
- Scénario
- Graphisme
Green Arrow – tome 1 : machine à tuer de Jeff Lemire et Andrea Sorrentino
Le Green Arrow new 52
Bizarrement, alors même que la série Arrow fonctionne bien, et malgré le new 52, nous avons finalement peu de titres Green Arrow édité par Urban Comics. Il y a bien eu Green Arrow – année un ou Green Arrow et Green Lantern mais guère plus.
L’éditeur nous propose maintenant de découvrir le Green Arrow version New 52, version relaunch. Mais chose étonnante pour ce tome, nous ne débutons pas par le numéro #1 en VO mais par le #17. Ce fait étrange peut s’expliquer par des premiers numéros de qualité discutable.
Green Arrow – tome 1 : machine à tuer de Jeff Lemire et Andrea Sorrentino est édité par Urban Comics et est disponible à la vente depuis le 11 juillet 2014.
Résumé de Green Arrow 1 chez Urban Comics
Résumé de l’éditeur :
Oliver Queen est l’héritier d’une fortune colossale qu’il utilise pour financer la croisade de son alter ego :le justicier masqué Green Arrow. Mais tout ceci vole en éclats le jour où l’assassin Komodo s’en prend à ses plus proches alliés et lui révèlent les secrets sur la disparition de son père.
(contient : Green Arrow #17- 24 + 23.1 : Count Vertigo)
Green Arrow et les secrets autour de son père
Urban Comics a attendu que Green Arrow change d’équipe créative pour nous le proposer en France. C’est avec la venue du duo Jeff Lemire/ Andrea Sorrentino et leur premier run que nous débuterons ce premier volume de Green Arrow post-New 52.
Mais rassurez-vous ce choix éditorial est payant. Car bien que commençant à l’épisode #17, ce run reste très accessible aux néophytes. Jeff Lemire, sans jouer la carte de la revisite des origines, trouve quand même le moyen de rendre son récit facile à lire, tout en ne nécessitant pas de connaitre tout ce qui s’est passé dans les numéros précédents. Bien évidemment certains points restent en suspens comme la constitution de son « entourage ». D’où ils sortent ? Qui sont-ils ? Comment ont-ils rejoint l’Archer ?. Autant de questions qui ne trouveront pas de réponses. Mais cela est peu dérangeant.
Le scénariste réussit ce tour de force en s’appuyant sur un concept diablement efficace : détruire pour mieux reconstruire le personnage, le tout avec intelligence et maîtrise. Ainsi dès les premières pages on voit comment la vie d’Oliver Queen/ Green Arrow a pris un tournant. Il perd sa société, des hommes meurent à cause de lui et il est accusé de meurtre. Tout cela étant du fait d’un mystérieux homme, archer lui aussi de surcroit : Komodo. Et c’est en partant à la traque de cet individu qu’Oliver va commencer une sorte de quête initiatique où il trouvera plus de questions que de réponses.
Cette destruction/ reconstruction du personnage, va permettre de rendre Green Arrow plus profond et le doter d’une mythologie plus complexe. Les évènements passés sur l’île, toute l’histoire avec son père vont prendre une autre tournure, à base de complots. Cette intrigue, qui va introduire de nouvelles factions, avec un brin d’ésotérisme, promet d’avoir des ramifications insoupçonnées.
Au-delà de ça, Jeff Lemire travaille vraiment sur son personnage principal qui entre dans une sorte de quête existentielle, qui va remettre en cause tous ses acquis et lui faire voir son rôle de super-héros différemment.
De plus, le nouveau scénariste fait preuve de talent dans son rythme et dans ses dialogues. La récit est hyper rythmé, avec des scènes d’action assez incroyables mettant en scène quelques archers d’exceptions, mais aussi avec des révélations, rebondissements qui parsèment l’histoire. Pleins de nouveaux éléments ambitieux sont introduits, pleins de mystères sont soulevés et de nombreux personnages intéressants font leur apparition. Bon nombre de nouveaux venus se révèlent être très intrigants, porteurs de nombreuses questions mais qui continueront à faire parti du futur du titre Green Arrow.
Le lecteur n’a jamais le temps de s’ennuyer, surtout que les dialogues sont incisifs et vont à l’essentiel sans s’embarrasser de réflexions inutiles. Tout cela contribue à donner un récit fluide et dynamique.
Je ne sais pas si on doit s’en réjouir ou non, mais on sent quand même la volonté de se rapprocher de la série d’Arrow. Il y a pas mal de points communs, que se soit dans l’ambiance ou l’univers. D’ailleurs, il y a un cliff en fin de volume avec l’apparition d’un personnage de la série dans le comic.
Graphiquement, l’artiste Andrea Sorrentino montre de très bonnes choses. Il est notamment très bon dans son découpage et sa mise en scène. Il parvient parfaitement à insuffler du rythme et une ambiance au récit de Lemire. Son trait se veut assez réaliste, fin mais joue beaucoup avec le noir et les ombres. A ce titre, il y a quelques point commun avec le travail de Jock sur Green Arrow année 1.
Je l’ai trouvé très bon dans des mises en page très créatives et audacieuses, avec quelques planches assez magnifiques, et à la disposition des cases pleine d’inventivité. Même s’il en est encore loin, il y a un peu de JH Williams dans certains de ses découpages.
Pour conclure, Green Arrow – tome 1 : machine à tuer de Jeff Lemire et Andrea Sorrentino est une agréable surprise. Son ton assez sombre, le développement de l’univers autour du Green Arrow, la destruction/ reconstruction de l’Archer sont passionnants et se lisent avec grand plaisir. Même si on débute au numéro #17, ça reste une bonne porte d’entrée pour suivre ce personnage, trop peu édité en France.
Jeff Lemire nous propose un récit dense, riche, rythmé et ponctué de nombreuses parts d’ombre et surtout de promesses pour le futur. De plus, les amateurs de la série Arrow ne seront pas trop perturbé tant l’esprit se rapproche de la série, avec quelques clins d’oeil, dont un bien visible !
Le tout est magnifié par le coup de crayon d’Andrea Sorrentino qui sied bien au récit et lui aussi plein de promesses.
Bref, un passage obligé pour tout amateur de Green Arrow et pour tous ceux connaissant Arrow et voulant commencer à la suivre en comic (je conseille aussi fortement la lecture, dans ce cas, de Green Arrow – Année 1)
Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ? Trouvez-vous le choix d’Urban, de commencer qu’à partir de Green Arrow #17, pertinent ?
Avant la lecture de cette version, je n’appréciais pas particulièrement le personnage de Green Arrow (tout du moins je n’avais pas envie plus que ça de m’y pencher !)
Mais alors là j’ai été agréablement surpris par le scénario et le graphisme de ce Machine à tuer ! 🙂
Vivement le volume 2 à la fin du mois.