et ça, ça devrait réellement te mettre mal à l’aise !
Mais c’est vrai que le genre manque de consistance et d’originalité, d’où la prolifération des dôjins.
@Suryce : Nozokiana, je l’ai et je vais le lire. Il sera aussi chroniqué ici après. Je me concentre sur la production française par simplicité. Pour To Love Darkness, j’avais pas accroché quand je l’ai feuilleté.
Je note les titres aussi
@jeux ninja : J’ose espérer que tous ne sont pas comme ça. Certains doivent moins être de ce genre.
@Mehdi Reghai : Je connais Urotsukidoji de réputation. Mais je n’ai jamais voulu le voir. Les tentacules et l’ambiance, très peu pour moi.
je me coupe les ongles en lisant cette article et je viens de me faire deux a trois hentai sur les doigts
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_ trêve de plaisanterie , ca fait plaisir qu’ une personne se dévoue a se lancer dans les sentiers inconnue pour le plus grand plaisir des lecteurs ou lectrices
_ sinon un très très bon hentai qui mêle Comédie Satirique et Érotique existe , c est un manga qui se nome « golden boy » en 10 tome chez les editions tonkam qui se lit facilement , il y a de l’humour , de l érotisme, et du hentai lorsqu’on s approche vers les tomes finales.
http://www.tonkam.com/serie.php?id=99
@captainsushi : J’ai voulu tester ce genre que je ne connaissais pas et ne connais maintenant pas beaucoup plus.
Merci pour le titre. Mais bon, pour le moment, je ne suis pas très motivé pour lire 10 tomes d’un hentai ^^
C’est pas trop mon genre de lecture.