Guin Saga – tome 6, ultime tome de la série

La désillusion totale

Avant de commencer cet article, je dois faire mon mea culpa. Au début de Guin Saga j’ai été emballé, j’ai trouvé beaucoup de potentiel à cette série qui s’est plus ou moins vu confirmé avec le tome 2 et 3.

Pourtant après, j’ai commencé à m’inquiéter un peu tout en prenant plaisir à la lecture. J’ai donc relativement défendu cette série et l’ai conseillé. Et je m’en excuse. Je ne connaissais pas la fin. Sans ça, je ne l’aurais pas fait.
Cette fin est un foutage de gueule complet. Je crois qu’on ne peut malheureusement pas faire pire.

Guin Saga – tome 6 de Hajime Sawada et Kaoru Kurimoto est édité par Kazé Manga et disponible à la vente depuis le 13 janvier 2011.

Résumé de Guin Saga 6 chez Kazé Manga

Guin avec quelque sems a vaincu un groupe de guerriers mongauls. Il laisse cependant la vie à leur chef qui appartient à une famille importante Mongaul. Il charge cet homme de transmettre un message à son état major. Si les Mongauls continuent à vouloir s’en prendre aux peuples de Nocifère ils feront de lui leur pire ennemi.
Guin, Isht Van, Linda, Remus se rendent dans le village de Suni qui les a aidé.
Néanmoins Guin repart en arrière pour partir en reconnaissance et en savoir plus sur l’armée ennemie.
Et il revient avec des mauvaises nouvelles, puisque l’armée a reçu des renforts lourdement armés dans le but d’envahir Nocifère. Maintenant l’armée Mongaul compte des milliers d’hommes en armure.

Les Sems veulent d’abord fuir, mais Guin arrive à les raisonner en leur disant que leur seule chance est d’unir toutes les tribus Sems et de combattre malgré le désavantage du nombre et de l’équipement. Mais ces peuples sont pour certains ennemis. La tâche ne sera pas aisée.

Un fin aussi pitoyable, c’est possible?

Lorsque j’ai fini la lecture du tome 5, j’ai eu des grosses appréhensions sur la fin de cette saga. Je ne voyais pas comment en un unique volume ça allait pouvoir se terminer correctement.

Mes craintes ne se sont pas révélées exactes ! Ouf, vous dîtes-vous? Ne soyez pas rassurés parce qu’au final on a un résultat encore pire que ce que je pouvais imaginer.

La fin de Guin Saga est à chier ! C’est cru comme terme, mais c’est réellement ce que je pense. Je n’ai jamais lu de fin aussi minable et irrespectueuse du lecteur. C’est du foutage de gueule complet !
Peut-être que je ressens cela, parce que je croyais en ce Guin Saga. Mais là, c’est même plus de la déception c’est un viol intellectuel !

Comment un artiste peut proposer ça ?

Là on sent clairement que Hajime Sawada se moque complètement de son œuvre. Il a clairement lâché la série et ne semble pas posséder une once de professionnalisme et d’estime de soi.

Tout y passe, les raccourcis, des images réutilisées, des grosses ficelles, une fin abusée, aucun développement, des heureux hasards, des incohérences et un refoutage de gueule ultime pour conclure. Rarement un tome n’aura atteint un tel amateurisme et une telle volonté de « torcher » un volume.

C’est une honte !

Pourtant tout commence pas trop mal puisque le mangaka fait monter la pression pour préparer une bataille dantesque et mythique. Ainsi, il arrive à faire de Guin un chef de guerre prêt à affronter la supériorité numérique et technologique des Mongauls en unifiant les Sems. Là on se dit qu’il y a moyen de faire quelque chose de sympa et qu’on est plein dans de la fantasy spectaculaire comme on aime.

Sauf que non, ça serait trop beau.

Tout d’abord, Guin s’en trop savoir pourquoi, devient trop rapidement le chef de guerre. Pourquoi cette tribu un peu sauvage se laisse si facilement convaincre de rentrer en guerre alors que l’adversaire est mieux préparé, mieux armé et compte plus de soldat?

Ensuite, Guin repose tout son argumentaire sur une super idée de la mort qui tue, pour battre l’armée Mongaul. Vous êtes curieux de savoir ce qu’il a derrière la tête ? J’avoue que moi aussi je l’ai été. Et la réponse est ….. roulement de tambour….. encore roulement de tambour pour faire durer le suspense…… on en sait rien! Et oui, jamais ça nous est dévoilé. C’est bien pratique, pas besoin de trop se décarcasser !

Puis, on se demande comment les autres tribus Sems acceptent de rallier la bannière de notre homme-léopard. A la base les différentes tribus ne s’entendent pas entre elles. Non pas pour des broutilles, genre le chef de l’une a couché avec la femme du chef d’une autre ou pour une histoire de répartition de territoire. Non là, on parle d’esclavage et de cannibalisme. Oui, oui, certaines tribus bouffent les autres.

Et pourtant à Bisounoursland, tout le monde acceptent d’aider l’autre bien que son frère ou sa soeur ait été bouffé par leurs nouveaux amis. Très crédible.

On ne s’attardera pas aussi sur l’impression de voir parfois certaines cases reprises plusieurs fois.

Après, le mangaka nous révèle enfin la vraie motivation Mongauls. On sait enfin pourquoi ils en veulent à Nocifère. Et c’est tout. Cette révélation n’est suivi de rien, sort de nulle part et tombe à plat. On se dit « ouais cool, et …? »

Pendant tout le volume, la tension monte crescendo pour atteindre la fameuse bataille si prometteuse. Cette dernière sera le climax de la série, le moment de grâce de Guin, l’apothéose de 6 volumes.

Le lecteur est avide de voir cette guerre se dérouler sur les pages de son manga. Là, on a le fameux « On est attaqué », annonciateur du début du conflit.

Presque tremblotant, l’excitation à son paroxysme, le lecteur tourne timidement la page pour suivre ce conflit. Et là, la sentence tombe, irrévocable et improbable : « Fin »!

Non, ce n’est pas une blague, on n’est plus le 1er avril. Guin Saga se termine ainsi, sans une once d’échange de coups, sans aucune résolution de mystère, sans une goutte de sang. Tout ça pour ça !

En terme de fin bien pourrie, on a ici une candidat qu’il sera difficile de déloger. Oui, car à ce moment, les plus optimistes et tolérants se disent qu’il peut exister ailleurs une fin pire que celle-là.

Mais là où Hajime « Je m’en branle de finir mon manga correctement » Sawada est fort, c’est qu’il rajoute une seconde couche, pour être sur qu’on ne vienne pas lui voler ce statut.
Alors qu’on pensait avoir atteint le pire, on va encore plus loin. En une dizaine de pages, avec un pseudo discours philosophique, le mangaka nous raconte ce que va devenir Guin. N’ayant pas lu les livres originaux, je ne sais pas si ce que je vais dire est vrai ou pas, mais on a l’impression qu’en 3 pages l’auteur nous résume les quelques 120 livres de Guin Saga.

Après avoir eu le droit à cette fin pitoyable, on a le droit à de superbes spoilers sur un monde et des personnages qu’on aura fait que survoler. Le sentiment de vide et de non aboutissement est plus que jamais présent.

Pour conclure, pendant tout le tome, le mangaka fait monter la tension en préparant une bataille qui s’annonce énorme, mais qui n’aura pas lieu. Il y a quelques rebondissements et révélations intéressants. Néanmoins, il y a trop de maladresses. C’est mal amené, peu crédible et on a un sentiment de déjà vu graphiquement.

Mais tout cela n’est rien comparé à cette fin d’une rare niveau de médiocrité. Mais au-delà de la médiocrité, c’est le manque de respect évident pour les lecteurs qui choque.
C’est la première fois que je vis une telle agression littéraire. Alors que j’avais fais confiance à cette série, que j’en avais espéré beaucoup, elle m’a poignardé dans le dos au moment où je m’y attendais le moins.
Le mangaka a expédié ce dernier tome en perdant tout respect pour son lectorat et en perdant sa dignité.
J’ai honte d’avoir recommandé cette série.

Ma critique est très dure, je le conçois, mais à la hauteur de mon énorme désillusion et déception.

Etes-vous d’accord avec moi sur cette fin? Avez-vous été aussi déçu que moi? Ai-je été trop dur?